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Critiques Express

Danny The Dog    (2004)
Depuis que Jet Li a plus ou moins quitté les plateaux hongkongais, les films occidentaux dans lesquels il apparaît font débat, et ont parfois de quoi faire pleurer ses fans de la première heure. Il faut dire que les contacts qu’il s’est fait à Hollywood sont bons pour son compte en banque mais gâchent quelque peu la carrière de l’ancien athlète en le sous-estimant. Ainsi, la star se rabaisse à tourner dans certains blockbusters produits par Joel Silver, un homme qui ne résonne de toute façon qu’en termes de fric. Mais le potentiel de Jet Li est également repéré par Luc Besson et sa compagnie Europa Corp. pour laquelle il va tourner Le Baiser Mortel Du Dragon, qui sans égaler les travaux de l’acteur avec Tsui Hark dépasse néanmoins (et de loin) les « pop corn movies » tournés aux USA que sont Romeo Must Die ou Cradle 2 The Grave. Nouvelle production Europa avec Jet Li, Danny The Dog n’est pas un grand film (qui s’attendait franchement à un grand film ?) mais ne s’en sort finalement pas si mal notamment en sachant tirer partie de Jet Li en tant qu’acteur.

Tout d’abord, pourquoi était-il risqué de voir en Danny The Dog un possible grand film ? La réponse est dans le générique. En effet, le simple nom de Luc Besson en tant que producteur (par l’intermédiaire de sa boite Europa) suffirait à refroidir, Besson ayant ces dernières années mis de l’argent dans des daubes commerciales calibrées pour les pré-ados (comment oublier des chefs d’œuvres comme Wasabi ou Riders, véritable insultes au cinéma français ?). De plus, la réalisation est confiée à cinéaste débutant qui, après Le Transporteur, réalise son deuxième film toujours pour la firme de Besson. Quelques informations faisant craindre un éventuel « gros film » pas vraiment emballant de plus. Fort heureusement, il se trouve que Louis Leterrier tient les promesses d’un tel projet, à savoir une véritable dimension dramatique dans son film de baston et, de ce fait, un Jet Li au jeu plus développé que celui qu’on lui imposait aux States.

Louis Leterrier a souhaité, dans son film, montrer une certaine noirceur allant de pair avec le sujet dont il traite, à savoir l’esclavage humain. Plus que de l’esclavage pourrions-nous dire, puisque le truand Bart (un Bob Hoskins en forme dans son rôle de bad guy) a enlevé Danny (Jet Li) depuis sa tendre enfance et l’a élevé comme un chien afin d’obtenir de lui ce qu’il veut. Danny va trouver une certaine lucidité vis-à-vis de cette obéissance aveugle qu’il voue à une véritable ordure, grâce à un vieux pianiste et plus généralement, à la musique (puisque comme chacun sait, la musique adoucit les mœurs). Ainsi, deux mondes opposés s’entrechoquent au long du film : celui de Bart, le maître détestable et celui de Sam, le vieux pianiste. A l’écran, le ton change selon que Jet Li est entre les mains de l’un ou de l’autre : Danny passe d’un milieu froid, sale, sombre et placé sous le signe de la soumission à la maison de Sam, c'est-à-dire un monde chaleureux et rassurant, où l’homme redevient homme après qu’on lui ait retiré ses droits. Dans la mise en scène beaucoup de choses fonctionnent sur ce système d’opposition évident (les personnalités opposées de Bart et de Sam par exemple), s’appuyant sur un scénario certes pas très recherché mais qui permet cette variation d’intensités des scènes, engendrée par l’alternance entre les moment doux (l’éducation humaine de Danny par Morgan Freeman) et les bastons violentes.

Ce n’est pas parce que les bagarres sont une des raisons du malheur de Danny que Louis Leterrier allait les négliger. Avec Jet Li dans le rôle principal, la question est de toute façon réglée, et il faudra tout de même donner aux combats un traitement particulier. Yuen Woo Ping (qui s’impose comme LE chorégraphe hongkongais à embaucher pour garantir la succès d’un film d’action occidental) s’en charge et n’oublie pas l’aspect bestial que doivent comporter les combats. En effet, n’oublions pas que Danny est un chien, et par conséquent se bat comme un bourrin. Les combats sont donc violents, Jet Li tape fort et parfois n’importe comment (comme un animal) et les chorégraphies sont réussies. Ces dernières sont bien évidemment élaborées de façon réaliste (le réalisateur a quand même du freiner Yuen dans sa folie des câbles qu’il voulait utiliser à tout bout de champ !) et c’est avec plaisir que nous retrouvons des frappeurs Made In France issus du milieu des arts martiaux, comme Seydina Baldé et Valérie Hénin (tout deux tabassent Jet dans la scène de la piscine vide). Belles réussite donc au niveau des combats, qui atteignent à certains moments un degré de « bourrinité » fort plaisant.

