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Rave Fever (1999) |
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Pour les nuits chaudes et branchées de Hong Kong, suivez le guide Alan Mak qui vous présente dans ce Rave Fever une bande de jeunes issus de milieux plutôt aisés puisqu’il leur est possible de sortir en boîte de nuit tous les soirs sans être capable de travailler le jour. Sexe, alcool, drogues, techno flirtent ici avec une intrigue censée être mystérieuse (la recherche d’une femme énigmatique) faisant de ce film une œuvre atypique. Peut-être même un peu trop hors du commun, au point de proposer un sujet certes « original » mais peu accrochant, limitant l’intérêt du spectateur aux atouts visuels de Rave Fever.
A côté de la plaque, c’est là où semble se situer le scénario de Rave Fever. Plutôt séduisante, l’idée qu’un jeune assureur abandonne son emploi subitement pour lui préférer la vie nocturne et ses rave parties torrides va vite être entachée d’un problème qui va prendre progressivement de plus en plus de place dans le récit : la recherche d’une jeune femme nommée Sonia Au, qui va prendre des airs d’enquête sérieuse alors que le sujet suscite plutôt l’indifférence. Est-il vraiment intéressant de découvrir qui est Sonia ? A vrai dire, le pitch de Rave Fever qu’on aurait tendance à prendre à la légère fait répondre « non ». Et pourtant, le mystère qui entoure l’identité de cette femme (révélée par le twist le plus inefficace qu’on ait pu voir) donne lieu à des scènes qui font lever les yeux au ciel, tant l’interrogation affichée par les personnages est peu crédible. Cette quête vers un être inconnu, difficilement guidée par des indices et pistes souvent pas très clairs, ajoute toutefois une pointe d’irréel et de fantastique à Rave Fever. Un aspect qui ne rendra pas le film plus trépidant que s’il s’était contenté de nous narrer la vie des jeunes personnages, qui eux non plus ne sont pas toujours façonnés avec génie.
La bande de jeunes fêtards que la caméra suit, peut énerver à cause des personnages qui la constituent. Gosses de riches élevés à partir du modèle occidental (les jeunes de Rave Fever ne font aucune différence avec les minets européens ou américains), ces jeunes branchés n’ayant de volonté que pour faire la fête et traîner avec les amis si « cool » et adeptes de la « fun attitude » ne sont filmés qu’en boîte de nuit si bien qu’on ne sait pas vraiment ce qu’ils font en dehors. Très loin d’un Spacked Out -Lawrence Ah Mon dressait de fins portraits et des tranches de vies- cette description d’une couche bien particulière de la société (la jeunesse dorée) demeure incomplète et ne garde que ce qui permet de donner au film cette allure si « tendance » : scènes de fêtes, dialogues qui mélangent cantonais et anglais (c’est si « fun »), prise de drogues (très « fun » aussi !), d’alcool, etc. En effet, aucun recul n’est pris par rapport aux agissements de ces jeunes qu’on dirait habitants d’un monde parallèle où les loisirs et la débauche règnent en roi et où l’argent tombe du ciel. Leurs actes servent simplement l’ambiance générale du film et les idées filmiques d’Alan Mak, qui avant les plans magnifiques d’ Infernal Affairs aimait déjà travailler ses images.
Le script de Rave Fever parlant pour ne rien dire, la forme fait vite oublier le fond. Artisan et esthète de l’image (ses films suivants le confirmeront), Alan Mak fait de Rave Fever un film un peu idiot mais cependant agréable à regarder. A ce titre, les scènes se situant en rave party, ont en quelque sorte le même rôle que les gunfights d’un polar. Plaisantes car accompagnées de musique, elles sont le point de rencontre entre les jeux de lumières de ce type de fête et le style de filmage très « clip » d’Alan Mak. Ce désir de montrer des belles choses se traduit au niveau du casting par des choix logiques : les protagonistes de Rave Fever semblent tous avoir été recrutés dans des agences de mannequinât. Aussi bien les spectateurs femmes que la gente masculine trouveront de quoi se rincer l’œil, le choix ne manquant pas entre Jaymee Ong (belle mais agaçante quand elle parle en anglais), Terence Yin ou encore Yoyo Mung (aperçue dans des petits rôles sous estimant sont talent chez Johnnie To). Sam Lee, pour sa part retrouve un personnage déjanté dans un registre qui ne lui est pas inconnu étant donné qu’interpréter un dingue fait partie de ses habitudes, mais le fait avec succès.
Rave Fever séduit en tant que déballage de ses atouts visuels mais un réel manque se fait sentir au niveau du scénario, qu’un montage astucieux essaie avec plus ou moins de succès de combler. Un regard indulgent envers ce film du talentueux Alan Mak, ne le voyant que comme un clip de longue durée et défilé de jeunes et beaux comédiens bien ficelé, aidera toutefois à apprécier Rave Fever comme il doit l’être.
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Florent d'Azevedo 2/8/2005 - haut |
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