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Critiques Express

Le Smoking    (2001)
Lorsqu’il entame le tournage de The Tuxedo en 2001, Jackie Chan a réalisé le rêve américain, grâce au succès de Rush Hour, obtenant ainsi la reconnaissance à laquelle il aspirait depuis des années. Mais après s’être illustré comme star des films d’action, il espère remporter l’adhésion en tant qu’acteur à part entière. Ainsi, il annonce lors de la promotion du film qu’il espère mettre en valeur ses talents dramatiques. Or, pour le public occidental, il semble que le seul rôle que puisse jouer un acteur asiatique est celui d’un petit homme adepte d’arts martiaux, venu démontrer sa maîtrise du combat tout en se perdant dans une culture qui lui est inconnue. Comment, dans un tel contexte, développer un personnage suffisamment fort pour s’investir du point de vue dramatique ? Tout simplement en interprétant un monsieur tout le monde. Mais quand Jackie Chan ne joue pas les superflics, il est un habitué du type qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, mais qui parvient tout de même à se débarrasser des criminels. Afin de s’éloigner de ce modèle, la star va incarner Jimmy Tong, petit conducteur de taxi timide et surtout incapable de se défendre, que rien ne destine à devenir un héros. Et comme la recette du buddy movie s’est révélée fructueuse dans Rush Hour et dans Shanghai Kid, Chan va une fois de plus partager l’écran avec une vedette américaine. Mais cette fois, ce n’est pas un blablateur ou un petit escroc qui va venir semer la zizanie, mais une jeune scientifique qui dispose de sérieux atouts pour ne pas laisser notre homme de la rue indifférent. Si à cette époque, Chan est déjà une star à la renommée mondiale, toute l’équipe n’a pas le même palmarès. Jennifer Love-Hewitt a une carrière bien remplie, entre sitcoms et films pour adolescents, sans pouvoir être considérée comme un grand nom, et le réalisateur Kevin Donovan n’a tourné que quelques clips. Seuls Jason Isaacs et Peter Stormare peuvent réellement justifier d’un palmarès impressionnant, mais leurs rôles sont réduits à de courtes apparitions. Ainsi The Tuxedo reste porté par son duo principal, les deux acteurs s’étant investi rigoureusement dans le tournage.

Il est difficile, dans un premier temps, de déterminer le propos. Ce n’est pas ce plan sur un faon urinant dans une rivière qui va permettre de corroborer les déclarations de Jackie Chan sur le contenu dramatique du récit. Et si le registre de l’espionnage est abordé, c’est davantage avec un second degré amusé qu’un sérieux inquiétant, malgré certaines scènes de meurtre. Les ambitions de The Tuxedo semblent finalement très proches des autres productions Hollywoodiennes dans lesquelles la star a joué, puisque tout ne sachant pas se battre, son personnage est un petit chinois sauteur qui bondit sur les toits des voitures pour échapper à des assaillants agacés par sa maladresse. Dans un premier temps, l’intrigue va donc alterner les scènes expliquant la menace qui pèse sur le monde, en présentant un businessman aux valeurs peu humanistes, et celles développant le destin de cet amoureux transi de Jackie, incapable d’adresser la parole à une femme. Et quand sa rencontre avec un agent secret riche, chic et sympathique donne l’impression d’assister à une sorte d’adaptation de The Green Hornet, tout ce qui avait établi jusque-là va être bouleversé pour permettre à l’histoire de réellement démarrer. Il existe d’ailleurs un véritable paradoxe entre la longueur de cette introduction de 30 minutes, et la façon très succincte de présenter certains éléments. On regrettera en particulier le manque de temps dédié à l’approfondissement des relations entres les différents protagonistes, dont les caractéristiques restent particulièrement superficielles. Et même si Jackie espère développer ses talents dramatiques, ce n’est pas son personnage peu intéressant de chinois qui ne sait pas se battre, mais qui va quand même se battre comme un dieu qui va lui permettre de promouvoir cette image de véritable acteur qui lui importe tant.