Clore ainsi un texte sur Danny The Dog sans parler de la prestation de Jet Li serait injuste. En effet, si l’on savait depuis longtemps qu’il était capable de se battre à l’écran, rares sont les réalisateurs qui ont réellement cru en lui en tant qu’acteur. Car s’il est vrai que la star montrait il y a encore quelques années des difficultés à assurer ses rôles en dehors des combats, il ne méritait pas non plus ces rôles de «petit chinois de service adepte du karaté » dont il a hérités dans quelques grosses productions américaines (à commencer par L’Arme Fatale 4). Danny The Dog est à ce titre un pas en avant pour l’ancien grand champion de Wushu puisqu’il y dévoile une maturité d’acteur dans un rôle difficile (celui d’un être sans cesse humilié à qui l’on fait découvrir le mode de vie humain). Et, même s’il ne dit pas grand-chose, il parvient avec succès à faire passer des émotions à travers son regard et ses gestes et pour son rôle de « chien humain » a même modifié sa façon de bouger. De plus, il est cette fois ci bien entouré par un casting solide (Bob Hoskins et Morgan Freeman en tête) qui diffère des stars des clips MTV qu’on lui collait aux basques dans ses blockbusters US précédents.

Danny The Dog marque une évolution positive dans la carrière de Jet Li, qui de plus en plus veut montrer au grand public qu’il sait jouer convenablement. Le film en lui-même, s’il ne brille pas par une histoire quelque peu surréaliste, reste bel et bien le film le plus réussi qu’a tourné Jet Li en dehors de Hong Kong et a l’avantage de montrer une facette supplémentaire de la star.
Florent d'Azevedo 2/16/2005 - haut

Danny The Dog    (2004)
Depuis son exil aux USA, Jet Li a beaucoup déçu ses fans de la première heure. On ne peut pas vraiment leur donner tort d’ailleurs. Du navrant Romeo Must Die au pathétique Cradle 2 The Grave, ses films au pays de l’Oncle Sam se caractérisent par un total manque d’ambition, un improbable mélange de cinéma Rap avec une pointe de Kung Fu mal digéré pour une recette au Box Office rapide. Une sorte de cinéma Big Mac, vite vu, vite oublié. L’ancien champion de Wushu semble pourtant vouloir sincèrement satisfaire ses fans. Ses déclarations d’intention à chaque nouveau tournage attirent la sympathie et l’on sent chez lui la volonté de livrer les combats spectaculaires tant attendus par ses fidèles. Mais pour cela, il faut imposer ses choix et Jet n’est pas de ce style là. Plutôt timide, il laisse les autres le diriger et prendre les grandes décisions à sa place. Si on ajoute à cela une tendance à ne pas très bien s’entourer, on a là une partie des raisons de son échec artistique en Occident. Son alliance, à priori surprenante, avec Luc Besson en 2000 semblait être du même tonneau. Pourtant Kiss Of The Dragon fut un léger pas en avant. Certes, le scénario était rempli de trous mais on avait au moins droit à un bon petit final comme à la grande époque. Peu mais toujours mieux que rien. Danny The Dog justifiait donc un minimum d’intérêt après cette, très relative, bonne surprise. Besson allait il corriger les habituels défauts de ses scénarios (empilement de clichés, personnages caricaturaux…) ? Le recours à Yuen Woo Ping comme chorégraphe, connu pour être moins adepte des compromis que son collègue Corey Yuen, donnerait-il un nouveau souffle aux scènes d’action ? Le résultat est à nouveau une œuvre mitigée…

Disons le tout net : Le concept de Danny The Dog est stupide. Des hommes surentraînés au combat au point qu’ils en oublient leur humanité, ce n’est pas une idée nouvelle. Films et romans en ont fait un grand usage depuis bien des années et certains traitements de ce concept ont donné de jolies réussites. Mais ici, l’analogie grossière faite avec le chien plombe sérieusement le propos. Qu’on devienne une machine à tuer avec une formation adéquate (jamais montré dans le film d’ailleurs, peut être se rendaient-ils compte que cela n’aurait pas pu être crédible…), passe encore. Mais de là à devenir réellement comme un chien, il y a de la marge… Une idée d’autant plus débile qu’elle ne sert qu’à justifier quelques gimmicks bien superficiels tel ce fameux collier et est laissée de coté quand elle implique de trop grosses difficultés scénaristiques (Danny parle quand ça l’arrange par exemple). Le traitement est de toute façon à l’avenant, marqué par une subtilité digne d’un Panzer. Les méchants sont vraiment méchants, les gentils, supers gentils, rendant le récit par trop prévisible dans son déroulement avec son moralisme familial bien pensant en première ligne. Le choix de Jet Li dans le rôle titre n’apporte également pas beaucoup de crédibilité au concept du film. Même si l’acteur délivre une très bonne prestation, à plus de 40 ans, il n’a pas exactement l’étoffe ou l’apparence d’un chien fou. Quelqu’un de plus jeune, comme Fan Siu Wong, aurait été plus adéquat tant qu’à exploiter l’idée au mieux.

