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Critiques Express

The Roving Swordsman    (1983)
Lorsque Chu Yuan, grand spécialiste des adaptations des romans de Gu Long, fait une infidélité à sa source d’inspiration première (et, on le sait aujourd’hui, imposée par la Shaw Brothers), c’est pour retourner dans le même univers via les œuvres de Huang Ying ! Ne vous attendez donc pas à une rupture dans la cinématographie du réalisateur : son univers est identique, peuplé de chevaliers errants, clans martiaux à reconstruire ou à défendre, de palais perdus, de forêts mystérieuses… le tout mis en musique par ses équipes artistiques habituelles !

Un chevalier errant (Ti Lung) et sa compagne (Cheng Li) portent secours à un ami (Kwan Hoi San) dont la fille est la cible de kidnappeurs. Ceux-ci, à la solde de Murung Gufan (Ching Hoh Wai), ont pour dessein de l’échanger contre un livre contenant le secret de puissantes armes à feu destinées à rétablir la suprématie du clan Murung. Les attaques se multiplient et, chaque fois, les forces du mal disparaissent mystérieusement dans la Forêt des Sept Couleurs…

Le clan Murung, sur le déclin, s’est retiré dans un gigantesque palais sous les eaux et a placé tous ses espoirs dans la maîtrise des armes à feu. Hérésie originelle, honte pour un clan versé dans les arts martiaux, le recours à la pyrotechnie est une abjuration de la philosophie millénaire orientale : dès lors, l’ambition de la prêtresse Murung est vouée à l’échec et à la honte. Il n’est donc pas étonnant que le clan aux abois se soit terré sous la mer et ait maintenant recours aux stratagèmes les plus tordus, dont l’emploi d’un « assassin à gage » (Goo Goon Chung) et l’utilisation à outrance de la dynamite. Shen Sheng Yi (Ti Lung) et sa compagne (Cheng Li) seront les seuls remparts contre les ambitions du clan Murung…

Comme dans ses meilleurs films, Chu Yuan excelle dans le choix des acteurs qui personnifient à merveille les chevaliers, bons ou mauvais. Ils créent ainsi une formidable galerie de personnages, habillés de rutilants costumes, subtilement grimés et affublés de multiples postiches. A leur accoutrement, il est aisé de reconnaître leur psychologie : Ching Hoh Wai, toute de rouge vêtue, est forcément méchante, Ku Feng, le Caméléon à la longue barbe blanche et à la robe noire, ne cache pas sa cruauté, alors que les bons sont habillés de couleurs claires.
Le « jeune premier vétéran » Ti Lung, qui ne semble pas vieillir, reprend le rôle de chevalier errant maintes fois incarné depuis plus de 15 ans. Tong Gaai lui offre de très belles chorégraphies martiales, élégantes et félines, et l’on remarquera qu’il ne retire que rarement son épée du fourreau. Par ce simple détail, un élément de sa psychologie est subtilement mis en évidence : il répugne à donner la mort et se comporte ainsi en parfait chevalier respectueux de la vie, au code de l’honneur très strict. Mises à part ses qualités physiques presque intactes, Ti Lung n’a que peu l’occasion de faire montre de ses capacités dramatiques. En quelques mots, il ne brille pas par son jeu d’acteur (et n’en a pas réellement la possibilité).

The Roving Swordsman est tourné dans de magnifiques décors sophistiqués et somptueusement éclairés de lumières rouges, bleues et vertes. On connaît l’amour que Chu Yuan porte aux réalisations en studio et le film ne déroge pas à la règle : tout est recréé sur les plateaux de la Movie Town, des flancs de montagne aux palais aquatiques, en passant par la magnifique Forêt des Sept Couleurs et sa brume qui avance.
Un des affrontements finaux prend place dans un décor inspiré de The Lady From Shanghai d’Orson Welles mais démultiplié à l’infini (on retrouve aussi ce jeu de miroirs dans Enter The Dragon et The Man With The Golden Gun !). On y voit Ti Lung se battre contre Ching Hoh Wai puis Ku Feng, au centre d’un cercle formé d’une centaine de glaces qui reflètent ses Némésis. Certes, la scène est longue et assez maladroitement réalisée, mais elle a un côté magique tout à fait à sa place dans l’univers de Chu Yuan (et des romanciers du style de Gu Long).

Historiquement, nous sommes presque à la moitié des années 80, une époque à laquelle les spectateurs commencent à délaisser ces histoires de chevaliers peuplant trop souvent les écrans hongkongais. S’il ne tente pas vraiment de renouveler le genre, Chu Yuan le modernise quelque peu en redonnant aux femmes les premiers rôles (place qu’elles ont perdu à la fin des années 60 avec Chang Cheh notamment) et en utilisant largement les effets pyrotechniques. Cette aspiration « film catastrophe » nous vaut quelques belles scènes de destruction jusqu’alors inédites dans la filmographie de la Shaw Brothers : les décors ne sortiront pas indemnes de The Roving Swordsman !
Malheureusement, le film se perd trop souvent dans ses retournements de situations et les stratagèmes à rebondissement mis au point par les personnages. Le spectateur a alors tendance à se détacher du récit, rattrapé in extremis par les séquences martiales se déroulant dans des décors plus étonnants les uns que les autres.

The Roving Swordsman n’est certainement à mettre aux côtés des chef-d’œuvres de Chu Yuan. Mais lorsqu’on le replace dans son contexte historique, il demeure sûrement un des derniers fleurons du genre !
David-Olivier Vidouze 6/3/2005 - haut

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