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Interview avec Steve Tartalia : un autre gweilo à HK
Un gweilo à HK 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Arnaud Lanuque
Date : 16/10/2005
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Jeff Falcon
Bruce Fontaine
Ken Goodman
Mark Houghton
Jonathan Isgar
Mark King
John Ladalski
Robin Shou Wan Bo
Robert Tai Chi Hsien
Steve Tartalia
Sharon Yeung Pan Pan
Films :
Casino Raiders
Death Cage
Princess Madam
Articles :
Les Gweilos et autres étrangers dans le cinéma de Hong Kong
 
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Page 2 : Filmographie


La fin des années 80/début 90 fut une période d'euphorie pour l'industrie cinématographique Hong Kongaise. Les productions s'enchainaient à un rythme effréné et le public répondait systématiquement présent. Dans ce contexte porteur, un petit groupe d'acteurs/artistes martiaux Occidentaux chercha à faire carrière et à s'installer définitivement dans le paysage cinématographique local. Leurs espoirs firent long feu, victime de la crise du milieu des années 90 et du peu de considération que public et industrie leur portèrent, la plupart quittèrent l'ex-colonie ou même le milieu du cinéma après moins d'une dizaine d'années. Mais il laissèrent derrière eux une série de films pour prouver leur compétences. Steve Tartalia fait partie de cette petite "brigade des gweilos". Fort de sa participation à des films comme OUATIC ou Operation Condor, il est vite devenu un cascadeur réputé à Hollywood. Pour nous, il accepte de revenir sur son expèrience à Hong Kong et de nous éclairer sur les pratiques de l'industrie locale au début des années 90.

Sur votre passe et votre arrivee à HK

HKCinemagic : Nous avons des infos contradictoires à propos de votre passé, pour certains vous avez grandi à Los Angeles, pour d'autres vous venez de New York. Pouvez-vous éclaircir ceci pour nous ?
Steve Tartalia : Je suis né dans les vignes et la jungle des marais à Orlando, en Floride, où j'ai grandi comme un enfant terrible, passé quelques temps en Caroline, mais j'ai principalement vécu ma jeunesse à L.A. Après ma scolarité je me suis installé à New York, où j'ai travaillé dans la musique, en codirigeant le Kiss Army fan club, tout en prenant des cours d'art dramatique au conservatoire Stella Adler. J'étais de plus chef dans un restaurant de style « nouvelle Californie »
 
HKCinemagic : Est-ce vrai que votre grand père a créé le « Hollywood Reporter » ?
Steve Tartalia : Billy Wilkerson a créé le Hollywood Reporter. Mon grand père, Thomas Seward, était co-rédacteur en chef, manager, et en tant que tel il possédait une part du Hollywood Reporter, ainsi que des parts dans des clubs...avant de se faire virer par Bugsy Siegel et sa mafia.
 
HKCinemagic : Vous étiez un accro du sport. Avez-vous étudié les arts martiaux aux Etats-Unis ? Ce passé sportif vous a-t-il aidé à pratiquer vos propres cascades (j'ai remarqué que vous étiez moins doublé que la moyenne des occidentaux dans les films HK).
S T : Bien sûr, énormément. J'ai étudié le style de la griffe de l'aigle de Shaolin du nord avec Shum Leung à New York pendant 6 ans, et les « étranges mains aveuglantes », qui est un obscur art martial vagabond provenant de Taiwan, vaguement basé sur la version Fukien du style des 5 animaux. Avant de connaître maître Tan, je l'espionnais depuis le toit de l'immeuble voisin en train de s'entraîner et de donner des cours, en essayant de répéter ses mouvements sans me faire voir. Bien sûr, il a fini par me remarquer et je suis devenu son ami, puis son élève. C'était la vie réelle imitant les films de Kung Fu. La gymnastique et le plongeon acrobatique que j'ai pratiqués enfant m'ont beaucoup aidé aussi. Le sens de l'équilibre et ma capacité à me jeter durement au sol encore et encore m'ont valu d'être catalogué dans la ligue des cascadeurs d'Hollywood en tant que « Frappeur au sol acrobatique ».
 
HKCinemagic : Qu'est ce qui vous a conduit à HK et comment vous êtes vous retrouvé dans l'industrie du cinéma local ?
S T : Après un an à faire le Top Model en France, en Italie et en Espagne (en 1988), je me suis retrouvé vigile pour un club de L.A, à me demander : «  Qu'est ce que je fous ici ? », lorsque j'ai eu un appel de New York :« ça te dirait de jouer dans un film de Kung Fu ? » Le lendemain, j'étais dans l'avion pour Chaing Mai, en Thaïlande, pour travailler dans un film de Robert Tai : ‘Death Cage' avec Robin Shou, Joe Lewis, et maître Sken. Parmi tout ce monde, il y avait ‘Kung Fu John' (Ladalski) qui, après le tournage et après plusieurs mois de voyage d'îles en îles dans les mers du Sud de la Thaïlande à soigner une main cassée, m'a dit : « viens à Hong Kong, tu seras dans ton élément ». J'y suis allé, j'ai trouvé John, il m'a prêté son appartement pour un mois, une liste de conseils et de compagnies de production… et j'ai pu travailler pendant 3 ans. Merci encore, Kung Fu John !

