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Critiques Express

The Vengeful Beauty    (1978)
Etonnamment, alors que son film The Flying Guillotine s’était avéré être une très bonne surprise, ce n’est pas Ho Meng Hua qui fut chargé d’en réaliser la suite, The Flying Guillotine 2. Tandis que d’autres s’attelaient à cette tâche, il mit en scène quasi simultanément The Vengeful Beauty qui débute peu de temps après la fin de son premier opus.

Le film s’ouvre sur les éternelles exactions de l’Empereur de la dynastie Qing, Yung Cheng (Wai Wang), en perpétuelle lutte avec le peuple Han. Le tyran s’appuie sur une armée secrète utilisant la redoutable « guillotine volante », mais en nie farouchement l’existence afin de ne pas gâcher les efforts qu’il fait pour adoucir son image vis-à-vis de la population. Las, un garde impérial apprend au cours d’une séance de torture la réalité de cette jusqu’alors simple rumeur. L’Empereur le fait assassiner pour l’empêcher de parler mais sa femme (Chen Ping), qui n’est autre que la justicière « l’Hibiscus sanglant », parvient à s’enfuir. Dans sa course, elle va rencontrer par hasard Ma Teng (Norman Chu), ancien membre de l’armée secrète, et retrouver Wang Jun (Yueh Hua), un ami cher. Furieux, l’Empereur charge Jin Gang Feng (Lo Lieh) d’arrêter dans les plus brefs délais ces opposants. Celui-ci envoie ses trois enfants (Lam Fai Wong, Johnny Wang Lung Wei et Siu Yam Yam) à leurs trousses…
Pas de doute possible, ce scénario est typique des films de série B : une sorte de chasse à l’homme ponctuée d’obstacles, d’affrontements et de retournements de situations. Ce n’est pas la psychologie des personnages qui évolue ou même le récit qui progresse, mais les héros qui se déplacent ! (Ca commence à Vera Cruz de Don Siegel n’est pas très loin…) Le soupçon d’intrigue amoureuse est éludé par Ho Meng Hua en quelques plans très laids pour lesquels il n’a pas dû souhaiter consacrer plus d’une prise (ratée). Il s’agit d’un cinéma de jouissance pour un plaisir en « direct » : de l’action, de l’émotion brute (celle issue de la violence est la plus immédiate) et du rythme. Une formule magique que le metteur en scène utilisera à nombreuses reprises avec plus ou moins de bonheur.

On peut rencontrer deux grands types de série B : d’un côté celle qui a de l’ambition « artistique » mais des moyens très limités (certains représentants atteindront le statut de classique « sérieux ») et, de l’autre, celle qui a pris le parti de distraire le spectateur à tout prix et qu’on rattache au cinéma d’exploitation. Si Ho Meng Hua s’est fait une spécialité de cette seconde catégorie, The Vengeful Beauty reste tout de même en deçà des incroyables délires que sont Oily Maniac et The Mighty Peking Man.
En assumant pleinement son statut de série B racoleuse qui évolue dans un univers bien connu (les films d’arts martiaux de la Shaw Brothers), The Vengeful Beauty mobilise tous les artifices susceptibles de capter et conserver l’attention des spectateurs. Ceux-ci savent du reste pertinemment qu’ils vont être distraits au mépris de toute cohérence scénaristique et psychologique.
Délaissant Ni Kuang (qui travaille sur la suite « officielle »), Ho Meng Hua fait appel à l’autre grand scénariste hongkongais, Sze To On. Les deux hommes s’amuseront ainsi à inventorier tous les éléments vendeurs du moment. Tout d’abord, une touche de super héros avec le personnage de la justicière « l’Hibiscus sanglant » : elle n’apparaît qu’au cours d’une unique scène et il n’en est plus jamais fait mention par la suite. Cas typique d’une idée aussi vite jetée à l’écran qu’oubliée… Puis viennent les séquences de sexe. Après un horrible échange de baisers torse nu entre Norman Chu et Chen Ping (de mémoire de spectateur, je n’ai jamais vu un baiser aussi navrant !), nous avons droit à une poursuite dans les bois puis un affrontement martial où l’une des deux assaillantes (Siu Yam Yam) se bat la poitrine à l’air. Du pur cinéma d’exploitation ! L’horreur n’est pas oubliée avec membres et têtes tranchés (guillotine oblige), mais aussi restes de cadavres dévorés par des chiens sur le bas-côté d’une route. Pire encore dans l’abject, une séance de fausse-couche au bord d’une rivière qui n’en finit pas… Grands classiques de ce type de cinéma populaire, les retournements de situation grossiers qui finissent par lasser tellement on les voit venir de loin et les incongruités scénaristiques : si Rong Qiu Yan (Chen Ping) devine chaque fois la véritable identité des ennemis qui tentent de la lui cacher, pourquoi n’agit-elle pas tout de suite ? Et pourquoi Jin Gang Feng envoie-t-il l’un après l’autre ses enfants se faire tuer alors qu’étant bien plus fort qu’eux, il pourrait aller lui-même faire la sale besogne ? Finissons cette courte liste par ce qu’on pourrait prendre pour des anachronismes mais qui ne sont, en définitive, que du je-m’en-foutisme (les supports métalliques du célèbre pont de la Movietown, même pas cachés par le décorateur…).
Mais les séries B ont également leurs moments de magie à défaut de génie. L’affrontement dans la forêt de bambou et le superbe plan qui la clôt (avec un Lam Fai Wong empalé !) sont ainsi très réussis. Tout comme l’idée de la multiplication des Jin Gang Feng, au trucage parfois limite mais empreinte d’une poésie barbare, ou le combat dans un temple où les hommes de l’Empereur attendent leurs proies cachés dans des statues.

The Vengeful Beauty n’offre en définitive que peu de séquences avec la célèbre « guillotine volante », parmi lesquelles beaucoup sont d’ailleurs directement reprises de The Flying Guillotine. Il s’agit en fait d’un Wu Xia Pian plus classique dans lequel l’instrument de mort n’a plus le premier rôle et où les acteurs reprennent leur place.
Chen Ping et Siu Yam Yam sont des habituées du cinéma d’exploitation : la première a tourné à maintes reprise pour Ho Meng Hua et on a souvent vu la seconde chez Suen Chung et Li Han Hsiang. Elles incarnent avec force persuasion leurs personnages dans des situations parfois délicates. On regrettera le passage éclair de Johnny Wang Lung Wei, seul véritable artiste martial du film, et on notera la présence pour la première fois dans un rôle titre du charismatique Norman Chu (peut-être encore un peu timide…). Lo Lieh et Wai Wang sont haïssables à souhait et Yueh Hua comme souvent transparent.

Ho Meng Hua est un cinéaste populaire qui est parfois transpercé d’authentiques éclairs artistiques. Il nous le rappelle par intermittence et on se plaît à rêver à ce qu’il aurait pu faire s’il s’en était vraiment donné la peine…
David-Olivier Vidouze 8/2/2005 - haut

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