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Critiques Express

Pedicab Driver    (1989)
Dans la carrière d’un artiste, il existe des œuvres qui, de par leurs factures générales, s’imposent facilement comme supérieures aux autres. Cela prend tout son sens quand l’artiste en question s’appelle Sammo Hung. Dans une filmographie comme la sienne, les réussites (quelles que soient les fonctions qu’il y assure) sont massives. En tant que réalisateur, Prodigal Son s’impose comme son œuvre référence (j’ouvre une petite parenthèse pour préciser que si Prodigal Son est son œuvre la plus ambitieuse et la plus maîtrisée, on est en droit de lui préférer d’autres œuvres dîtes « plus divertissantes » comme Warriors Two, Shanghai Express ou Eastern Condors). En France, beaucoup considèrent que le plus grand chef-d’œuvre de Sammo Hung est Pedicab Driver. Nous ne jouerons pas au jeu : lequel est le meilleur entre les deux films mais il est incontestable que ces deux œuvres constituent son summum en tant que réalisateur. Avec Pedicab Driver, Sammo Hung enterre définitivement sa période « grosses productions » de la décennie passée (représentée principalement par Shanghai Express et Eastern Condors avec lesquels Pedicab Driver a beaucoup de points communs au niveau de l’ampleur voulue par le réalisateur).

Petit retour en arrière : dans les années 1980, Sammo Hung est devenu un producteur influent et surtout important comme nous l’expliquent les Frères Armanet dans leur ouvrage Ciné kung fu : « Sammo catalyse donc les nouveaux talents et produit tous azimuts. Après ses succès avec Jackie Chan, Project A et Wheels On Meals, Sammo dérive vers des comédies de moins en moins kung fu, par fainéantise (« Les comédies sont moins fatigantes que le kung fu ») et parce qu’elles lui permettent de faire fonctionner à plein rendement son talent de producteur ». Si des films comme Le Flic de Hong Kong (My Lucky Stars) ou Le Gagnant (Winners and sinners) reposent en effet avant tout sur de (gros) effets comiques, ils n’en comportent pas moins des scènes de combats fracassantes.

Le réalisateur décide alors de mettre sur pied deux énormes productions à quelques mois d’intervalle : Shanghai Express et Eastern Condors. Si Shanghai Express est bien avant tout une comédie, Eastern Condors lui est très sérieux. Les deux films se distinguent surtout par une ambition démesurée en ce qui concerne l’action. Dans le premier, Sammo Hung mettra en place en guise de final une scène de bagarre gigantesque dans un village. Quant au deuxième, il faut le voir pour le croire. Eastern Condors est tout simplement un des meilleurs (le meilleur ?) films d’action Hongkongais qui mélangent fusillade – combat - cascade. Des moyens imposants, des castings énormes, une réalisation sans limite. Avec ces deux œuvres, Sammo Hung se fait avant tout plaisir car reconnaissons le, il se dégage de ces films un esprit B (ô combien plaisant) sous influence (western et guerre) qui fait toute la saveur de ces deux perles. Malheureusement, les résultats au box office ne seront pas ceux escomptés. Il faut croire que le public hongkongais ne voulait le voir à l’époque que dans de grosses comédies urbaines. Après un Dragons Forever qui lui refera une santé au box office, Sammo Hung entreprend une autre production au budget confortable (mais sans doute moindre comparé à Shanghai Express et Eastern Condors) : Pedicab Driver.

Cette fois Sammo Hung abandonne l’esprit B, équilibre autant le fond que la forme de son film et paradoxalement, a moins d’ambition que pour Shanghai Express et Eastern Condors concernant les scènes d’action qui, à l’arrivée, sont sûrement ses plus beaux combats. Il place son intrigue dans le Macao du début du siècle. La reconstitution est crédible, que ce soit au niveau des décors ou des costumes. Pour un artiste tel que Jackie Chan, on peut parler de « style » . A de rares exceptions, le style Jackie Chan s’apparente à de la comédie burlesque grand publique. Avec Sammo Hung le seul style qu’on lui connaisse est : tous les styles. En effet, passant de la comédie grasse à l’action violente, du léger au tragique, l’homme est capable de faire le pitre tout en nous montrant un viol dès la scène suivante. Ce changement constant, qui est l’une des causes de la fascination qu’engendre cet artiste, trouve son apogée dans Pedicab Driver. Pedicab Driver est à la fois une comédie légère, un drame émouvant et une œuvre d’une noirceur totale.

