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Différents aspects de la culture chinoise dans le cinéma de Hong Kong
Culture chinoise et cinéma Page 1
Infos
Date : 1/1/2002
Type(s) : Information
 
 Liens du texte  
Personnes :
Chang Cheh
Leslie Cheung Kwok Wing
Chow Yun Fat
Tsui Hark
Joey Wong Tsu Hsien
John Woo
Films :
L' Epée de la vengeance
Histoires de fantômes chinois
Green Snake
Il était une fois en Chine
Lexique :
Wong Fei-hong
 
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Index


La Chine, ce pays qui nous paraît si lointain à la fois par la distance mais aussi par la culture, s'est ouvert peu à peu à l'occident. Pour certains se fut une révélation, un choc, pour d'autres une incompréhension. Il en a été de même pour le cinéma de Hong-Kong, glorifié pour son imagination, sa créativité, sa pétillance, sa diversité, et à la fois critiqué, malmené pour sa violence, son exagération, sa prolifération, parfois sa niaiserie ou son abord difficile. Pour mieux comprendre le cinéma de Hong-Kong, il faut faire un retour aux sources de la culture chinoise, et notamment dans la littérature, dont de nombreux thèmes ont inspiré le cinéma de Hong Kong comme ceux des fantômes, du taoïsme, du bouddhisme, des arts martiaux.

Fantômes et Esprits   - Taoïsme et Boudhisme   -  le wu xia pian   -  l'Opéra chinois   - 
Les différentes dynasties   -  Bibliographie

Un malentendu naît souvent à la lecture d'œuvres chinoises et ceci se retrouve également dans le cinéma, à cause d'un problème de langage, qui n'a rien a voir avec les difficultés particulières de la langue chinoise, puisqu'une traduction qui rend le sens des mots, les nuances et le ton propre à l'écrivain, laisse le problème entier. La raison en est que les chinois ont traditionnellement une façon différente de s'exprimer. Un occidental « dit les choses », pour les chinois dire les choses leur paraîtrait une incongruité indécente, presque une grossièreté. Tout est suggéré et c'est au lecteur ou au spectateur à comprendre le sens, non pas caché mais exprimé par métaphores, de façon détournée. Un film comme Zu, les guerriers de la montagne magique de Tsui Hark, peut paraître hermétique, parce qu'il se réfère à beaucoup de symboles, de mythes et légendes, de croyances. C'est pourquoi en abordant certains de ces thèmes et leurs origines nous pourrons avoir une vision plus claire du cinéma de Hong-Kong.

Zu
Histoire de Fantômes Chinois 3

 

  LES HISTOIRES DE FANTOMES ET D'ESPRITS :


Sous les 6 Dynasties, il y a eu une mode pour les histoires de fantômes et d'esprits, dont le recueil le plus célèbre est Collection de récits d'esprits (Shou shen ji) de GAN BAO (IVè s), après les Tang jusqu'au XVIIIè s le plus célèbre est PU SONG LING (1640-1715) : Histoires étranges du studio du bavard a souvent pour personnages des fantômes, certains terrifiants, d'autres charmants et affectueux envers les humains ; Un des films les plus représentatifs où se mêlent humains et fantômes est Chinese Ghost Story où les fantômes, personnages féminins, évoluent avec grâce aérienne et beauté, à la fois charmeuses et guerrières, avec le personnage clé de Joey Wong, en fantôme séduisante et attachante, dont le destin et l'histoire d'amour avec Leslie Cheung, en lettré pur et naïf ne laisse pas indifférent. Cependant, il n'y a pas que les fantômes qui peuplent les récits fantastiques, on trouve également les esprits et démons. Autrefois le peuple chinois croyait que les animaux prenaient forme humaines, qu'ils pouvaient vivre parmi les hommes sans que l'on s'en aperçût. Beaucoup de ses animaux étranges utilisaient leurs pouvoirs magiques pour vivre jusqu'à un âge très avancé, parfois même des siècles. Lorsqu'on découvrait un esprit animal ou autre, sous une apparence fausse, on lui faisait généralement subir un traitement très dur et on l'exorcisait, comme un spectre ou un démon. Une des meilleure illustration de ce type de récit adapté au cinéma est le superbe Green Snake de Tsui Hark, où deux serpents deviennent deux séduisantes jeunes femmes par un long apprentissage, elles sont douées de pouvoirs magiques, évoluent parmi les hommes, tombent amoureuses, et atteignent l'humanité.

 

Un grand nombres de légendes sur les esprits et démons étaient des variantes populaires de la légende du spectre, être possédé par des esprits-démons équivalait à être habité par des spectres, comme ceux-ci les esprits évitaient généralement la lumière du jour, et ils pouvaient apparaître ou disparaître sans prévenir. Ces histoires étaient racontées à un auditoire tremblant de peur à la lumière des lampes. Comme les histoires de fantômes, elles devaient être plus qu'à moitié vraisemblables, surtout dans l'obscurité et le silence épais qui régnait alentours. Il fallait que l'on puisse facilement s'imaginer dans la même situation que les personnages.

