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Critiques Express

Kung Fu Nanny    (2010)
Les stars de film d’action semblent souvent ressentir le besoin d’exprimer leur potentiel de père. Il n’est pas rare de voir des acteurs habitués aux rôles musclés se confronter à des enfants dans ces comédies familiales. Arnold Schwarzeneger s’était ainsi illustré en brute au grand cœur dans le Un Flic A La Maternelle de Ivan Reitman au début des années 90. Les années 2000 ont été l’occasion pour d’autres noms de l’action de se retrousser les manches pour affronter des bambins facétieux. On pense à Vin Diesel dan Baby Sittor en 2004, ou encore à Dwayne Johnson, plus connu sous l’alias « The Rock », qui a joué dans Fée Malgré Lui en 2010. Difficile de prétendre que ces œuvres témoignent d’une grande ambition, et quelque aient pu être leurs résultats au box office, leurs qualités artistiques restent encore à démontrer. Ainsi, l’annonce de The Spy Next Door, retitré Kung Fu Nanny chez nous, avait de quoi décontenancer, et même effrayer, les amateurs des films avec Jackie Chan. La star a fait des choix décevants au cours de sa carrière Hollywoodienne, et il est à peu près certain que la majorité de ses fans préfèrent les films qu’il tourne à Hong Kong, aujourd’hui encore. Mais jusque-là, Chan, tout en se confinant dans le genre de la comédie familiale, avait tenté de satisfaire ceux qui veulent le voir en action. Or l’année 2010 semble être l’occasion pour la star de renforcer sa résolution à faire rire toute la famille, et ici les plus jeunes. Et ce n’est pas la bande annonce enfantine (sur laquelle on imagine bien la fameuse chanson des frères Hanson) qui viendra contredire cette impression que Chan courtise un public de plus en plus jeune. Pourtant, malgré tout ce qu’on peut dire sur lui, il y a cette espèce de fidélité du fan, qui se sent presque obligé de voir tous les films mettant en scène l’acteur, même en étant persuadé que le divertissement risque d’être gênant, et on se retrouve à foncer tête baissée, en pensant qu’il y aura bien quelques gags, quelques chorégraphies, ou le charisme de Jackie, pour sauver l’heure et demie à venir !

Le générique d’introduction vient d’ailleurs jouer sur nos sentiments, en utilisant la fameuse chanson "Secret Agent Man", popularisé par Johnny Rivers et remise au goût du jour par David Hasselhoff. Et pour accompagner cet air bien connu, des images de Rush Hour 2, The Tuxedo, et surtout Opération Condor, censées évoquer les aptitudes hors du commun de notre fameux espion. On peut légitimement se demander la pertinence d’un tel générique : est-il destiné à nous faire penser que The Spy Next Door est la suite de ces films ? Vient-il appuyer l’idée que Jackie Chan est un personnage à part entière, qui dépasse les rôles qu’il incarne ? Ou s’agit-il juste d’une stratégie mercantile destinée à donner un coup de coude complice dans les côtes des fans ? Toujours est-il que cette ambiance survoltée va rapidement céder la place à la comédie familiale dans tout ce qu’elle a de plus nuisible : des enfants et des animaux hurlant sur fond de musique pataude d’ascenseur. Et rapidement, l’aspect propret va agacer. Entre une mère mannequin pour catalogue de prêt-à-porter, des enfants tout beaux tout gentils, et une maison témoin, tout sonne faux. Et ce n’est pas le « scénario », aussi convenu qu’ennuyeux qui va supprimer cette ambiance factice. Comment se laisser convaincre par le couple formé par miss monde et un Jackie mal fagoté, censé être un ennuyeux vendeur de stylos ? D’ailleurs, il n’y a aucune étincelle entre les deux acteurs, et on sera soulagé de ne pas les voir partager l’écran bien longtemps. Car si Clark Kent et ses lunettes ont moins de style que Superman et sa cape, Jackie avec ou sans lunettes n’a rien d’un playboy. Toujours est-il que la disparition de la mère Barbie va justifier le titre français, puisque notre héros va passer la plus grande partie du métrage à s’occuper d’enfants méchants tout plein. Car après avoir affrontés des gangsters, des espions internationaux, des spécialistes des arts martiaux et toutes sortes d’ennemis plus ou moins invincibles, on voudrait nous faire croire que 3 enfants de banlieue chic constituent la pire menace qu’un petit chinois spécialiste des arts martiaux ait jamais rencontrée ?

