La photographie du film est soignée (Daniel Thompson, un américain aussi responsable de la très bonne photo de The Imp), les filtres sont utilisés avec justesse et parcimonie pour faire mieux ressortir certains passages forts. Le reste du temps la lumière est très « brute « donnant un très fort aspect naturaliste au film. Nature qui peut d’ailleurs à ce titre presque être considérée comme un personnage à part entière tant sa présence, lourde et étouffante, transpire à chaque plan. Nature, témoin impassible des pulsions humaines qui n’ont décidément pas évolué depuis les ages primitifs. Un des parents pauvres du cinéma HK à toujours été la bande son, une des grandes réussites de ce film : musique expérimentale tribale, violent riffs de guitare, sonorités électroniques étranges, bruits d’animaux inquiétants et cris hystériques renforçant l’aspect quasi documentaire du film, tout cela accompagne parfaitement aussi bien les moments à suspens que les scènes d’action et conférant au film une réelle atmosphère oppressante. On pourra tout de même regretter certains touches kitsch typiquement eighties, une époque décidément maudite.
Film doté de réelles qualités cinématographiques, d’une vraie ambiance dérangeante, forte et marquante (de sacrées gueules!), totalement dénué d’humour, ce grand film d’exploitation atypique mérite enfin de sortir de l’oubli dans lequel il est injustement plongé depuis plus de vingt ans. The Beasts est tout simplement un incontournable du ciné HK !
Pour la petite histoire, on retrouve également crédité à la coréalisation un certain Stanley Kwan (!) ainsi que le directeur artistique Tony Au qui à également officié sur L’Enfer des Armes. On peut d’ailleurs se demander, tant on sait combien Tsui Hark et Teddy Robin Kwan (producteur de The Beasts) sont proches, si ces deux films possèdent des liens cachés témoignant d’une influence réciproque.
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