 

LA RELIGION - TAOÏSME ET BOUDDHISME - :


Le taoïsme est un autre thème important de la littérature et du cinéma de Hong-Kong. Le taoïsme fut la première religion chinoise, et certains des dieux et déesses taoïstes remontent au tout début de la mythologie chinoise ancienne. Ils sont devenus dans la croyance populaire des dieux et des déesses, mais ces esprits étaient au départ des êtres beaucoup plus simples. Dans un passé reculé, les chinois méditaient sur le pouvoir de la nature et sur la manière dont les éléments semblaient posséder un pouvoir propre ; ils ont essayé de trouver une explication à cela, ce qui les a amenés à penser que toutes chose, y compris les objets inanimés, possédait un esprit-gardien, capable d'être bien ou mal disposé envers les êtres humains. Le système de culte qui s'élabora avait pour but de rendre ces esprits-gardiens favorables de les empêcher de nuire aux personnes avec lesquelles ils étaient en contact. Finalement les esprits-gardiens devinrent des dieux et déesses, et certains ont donné naissance à de nombreuses légendes. La religion taoïste expliquait le monde par le biais des origines surnaturelles. Elle a emprunté de nouveaux dieux aux cultes chinois locaux, et même à d'autres religions comme le bouddhisme. A mesure que l'on ajoutait des détails, les dieux devenaient de plus en plus fantastiques et haut en couleurs, les contes parlent de leurs pouvoirs extraordinaires, de leur aptitude à voler, à disparaître dans les airs, à combattre les éléments de la nature ou à commander des armées. Ainsi on retrouve fréquemment le personnage du moine taoïste, comme par exemple dans A Chinese Ghost Story, film qui a la particularité de regrouper tous les personnages types : les fantômes, le lettré, le guerrier, le moine taoïste, les démons et esprits. Le caractère fantastique du taoïsme est également très présent dan Zu, les guerriers de la montagne magique de Tsui Hark, film, où les personnages doués de pouvoirs magiques virevoltent dans les airs, font appel aux forces de la nature et de l'univers, dont l'approche peut être difficile, vu la méconnaissance des occidentaux de ces thèmes.

Cependant dans le cinéma de Hong-Kong une autre religion s'impose, c'est le bouddhisme, ainsi dans Green Snake on voit Chiu Man Chuk, camper le rôle d'un moine bouddhiste poursuivant les animaux prenant forme humaine. On trouve également les moines bouddhiste s'associant aux taoïstes dans la lutte contre le mal dans Zu. Ce n'est donc pas un hasard si tant de personnages romanesques sont des taoïstes, évidemment doués de pouvoirs magiques, ou des bonzes dont certains pratiquaient les arts martiaux comme ceux du temple de Shaolin, à voir dans des films comme Les héritiers de Shaolin et Les arts martiaux de Shaolin .

Yin et Yang dans Shaolin Soccer
Chevalier volant d'un wu xia pian

 

LE WU XIA PIAN :


Un autre type de personnage historique a inspiré romanciers et dramaturges peut-être plus que tout autre, et ceci jusqu'à aujourd'hui, c'est le xia, chevalier redresseur de torts. Beaucoup de brigands d'honneur, tels les personnages du roman «Au bord de l'eau», peuvent être inclus dans cette catégorie, mais ils sont aussi des personnages historiques puisque cette bande de rebelles figure dans les annales historiques. Depuis la première forme de récits populaires, les bianwen des Tang, jusqu'à aujourd'hui avec les romans de wuxia, comme ceux de Jin Yong, de Gu Long et beaucoup d'autres qui tirent à des millions d'exemplaires, ce genre littéraire a toujours été fort apprécié du public. Ce xia est toujours un être doué de talents exceptionnels, surhumains même, il est souvent passé maître dans une technique d'arts martiaux, que ce soit celle de l'épée, de boxe chinoise ou autre. Il est solitaire, aventurier, est toujours mu par certains principes élevés. Les époques qui sont évoquées par cette littérature ne sont pas forcement glorieuses, elles ont fascinantes pour le lecteur ou l'auditeur parce qu'en ces temps là des individus exceptionnels pouvaient déployer leur talent, pouvaient saisir l'occasion et faire preuve de leur valeur ; Il y a une morale historique, les périodes les plus attirantes ne sont pas celles d'un âge d'or, où tout le monde est heureux, mais celles où l'individu a le plus de possibilité d'exister. les 4 grands chefs d'œuvre de l'art romanesque représentent à la fin du règne des Ming autant de sous-genres : roman historique avec «  les trois royaumes  » le sanguo zhi yanyi, roman de cape et d'épée avec «Au bord de l'eau» le shuihu zhan, le xiyou ji ou La pérégrination vers l'ouest représentant le roman fantastique et jin ping mei, le roman de mœurs.