Pourtant, Leterrier semble inconscient de l’aspect bancal du concept de départ de son film. Tout comme il ne se pose pas de questions sur les clichés de films d’arts martiaux Occidentaux (ah, ces bons vieux tournois undeground comme Jean-Claude Van Damme les affectionnait) ou la psychologie naivo-gnagnan dont regorge son scénario. Leterrier prend l’ensemble sans se poser de questions et le met en scène avec un premier degré désarmant. Il en résulte un inévitable décalage entre les intentions sincères du réalisateur et le résultat à l’écran, souvent maladroit (une deuxième partie trop explicative et manquant de rythme, des scènes dramatiques bien trop appuyées pour convaincre). La thématique familiale est l’aspect qui en fait le plus les frais. Vouloir opposer ces deux pôles, la famille stable/acquise d’un coté à celle de dégénéré/innée (à peu près) de l’autre aurait pu être la source d’un conflit émotionnel intéressant pour le personnage de Danny. Leterrier investit beaucoup de temps et d’énergie dans le développement de ces relations, prouvant bien son intention de livrer un film avec un minimum de fond intéressant. Hélas, l’approche « mort à la subtilité », à travers des personnages caricaturaux et des scènes touchantes traités comme des scènes d’explosions, neutralise la plus grande partie de ce potentiel.

Cependant, si l’on parvient à passer outre ces nombreux problèmes, on peut se raccrocher aux quelques réussites qu’amène le traitement sérieux de l’intrigue : Les scènes comiques où Danny réapprend à vivre normalement, la première rencontre avec Danny et Sam ou encore les confrontations directes entre le « chien » et son maître. Ces bons moments ponctuels sont le résultat d’un efficace travail d’équipe. Leterrier a beau appuyé trop ces effets, sa réalisation fait parfois mouche, renforçant l’ambiance de quelques scènes clés (l’agressif début, certains moments autours des pianos…). Le choix d’un univers urbain tendance friche industrielle ainsi qu’une BO de Massive Attack adéquate sont également des plus pour le long métrage, participant à la création d’un univers sombre et violent, cohérent avec l’esprit du film. Mais c’est surtout le recours à un casting talentueux qui permet d’oublier en partie les grosses ficelles scénaristiques de Danny The Dog. Morgan Freeman, étonnamment naturel en aveugle, apporte son charisme tranquille à Sam. Le personnage est trop bon pour être totalement crédible mais le jeu plein de vie de Freeman fait passer la pilule avec élégance. Parallèlement, Bob Hoskins présente les caractéristiques classiques du bad guy à la Besson : Pourri jusqu’à la moelle et hystérique (cf : Kiss Of The Dragon, Leon). Bien caricatural donc. Mais Hoskins y va à fond, alternant vociférations et hypocrisie avec une belle gouaille. Son Bart se rapproche au final d’un méchant de comic book, certes manquant de profondeur mais avec un charisme indéniable.

Si Besson est hélas fidèle à lui-même, Yuen Woo Ping l’est également et, là, on ne s’en plaindra pas ! Assisté par son équipe habituel (dont son frère Shun Yee), le chorégraphe compose des scènes d’action de qualité pour un Jet Li très en forme. Les combats sont clairement conçus sous un angle violent : Les coups pleuvent, les chutes ou impacts sont régulièrement mis en valeurs et les effets sonores utilisés à fond. Pour autant, Woo Ping n’oublie pas de donner du rythme aux affrontements et de placer quelques techniques plus visuellement spectaculaires. Du travail de pro. Il doit cependant composer avec quelques limites dues au travail hors de Hong Kong. On peut ainsi remarquer quelques cascadeurs manquer d’un peu de réactivité lors de combats de groupes. Autre exemple : Le combat dans l’arène contre 4 adversaires. Même si Silvio Simac et Scott Adkins sont de bons artistes martiaux de cinéma, leurs costumes et physiques ne leur permettent pas de déployer une vitesse optimale (le petit passage où Adkins utilise une lance se rapproche beaucoup des films Hong Kongais mais en légèrement moins bien fait). L’ensemble reste tout de même très plaisant. Surtout que pour le final, Yuen Woo Ping utilise un ancien habitué des chorégraphies à la HK, le fort sympathique Mike Lambert. Avec ce vétéran à sa disposition, Yuen Woo Ping peut déployer toute sa maestria avec une chorégraphie technique et intense digne de ces travaux dans l’ex colonie. Les fans ne pourront qu’apprécier !

On l’aura compris, Danny The Dog est le meilleur film de la carrière Occidentale de Jet Li. Ceci étant, on est loin du chef d’œuvre à cause de ce scénario méchamment bancal. Si l’on devait le comparer à un film de Hong Kong, Danny The Dog se rapprocherait d’une production Wong Jing qui se prend au sérieux. Un plaisir coupable en somme…
Arnaud Lanuque 1/11/2005 - haut

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