Si encore Jackie nous avait fait son Boyz In The Hood, on aurait pu concevoir qu’il rencontre suffisamment de difficultés pour occuper une bonne heure de film. Mais la rébellion des enfants de The Spy Next Door consiste à lancer des boules puantes et à réclamer qu’on sorte de leur chambre. C’est à se demander si le scénariste a déjà rencontré un enfant. Un vrai, pas un en plastique. Mais après tout, c’est une comédie, et non un récit sociologique sur les conséquences du divorce. Et tout le monde sait qu’un espion qui utilise une caméra et un micro pour dire à une adolescente de mettre une jupe plus longue est hilarant. En fait, The Spy Next Door aurait pu se contenter de ne pas être drôle. Mais il parvient même à devenir gênant, tant l’humour est bas de gamme. Car les scènes mettant en scène les méchants russes et leur méchant accent sont encore plus grotesques que les traquenards avec les enfants. Le gag récurrent du costume n’est déjà pas drôle la première fois, alors la quatrième fois, il faut lutter pour ne pas arrêter le visionnage. Sans compter que l’inconsistance du scénario ne s’arrête pas aux scènes « comiques ». Comment expliquer cette première scène d’action, durant laquelle Jackie intervient seul pour stopper un groupe d’individus, alors qu’une escouade entière est prête à les interpeller ? De même, on ne peut que se demander pourquoi les fameux gangsters russes (et leur accent) ne sont que 3 sur les lieux (dont le chef, en tout logique), quand on découvrira plus tard qu’ils sont une bonne dizaine (ce qui reste peu pour une organisation dont l’envergure est censée être internationale) ? Les passages concernant la CIA sont tout aussi risibles, et on a bien du mal à croire tant à leurs procédures qu’à leur façon de travailler en général. Sans compter qu’un individu comme le père de Miley Cyrus ne serait jamais accepté comme agent, il est bien trop connu !

Cette première heure est d’autant plus difficile à supporter qu’il n’y a qu’une scène d’action. Très courte, et sans éclat, elle est malgré tout supérieur aux affrontements de The Tuxedo. Mais Jackie n’a plus 20 ans, et au lieu d’adapter les affrontements à sa forme actuelle, comme dans Karate Kid, il est censé effectuer des acrobaties, comme au bon vieux temps. Seulement, le temps n’est pas le seul à être vieux, et le recours systématique à une doublure ne légitime pas ce choix de chorégraphies. Et pourtant, il ne doit pas y avoir plus de 5 minutes de combat dans The Spy Next Door, et le niveau est d’une médiocrité effrayante. On sent bien que ce n’est pas l’intérêt du film, mais il est difficile de ne pas être déçu quand la star continue d’être vendue sur cet argument. Le dernier tiers du film se veut d’ailleurs plus proche du road movie mâtiné d’action que de la comédie familiale pure, mais il n’y a aucun passage suffisamment marquant pour faire sortir du caniveau un divertissement qui n’atteindra jamais le trottoir. Outre ce manque de spectacle et la nullité de l’humour, on pestera contre les clichés les plus surannés du genre. La fin est une merveille de mièvrerie prévisible et agaçante, et quand enfin vient le générique, on se sent libéré. Jackie Chan n’a pas joué que dans des bons films, mais il a franchi une limite qu’on espère ne plus jamais le voir approcher. The Spy Next Door est un ratage à tous les niveaux, même en étant bon public, et il est donc vivement déconseillé.
Léonard Aigoin 2/7/2011 - haut

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