Une bande d’amis conducteurs de rickshaws (taxi à vélo) vont être confrontés à une série de drames quand l’un d’eux va s’éprendre d’une prostituée qui est également convoitée par l’un des plus grands gangsters de la ville. Canevas simple mais qui, traité par Sammo Hung, devient une envolée incroyable. Sa mise en scène est ample, classique tout en étant brutale et déchaînée lors des combats. Sammo Hung prend son temps pour nous présenter ses personnages (comme d’habitude une grosse partie de sa troupe répond présent : Meng Hoi, Lam Ching Ying, Billy Chow, Chung Fat… L’action n’empiète jamais sur l’histoire et les personnages. D’ailleurs les acteurs sont tous à leur place, mention spéciale à Fennie Yuen et Max Mok dans le rôle du couple maudit. Leurs scènes dramatiques font mouches et renforcent une dernière partie où ne subsiste plus que pessimisme et sauvagerie. La comédie est elle aussi bien là mais légèrement moins grasse qu’à l’accoutumée chez Sammo Hung. Lui aussi se réserve une histoire d’amour avec Nina Li Chi, amourette plaisante mais qui n’apporte pas grand chose au récit.

Les combats ne représentent que 40% du film mais le métrage est suffisamment solide pour ne pas reposer que sur l’action. La première scène de combat du film est une grosse bagarre dans un salon de thé dans laquelle l’humour se mélange à l’action (voir le clin d’œil à Star Wars avec les néons) mais déjà, au niveau de la chorégraphie (quand Sammo se bat) on sent une incroyable force qui se dégage. Ce sera le seul combat du film où l’humour est présent. Ensuite entrent en action les bad guys (surtout Billy Chow) qui infligent une correction à Dick Wei. Là, il n’y a plus de doute : les combats seront d’une violence et d’une maîtrise incroyable. Tout de suite après on assiste à un affrontement Sammo HungLiu Chia Liang (qui joue dans le film juste le temps de cette scène) qui fera date. Voir deux des plus grands chorégraphes de la Mecque du cinéma d’arts martiaux en duel, forcément c’est plus qu’alléchant. A mains nues et au bâton, les deux maîtres d’armes nous offrent une scène d’anthologie de par leur maîtrise, leur agilité et leur rapidité.

Concernant la dernière partie, Sammo Hung se lâche complètement dans la bestialité : après un sévère passage à tabac de ses amis (où les chutes et cascades physiques chères à Sammo sont à l’honneur), Sammo Hung et Meng Hoi se rendront dans leur villa pour un affrontement apocalyptique. Le système des combats interchangeables en guise de final présent dans beaucoup de films de l’acteur (plusieurs combats en même temps) est ici absent (Meng Hoi se bat avec Chung Fat mais c’est vite expédié) pour laisser totalement place à Sammo Hung. Rarement, on aura autant vu l’artiste déchaîné. Les hommes de main, Eddie Maher, Billy Chow, tout le monde y passe. L’action est concentré sur Sammo qui finit la scène totalement vidé, exténué. Il faut dire que le combat avec Billy Chow est certainement le meilleur de sa filmographie. Dans une carrière comme la sienne, cela veut vraiment dire quelque chose. Montage, rapidité, puissance des coups, on a rarement vu ça dans un film. Billy Chow est un familier des adversaires de Sammo au cinéma (Eastern Condors, Paper Marriage…), sa prestation dans Pedicab Driver explose toutes les autres. Artiste martial complet, il donne toute la mesure de son talent dans le film.

Et que dire de Sammo Hung. Que ce soit du point de vue de ses chorégraphies, de son talent de metteur en scène ou de conteur, Pedicab Driver constitue son plus beau coup de maître (avec Prodigal Son). Un des rares films des années 1980 où l’acteur a réussi à trouver l’équilibre entre le fond et la forme, surpassant de ce fait au niveau de la facture générale ses « grands frères » : Shanghai Express et Eastern Condors .Au box office, le film ne fera pas grand bruit mais pour les amateurs de films d’action en provenance de Hong Kong, il s’impose d’emblée comme un classique incontournable.

Après Pedicab driver, le cinéma de Sammo Hung ne sera plus vraiment le même. Les années 1990 marquent la fin de ses films dits « familiaux » (et par conséquent d’une certaine liberté artistique). Le box office ne lui sera plus profitable et mis à part Blade Of Fury, il ne brillera pas dans le renouveau du film d’action en costumes (du moins en tant que réalisateur).

Pedicab Driver est un joyau qu’il voir et revoir et revoir.
Denis Gueylard 4/16/2006 - haut

Pedicab Driver    (1989)
Considéré par certains comme étant le meilleur de Sammo, je suis entièrement d'accord avec eux et j'invite tout de suite celui qui n'a pas encore vu ce petit bijou de faire tout son possible pour voir ce monument. Les décors sont somptueux, l'humour et le tragique s'y cottoient avec force, les chorégraphies décollent les papiers peints. HK Vidéo sait maintenant ce qu'il faut faire ! ***** (disponible en VOSTA chez Made in Hong Kong dans une version recadrée avec des sous-titres anglais sur la bande noire inférieure)
Jean-Louis Ogé  - haut

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 4/16/2006 Denis Guey...
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