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Lutte Féroce à Shaolin (1979) |
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Scénario et film de Kung Fu. Ces deux mots ont rarement fait bon ménage. Plus de la moitié (les ¾) des films de Kung Fu enchaînent les scènes de combat sans qu’il y ait un réel fond, tout juste un semblant d’histoire servant de fil conducteur à toutes ces joutes. Des films comme Heroes of the east, Prodigal Son, Il était une fois en Chine ou Dirty Ho constituent des exceptions bien trop rares. Ce reproche s’applique encore plus aux films de Kung Fu Taïwanais. Misant tout sur leurs premiers rôles, généralement des experts martiaux et accessoirement, acteurs, ces films n’existent que pour abreuver l’amateur en mal de scènes de combat. Mais ne jouons pas l’intello faisandé, si l’on regarde un film d’arts martiaux, c’est avant tout pour y voir du combat. Après une bonne histoire permet au film de dépasser le stade du Kung Fu lambda et apporte un plus indéniable à l’ensemble, l’essentiel restant quand même les scènes d’action.
Bloody treasury fight est un film manqué très énervant car bien traité, il aurait pu tout simplement être l’un des meilleurs du genre. 1979 : la mode est à la Kung Fu comedy. Naturellement Taïwan se met à produire quantité d’œuvres du genre. C’est dans cette période surchargée de films d’arts martiaux qu’arrive Bloody treasury fight réalisé par Pao Hsueh Lieh. Prenant la mode à contre pied, le film n’est en rien comique et possède un vrai scénario. Ecrit par le prolifique Ni Kuang, l’histoire de Bloody treasury fight n’est qu’une accumulation de twists, de trahisons et autres retournements de situations. Une chasse au trésor sert de point de départ à un affrontement entre les Ming et les Ching. Chaque camp va redoubler d’ingéniosité et de ruse pour devancer l’autre. Cette tentative de déstabilisation passera naturellement par l’envoi d’espions dans les deux clans. Et c’est là que le film puise toute sa force : dans les faux-semblants. Pour faire simple : au bout d’une heure de métrage, on a bien du mal à déceler qui fait partie de chaque camp et surtout qui sont les bons et les mauvais. Les révélations ne cessent de tomber, assurant au film un charme indéniable.
Encore fallait-il que ce scénario soit mis en image efficacement. Pao Hsueh Lieh fut un excellent assistant de Chang Cheh (voir ses travaux sur des films tels que Boxer from Shantung ou Blood Brothers) mais en réalisateur solo, l’homme perd tous ses moyens et livre des travaux indignes de son savoir faire (Five tough guys, Duel at tiger village). Bloody treasury fight pâtit incroyablement de sa faible compétence en la matière, celui-ci étant incapable d’insuffler le rythme et le punch nécessaires à une telle histoire. Les situations s’enchaînent platement et là où les révélations auraient dû être d’intenses moments, ce ne sont que des pétards mouillés. Pourtant certains acteurs arrivent tout de même à tirer leur épingle du jeu (voir David Chiang et sa « cool » attitude assez plaisante).
Pour ne rien arranger à l’affaire, les combats ne sont présents qu’en faible quantité. D’autant plus dommage qu’avec Tan Tao Liang, David Chiang et Michael Chan Wai Man au casting, on pouvait s’attendre au minimum d’action syndicale. Loupés, les quelques combats parsemant le film sont répétitifs et en rien originaux (tout au plus pouvons nous encore une fois saluer l’excellent jeu de jambes de Tan Tao Liang). Avec Yuen Cheung Yan à la chorégraphie, nous étions vraiment en droit d’espérer des combats efficaces. Peine perdue jusqu’à la scène finale où tous les personnages du film se retrouvent dans une grange pour tomber les masques et s’anéantir. Excellent combat de 10 mn où tout ce petit monde s’entretue. Dommage cependant que seule cette séquence soit réussie.
De l’ambition, Bloody treasury fight n’en manque pas. Avec un réalisateur de la trempe de Sammo Hung, Chang Cheh ou même Joseph Kuo, le film aurait pu décoller et être à la hauteur de son formidable script. En l’état, il demeure un regrettable ratage.
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Denis Gueylard 4/7/2007 - haut |
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