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Critiques Express

Les 18 Armes légendaires du Kung Fu    (1982)
Legendary Weapon Of China est considéré comme une des œuvres maîtresses de la carrière du génial metteur en scène et artiste martial de la Shaw Brothers, Liu Chia Liang. C’est un film somme, qui mêle habilement spiritualité, histoire, comédie, magie et toutes - ou presque - les techniques de combats connues en Chine (on y parle de «dix-huit armes»).

Legendary Weapon Of China est le treizième film de Liu Chia Liang en tant que réalisateur – il a parallèlement, derrière lui, une très longue carrière de chorégraphe - et une de ses œuvres les plus pures en tant qu’illustration cinématographique de la richesse des arts martiaux. C’est une sorte d’hommage ou de déclaration d’amour à cette pratique physique et spirituelle qu’il vénère, qui le fait vivre (dans tous les sens du terme) et dont il est personnellement issu (c’est un descendant direct de Shaolin).
Tournée après une série de comédies kung-fu, un genre dont il fut le précurseur, Legendary Weapon Of China prend quelque peu ses distances avec ces histoires pour nous offrir un spectacle plus large.

En pleine Guerre des Boxeurs, les écoles d’arts martiaux tentent désespérément de développer des techniques pour résister aux balles des Occidentaux via l’utilisation de la magie alliée au kung-fu. Ne supportant plus de voir ses élèves périr au cours d’essais à l’issue perpétuellement tragique, un grand maître, Lei Gung (Liu Chia Liang), décide de dissoudre son école et de s’éloigner de la xénophobe société Yi Ho. Parti pour recruter de nouvelles «victimes» dans le Yunan, il disparaît dans la province de Guandong et s’installe dans une petite maison au pied d’une montagne.
Accusé de trahison, le pouvoir (Wong Ching Ho) va envoyer des guerriers pour le retrouver et le tuer. Parmi eux, un moine, Ti Tan (Gordon Liu), un étudiant, Tieh Hau (Hsiao Ho) et son propre frère (Lau Kar Wing)…

Lei Gung (Liu Chia Liang), le héros du film, est un grand maître de la société Yi Ho qui a fait prévaloir la morale et l’amour de ses élèves sur l’obéissance aveugle et la cruauté. Plutôt que de continuer à décimer les siens dans la quête illusoire d’une technique rendant les hommes insensibles aux balles des fusils occidentaux, il a préféré se retirer totalement du monde des arts martiaux pour devenir Monsieur Yu, un brave bûcheron, aimé et respecté d’un petit village. La vengeance étant l’apanage des imbéciles, son ancienne secte envoie à sa recherche de redoutables tueurs, chargés d’occire ce traître à son Impératrice.
Tout d’abord, un artiste martial déguisé en moine, Ti Tan (Gordon Liu), puis un étudiant, Tieh Hau (Hsiao Ho), et enfin le propre frère de Lei Gung, Lei Yung (interprété par le propre demi-frère de Liu Chia Liang, Lau Kar Wing). Comme souvent chez le réalisateur, c’est d’une jeune femme, Siao Ching (Kara Hui), que viendra le seul comportement raisonnable, libre des attitudes puériles et belliqueuses qui animent la gent masculine. Nièce du faux moine, elle a décidé de le devancer et prévenir l’ancien maître qu’il courait un danger.

Alors que la plupart des metteurs en scène de l’époque s’évertue à opposer à l’écran des clans ou des écoles martiales, Liu Chia Liang apporte une nouvelle fois sa touche personnelle et enrichit une trame quelque peu « basique » du thème de la confrontation des générations.
D’un côté, nous avons les anciens qui se divisent en plusieurs catégories : ceux qui détiennent le pouvoir, ceux qui aimeraient le détenir et les bons maîtres. De l’autre côté, se situe la jeune génération, constituée d’idéalistes avec tous les risques que cela suppose. Le fanatisme religieux tout d’abord : la secte Yi Ho est considérée comme une religion dont les membres s’arrachent les yeux ou les testicules après avoir été comme hypnotisés par leur maître. Une obéissance aveugle : les élèves acceptent sans broncher de mourir par dizaines au cours d’essais réels pour vérifier la force de leur kung-fu face aux balles des Occidentaux. Et enfin, pire que tout : la méconnaissance de ce que sont réellement les arts martiaux (le kung-fu, arme censée rivaliser avec les fusils, est alors envisagé d’un point de vue matérialiste et perd toute substance spirituelle).
Lei Gung va donc devoir lutter avec son art martial mais aussi sa philosophie, afin d’ouvrir les yeux des tueurs à ses trousses.

Avant un final époustouflant et magistral qui donne son titre au film, Liu Chia Liang nous offre quelques grands moments d’anthologie dont il a le secret. Une fois de plus, il utilise au maximum la géographie du lieu pour y développer ses chorégraphies et y faire évoluer les combattants. La joute entre Siao Ching et Tieh Hau, dans le grenier d’une auberge, sous un plafond extrêmement bas, est à ce titre superbe, tout comme la scène comique (mais techniquement remarquable) qui se déroule dans des toilettes sur une nauséabonde rivière : Fu Sheng est littéralement possédé par poupée vaudou de Lau Kar Wing et se mesure à un Hsiao Ho médusé par les mouvements désarticulés qu’il produit. On notera d’ailleurs le clin d’œil de Liu Chia Liang à son ancien réalisateur Chang Cheh lorsque Fu Sheng joue avec les (fausses) tripes qui lui sortent du ventre à grand renfort de sang !
De même, il est impossible de ne pas mentionner la joute entre Ti Tan et Lei Gung, nouvelle anthologie martiale, qui s’achève par la surdité d’un des combattants (« Comment peux-tu résister aux balles si tu ne peux pas résister à la force d’un de mes doigts ? » lui lance le vieux maître). Après avoir sauvé de la maladie le tueur Tieh Hau, Lei Gung fait une nouvelle fois la preuve de son humanité en empêchant Ti Tan de se suicider. Le faux moine prendra alors conscience de ses erreurs et s’en ira à Shaolin…
Le final met donc face à face deux frères qu’oppose la recherche de la gloire. Ils se ressemblent énormément physiquement (les protagonistes les confondent d’ailleurs souvent dans le film) et martialement (Lei Yung, usant d’un stratagème, pousse son frère à reprendre l’entraînement afin que le combat se déroule « dans les règles »), mais ne poursuivent pas le même rêve. Si l’un est avide de pouvoir et donc dévoué à l’Impératrice capable de lui en donner, l’autre est avant tout un homme respectueux des autres qui préfère abandonner son art plutôt que de le mettre au service d’une cause indéfendable. Les deux athlètes vont utiliser tour à tour près de dix-huit armes traditionnelles chinoises différentes dans une magnifique joute martiale qui paraît sans fin…

Legendary Weapon Of China est un film riche en idées mais, il faut malheureusement bien l’avouer, un peu léger côté scénario. Parmi les principaux griefs, on pourra lui reprocher ses trente premières minutes inutilement complexes, la séquence avec Fu Sheng certes très drôle mais longue et peut-être hors propos, le nombre impressionnant des combats au détriment de la progression dramatique et une utilisation de la magie un peu envahissante (Liu Chia Liang, une nouvelle fois précurseur, utilise des armes et des techniques qu’on verra beaucoup par la suite dans les films de ninja !).
Cependant, ces ultimes remarques ne sont que des peccadilles face au spectacle éblouissant que nous offre une fois de plus un Liu Chia Liang ici au meilleur de sa forme !
David-Olivier Vidouze 3/3/2005 - haut

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