 

La série des Once upon a time in China, nous fait découvrir Wong Fei-hong, célèbre médecin et maître en arts martiaux, qui illustre ce genre de personnage, héros valeureux, droit, combattant martial spectaculaire et aérien ; autre personnage marquant celui du « manchot » dans The Blade de Tsui Hark, et La rage du Tigre de Chang Cheh. Certains traits de caractère de ces personnages de romans peuvent se ressentir dans certains films contemporains, au travers de personnages incarné par Chow Yun Fat dans les films de John Woo (héros charismatique, amitié, sacrifice…), The killer , Une balle dans la tête

 

L'OPERA CHINOIS :


Dernière influence du cinéma, l'opéra chinois. Quand on considère le théâtre chinois, il faut distinguer ses caractéristiques qui sont demeurées jusqu'à l'époque moderne et qui constituent sa spécificité. Les traits communs s'expliquent tous par le fait qu'il ne s'agit pas d'être réaliste, mais d'avoir un impact sur le public aussi grand que celui des cérémonies religieuses ; l'acteur est l'incarnation d'un personnage comme un chaman l'est des dieux. Après le théâtre des Song du Sud, appelé xiwen , le grand genre qui a dominé sous la dynastie Yuan, est le zaju . En 1398, un dramaturge, en se basant sur le caractère du personnage principal, distinguait 12 sortes de thèmes : pièces sur 1) divinités et immortels, 2) ermites et taoïstes, 3) dignitaires de la cour, 4) vassaux et fonctionnaires fidèles, 5) modèles de piété filiale et de rectitude, 6) flatteurs et félons, 7) orphelins et exilés, 8) bandits, 9) histoires d'amour, 10) tragédie de la séparation, 11) coquettes et courtisanes, 12) démons et fantômes. Les genres vont évolués à travers les âges, en Chine comme ailleurs, la Cour et la capitale lançaient les modes.

On passa alors d'un théâtre d'auteurs à un théâtre d'acteurs ; les livrets furent librement adaptés, le texte perdit son côté littéraire, c'est ainsi que se créa l'Opéra de Pékin, qui devint de plus en plus élaboré au cours du XIXè s.

The Lovers
The Lovers

L'Opéra de Pékin développa les pièces historiques, représentant des combats, les ballets guerriers et acrobatiques, les maquillages des « visages peints » qui permettaient d'identifier les nombreux généraux apparaissant sur scène et les rôles masculins prirent une nouvelle importance. Ce n'est qu'au XXè s, avec les quatre célèbres acteurs pour les rôles de femmes, dont le plus connu est Mei Lanfang (1894-1961), que furent montées de nombreuses pièces où le rôle principal revenait à une femme. Jadis les troupes étaient composées d'hommes et de femmes ; les femmes avaient été bannies de la scène et les hommes obligés à tenir leur rôle à cause d'un interdit de l'empereur Quianlong, accusant les actrices de prostitution. La tragédie de Liang et Tso, héros sublimes de The Lovers de Tsui Hark, trouve son origine d'un célèbre opéra.



Enfin j'espère que cet aperçu culturel, permettra de dévoiler quelque peu la richesse et la profondeur du cinéma de Hong-Kong. De le connaître et de l'aimer dans sa diversité. De le comprendre, non pas avec nos références culturelles occidentales, mais avec ses propres références qui sont celles d'une culture différente mais toute aussi riche que la nôtre, fondée sur des traditions, des croyances, des mythes, une Histoire qui est celle d'un peuple, le peuple chinois.

 

appendice

Chronologie des Dynasties (Quelques repères historiques )

- Epoque mythique ( Empereur jaune , Yao, Shun)
- XIA (XXIème s - XVIème s av. J.C.)
- ZHOU (1066 – 221 av. J.C.)
- Epoque des Annales de Lu (Printemps et Automnes)( 722 – 481)
- Royaumes combattants (403 – 221) 
- QUIN (221 – 204)
- HAN (206 av. J.C. 220 ap. J.C.) The Lovers
- TROIS ROYAUMES (220 –265)
- JIN (265 –316)
- JIN POSTERIEURS (Sud) (317 –420), SEIZE ROYAUMES (Nord) (304 – 439) 
- DYNASTIES DU NORD ET DU SUD (420 – 589) 
- SUI (589 – 618)
- TANG (618 – 907)
- CINQ DYNASTIES (907 – 960)
- SONG DU NORD (960 – 1127)
- SONG DU SUD (1127 – 1279) et JIN (Nord) (1127 – 1234)
- YUAN (Mongols) (1177 – 1367)
- MING (1368 – 1644)
- QING (Mandchous) (1644 –1911) (dernier empereur Pu Yi). Once Upon a Time in China

Bibliographie :

Au bord de l'eau (Water Margin) , Shi Nai'an (1296 – 1370)
Les 3 royaumes , Lo Guanzhong (1330 – 1400)
Pérégrination vers l'Ouest , Wu Cheng'en (1500 – 1582)

Nathalie DANNEL. Janvier 2002

 
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