HKCinemagic: Quels souvenir avez-vous gardé d'Alphonse Béni ? |
Godfrey Ho: Le noir, c'est ça ? Je l'avais rencontré à Cannes, au marché du film. Il était distributeur au Cameroun. Quand il a vu nos films, il a dit : "Oh, Godfrey, c'est excellent ! Je veux faire ce genre de films" "Tu veux faire des films ? Ok !" "Et je veux en être la vedette !" "Ok, viens tourner !" (rires). Et voilà ! "Tu allonges l'argent et tu as les droits pour l'Afrique ou la France. Les droits, et tu figures en tête d'affiche, ça te va ? Cool !". C'est comme ça qu'on a fait "Black Ninja". Un film vraiment naze (rires). Mais c'est lui qui payait, il voulait être la star, pourquoi pas ? (rires) C'est le business. |
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HKCinemagic: Il a fait autre chose pour IFD ?
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Godfrey Ho: Pour IFD, seulement "Black Ninja", ensuite j'ai travaillé avec lui pour mon propre compte [NdT : pour un film nommé Top Mission] |
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HKCinemagic:
Nous voudrions savoir quels souvenir vous avez gardé des quelques acteurs occidentaux avec lesquels vous avez tourné. Commençons par Pierre Tremblay.
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Godfrey Ho: C'est également un doubleur. Il est bon. Il a beaucoup d'humour. Un très chic type. Il a épousé une Chinoise. |
Pierre Tremblay in “Princess Madam”
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HKCinemagic:
John Ladalski.
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Godfrey Ho:
C'est un peu un gars à problème. Je l'ai encore vu l'année dernière au marché du film de Hong Kong. Actuellement, il réside en Thaïlande. Il est photogénique mais pas très professionnel. Un peu émotif, aussi. Comparé à d'autres acteurs américains, il est moins pro. Je crois que je préfère travailler avec Pierre [Tremblay] plutôt qu'avec John. |
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HKCinemagic: Bruce Baron.
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Godfrey Ho: Un faiseur d'embrouilles. Je me souviens d'une fois où il a voulu se moquer d'un caméraman. Seulement, cela a dégénéré ente eux et ils voulaient en venir aux mains. J'ai dû moi-même les arrêter. Il parlait un peu le chinois et s'est mis en tête de se lier avec le caméraman. Au début c'était pour s'amuser, mais il s'est énervé et les gars de l'équipe, deux ou trois gus, voulaient le démolir. J'ai fait : "vous voulez le tuer ? Vous voulez lui casser la tête ? Je ne pourrai plus tourner ! Allons, une blague, c'est une blague, on n'est pas censé prendre ça au sérieux. Arrêtez votre merdier !". Ce n'est pas vraiment un acteur très professionnel. |
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HKCinemagic:
Stuart Smith.
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Godfrey Ho: Lui, ça va. Plutôt bon. Plutôt coopératif. |
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HKCinemagic: Richard Harrison. |
Godfrey Ho: Richard est excellent ! Un très brave type, un vrai gentleman. |
Richard Harrison, très joyeux dans “The Ninja Squad”. |
HKCinemagic: Mike Abbott.
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Godfrey Ho: Mike Abbott est le genre de personnage assez mal dégrossi, voyez-vous. Un gars costaud, un fonceur. Très occidental. Mais je n'ai pas eu à me plaindre de lui. |
Mike Abbott en flic occis dans Princess Madam |
HKCinemagic:
Bruce Fontaine.
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Godfrey Ho: Ouais, très sympa. Bon gars, bonne mentalité. Très coopératif. |
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HKCinemagic: Jonathan Isgar. |
Godfrey Ho: Un boute-en-train. Je l'aimais bien aussi mais il n'était pas très pro. Même s'il faisait ce qu'on lui disait, il venait surtout là pour s'amuser |
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Bruce Fontaine
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Jonathan Isgar est... Catman ! |
Ken Goodman
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HKCinemagic: Ken Goodman. |
Godfrey Ho: Pas de problème avec lui en ce qui me concerne. |
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HKCinemagic:
Steve Tartalia.
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Godfrey Ho: Il était très remuant. Il aimait les défis. Il pratiquait le kung fu et il voulait se mesurer à tout le monde. J'étais là : "Non, non ! Garde ton kung fu pour toi !" (rires). Une fois, il s'est quand même fritté avec un Britannique. |
Steve Tartalia dans “Trinity goes East” de Robert Tai |
HKCinemagic: Mark Houghton, right?
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Godfrey Ho: Ouais ! Mark Houghton a une bonne maitrise du Hung Gar [NdT : Style de Kung Fu traditionnel du Sud de la Chine pratiqué par Wong Fei Hung et Lau Kar Leung] et il s'était pris un coup dans le nez sur le plateau. J'ai dit: "S'il vous plaît, les gars, pas de ça ici. Vous ferez ce que vous voudrez une fois que tout sera dans la boîte, mais pas sur le plateau. Je vous en supplie ! " (rires). Mais sinon, Mark est un bon gars. |
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HKCinemagic:
Des acteurs avec qui vous avez travaillé, spécialement Richard Harrison et Bruce Baron se sont plaints que les contrats n'avaient pas été respectés. Ils avaient signé pour un film et se sont retrouvés dans dix au final !
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Godfrey Ho: Oui, vous voulez parler de tous ces trucs ninjas, n'est-ce pas ? Oui, on a fait ça au montage. Les ninjas effectuaient des missions qui pouvaient coller avec tel film ou avec tel autre. C'est pourquoi le producteur m'a demandé si je pouvais faire ce montage. J'ai dit : "Oh, arrête…". Je ne voulais pas le faire mais c'était lui le patron. Par la suite, Richard Harrison Harrison m'en a voulu : "Godfrey, tu m'as trahi !". Allez ! C'est pas ma faute ! Je n'avais aucun contrôle sur ça. C'est mon patron qui me forçait à le faire. Je n'étais qu'un intermédiaire. Richard avait signé son contrat avec le producteur. C'est plutôt à lui qu'il devrait s'en prendre, pas à moi. Ceci dit, c'est vrai qu'il avait été engagé pour deux ou trois films et que le producteur en a fait le double en remontant les bandes. Ca a rendu Richard Harrison fou de rage. La vérité, c'est que ce genre de patron n'a aucun sens moral. C'est aussi pourquoi je suis parti. Il ne recherchait que le profit à court terme sans même se soucier de faire quoique ce soit de correct. |
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