Etre un « gweilo » à HK

HKCinemagic : Vous avez souvent travaillé avec plusieurs autres occidentaux, des gens comme Mark Houghton, Jonathan Isgar, Bruce Fontaine, … Comment étaient vos relations ? Solidarité ou concurrence ?
S T : C'était un peu comme la légion étrangère française, j'imagine…une bande de mercenaires talentueux, avec de gros ego, tous à la recherche de jobs. On bossait bien ensemble sur le plateau, mais on n'allait pas forcément boire un coup ensemble après. Quand Kung Fu John m'a présenté à Bruce, il avait l'air de se dire « et merde, encore un gweilo qui vient me piquer mon job… », mais finalement nous sommes rapidement devenus amis. Mon modus operandi, c'était, si je suis engagé sur quelque chose, et que je vois une possibilité pour toi, alors j'essaye de te faire engager, en échange tu feras pareil pour moi…Certains étaient bien contents d'avoir mon aide, mais pour ce qui est de renvoyer l'ascenseur…On apprend à connaître qui sont ses amis. Jonathan, John L, Bruce, Ken Goodman, Mark King, Mark Houghton… étaient tous des amis à divers degrés. Bien que, être ami avec Mark Houghton, ça voulait dire une bonne baston de temps en temps pour des raisons stupides (une fille, mon kung fu est meilleur que le tien..), et puis il revenait te voir comme si de rien n'était. Heh heh heh… un type cinglé, mais un cœur d'or !
 

Mark Houghton, Michiko Nishiwaki, Jeff Falcon, Steve Tartalia et Vincent Lynn dans Outlaw Brothers
 
HKCinemagic : Faisiez-vous des projets pour prendre plus de responsabilités dans l'industrie du cinéma, ou vous contentiez vous d'être des acteurs d'arts martiaux ?
S T : A l'époque, ça semblait suffisant de « vivre le rêve ». Et puis la réalité (c'est-à-dire mon visa de touriste) me limitait aussi. Je regrette de ne pas avoir prêté plus attention à la préparation et aux techniques de mise en scène, car j'ai eu beaucoup à dépoussiérer et à réapprendre plus tard aux USA.
 
HKCinemagic : Jeff Falcon a dit : « pour un producteur chinois, un occidental n'est qu'un élément de décor auquel il faut donner à manger ». Avez-vous aussi ressenti cela ?
S T : Oui, mais pas à chaque fois. Cependant je n'oublierais jamais que pour mon premier boulot à HK en tant que "sbire" dans Casino Raiders, la deuxième assistante réalisatrice m'a engueulé pour avoir utilisé une tasse de thé « réservée » aux chinois, elle a hurlé et m'a montré une vieille tasse en plastique, toute mâchonnée, me disant que c'était celle que les diables étrangers devaient se partager…
 
HKCinemagic : Y avait-il une différence dans la façon dont les cascadeurs, acteurs et techniciens locaux vous traitaient ?
S T : J'ai vite compris avec Robert Tai en Thaïlande qu'à partir du moment où on ne fait pas gaspiller de la pellicule sur des erreurs idiotes, on est bien traité. Les cascadeurs vous ignorent jusqu'à que vous fassiez quelque chose qui vous fasse gagner leur respect. Les acteurs, comme partout ailleurs, pensent souvent qu'ils sortent de la cuisse de Jupiter, et il suffit de connaître un peu leurs films, ça les flatte et ensuite ils sont gentils. Sur Princess Madam Sharon Yeung Pan Pan a fait couper la caméra pour enlever la sueur que j'avais dans les yeux. Sûrement parce que je lui avais présenté mes respects et que je lui avais fait quelques petits compliments charmeurs bien placés…j'adorais cette femme.
 
HKCinemagic : Etait ce difficile de s'adapter à la vitesse des chorégraphies HK ?
S T : Grâce à l'entraînement au Kung Fu, pas trop. La connaissance du vocabulaire de la griffe de l'aigle et le rythme acquis grâce à l'entraînement à deux a fait que j'ai été très vite familiarisé. Le défi était de réaliser de longues prises avec de multiples actions en gardant le rythme approprié. Tout le fun était là, c'était du pur Zen pour moi ! Bien que les chorégraphies pour gweilos n'étaient pas supposées être aussi bonnes que celles du Kung Fu « supérieur » du héros, il y avait toujours une bonne longue séquence de combat pour moi.
 
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