Car ce qu’on retiendra de sa prestation, c’est sa propension à sourire constamment, le caractère bonhomme et naïf de son Jimmy Tong, et sa maladresse qui le conduit toujours dans les pires situations. Des éléments qu’on trouve dans une grosse majorité de ses films. Le reste de la filmographie de l’acteur prouve sa sincère volonté de se détacher de l’image qu’il s’est créée, autant que sa crainte de le faire. Mais indépendamment de ses projets, il est certain que les producteurs américains doivent être frileux à l’idée de laisser une star dont l’image a un poids indéniable dans le succès de ses films, changer la formule de son succès. On s’étonnera malgré tout du faible temps imparti pour les scènes d’action. On avait déjà pu constater dans le premier Rush Hour que les critères américains, au moins en termes de durée des scènes, n’étaient pas les mêmes que ceux des productions de Hong Kong, mais Shanghai Kid semblait avoir rectifié le tir. Or, pour The Tuxedo, les affrontements sont encore moins nombreux et moins longs que dans le film de Brett Ratner. Il faudra ainsi attendre près de trois quart d’heure avant de voir le héros en action. Chan réutilise dans cette scène l’une des chorégraphies de Big Brother impliquant une corde, mais il la simplifie nettement, sans doute parce qu’il ne disposait pas d’assez de temps pour livrer un résultat aussi élaboré qu’à l’accoutumée. On aura droit à un autre combat, encore plus court, qui insiste d’ailleurs sur le côté très cartoon du concept du film. Car considérer The Tuxedo comme un film d’action serait une erreur. Les quelques affrontements ne sont là que pour justifier la présence de Jackie Chan, et les formidables capacités du smoking auraient tout aussi bien pu être exploitées autrement, comme de nombreux exemples du film l’illustrent. On en vient d’ailleurs à questionner la légitimité d’un duel final qui semble vraiment gratuit, tant aucun élément ne vient le préparer. Le costume n’est en effet qu’un artifice dans l’histoire, qui n’a finalement pas de réelle justification scénaristique. On pourrait tout à fait imaginer un récit presque identique, dans lequel Chan aurait tout simplement incarné un petit chinois qui sait naturellement se battre, et aurait donc eu les capacités naturelles pour enquêter comme il le fait. Bien sûr, les pouvoirs conférés par le smoking donnent lieu à quelques scènes sympathiques, comme la fameuse rencontre avec James Brown, ou quelques cascades assez amusantes, mais concrètement, aucun passage ne fait du costume autre chose qu’un gadget.

Et ce n’est pas un final dans lequel l’exploitation du costume n’a qu’une faible influence qui viendra contredire ce constat. Car malgré un potentiel évident, le combat de fin est expédié avec une telle rapidité qu’on n’a même pas le temps de profiter de la chorégraphie. Mais une fois encore, il semble que ce ne soit pas le centre d’intérêt du réalisateur, qui préfère filmer les à côtés que les affrontements en eux-mêmes. Le temps accordé à la chorégraphie semble d’ailleurs de plus en plus court, à tel point que plusieurs plans sont quasiment identiques. En tant que film d’action, The Tuxedo est donc une déception, et on ne peut que regretter que Chan n’ait pas davantage l’occasion de s’exprimer physiquement, même s’il donne de sa personne dans des scènes de danse endiablées. Pourtant, on ne peut pas dire qu’on s’ennuie. L’humour bon enfant ne provoque pas l’hilarité, mais l’enchaînement des scènes procure un rythme suffisamment élevé pour qu’on ne ressente pas le besoin de consulter sa montre. Le duo Chan/Hewitt fonctionne par moments, sans réellement convaincre. Les deux acteurs s’investissent, mais on ne ressent pas de réelle alchimie entre leurs personnages malheureusement. La dynamique entre Chan et Jason Isaacs était plus amusante, mais elle ne sera que peu exploitée. La distinction entre les deux est par contre bien mise en valeur dans une scène d’espionnage qui clôt le récit avec humour, et se présente même comme le passage le plus amusant. La réalisation y est plus dynamique, le montage singe habilement les clichés inhérents aux séries tv actuelles, et la séquence est en tel décalage avec le contexte qu’on se prend vite à sourire. Et finalement, c’est ça la force de The Tuxedo : réussir à donner le sourire tout en n’étant pas vraiment conforme à ce qu’on pouvait attendre.

Il ne s’agit pas réellement d’un film d’action, pas réellement d’un film d’espionnage, il n’y a pas de gros passage dramatique comme Jackie Chan l’espérait, et on ne rit pas aux éclats. Pourtant, il y a un côté communicatif à l’enthousiasme de l’équipe, et si on cherche juste un petit divertissement sans prétention, on peut tout à fait passer un bon moment devant The Tuxedo.
Léonard Aigoin 1/31/2011 - haut

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 1/31/2011 Léonard Ai...

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