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Wo Hu (2006) |
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Il eut été étonnant, après le succès il y a quelques années d’Infernal Affairs et plus récemment du diptyque Election de Johnnie To, que d’autres films ne reprennent le thème. En produisant Wo Hu, Wong Jing, fidèle à son habitude d’exploiter les genres en vogue, s’attaque cette fois au film de Triades nouvelle version, laissant la réalisation à Marco Mak (avec qui il avait déjà collaboré sur Colour of the Truth) et Wang Gwang Li.
Malgré un sujet peu original : la classique guerre sans fin entre la police et les triades, le producteur avait pour intention de faire quelque chose de différent de tout ce que l’on avait déjà pu proposer au spectateur. Prenant comme point de départ une vaste opération policière visant à augmenter considérablement le nombre des agents infiltrés dans les triades, l’intrigue du film change très vite de direction pour se focaliser sur quatre membres importants d’une de ces organisations criminelles. Les états d’âmes et les interrogations des taupes obligées de vivre dans la duplicité sont ici laissées de côté, Wo Hu est donc très éloigné d’un Infernal Affairs et se tourne plus vers Election et ses luttes de pouvoir (toutes proportions gardées).
Avec son casting de stars (Eric Tsang, Francis Ng, Jordan Chan, etc.) et une histoire se basant sur la suspicion et la tension que peut engendrer, au sein des membres des triades, la connaissance d’une telle opération policière, Wo Hu aurait pu être un film intéressant (même sans forcément donner une nouvelle vision du genre), si sont scénario n’avait pas été tellement prévisible et creux, comme si en voulant trop en faire on en avait oublié l’essentiel.
Loin des portraits violents des membres des triades auxquels nous avons pu avoir droit auparavant, ces quatre personnages, sans être des anges, nous sont présentés sous un jour humain. Francis Ng est un bon père concerné par l’avenir de son fils, Jordan Chan se chamaille gentiment avec sa femme, Julian Cheung déborde de piété filiale et, cerise sur le gâteau, Eric Tsang vit une amourette avec une jeune et charmante décoratrice de vitrine, très gentille, très naïve, très « comme il faut », vraiment parfaite et complètement ridicule… Face à ces gangsters se trouve l’inspecteur Wai (Miu Kiu Wai), ancien agent infiltré au passé trouble, beaucoup moins sympathique que les autres (mis à part le très méchant Julian Cheung) mais sur qui on aurait aimé en savoir un peu plus.
Wo Hu souffre de ne pas avoir su trouver de quoi il voulait parler. La suspicion n’est en aucun cas la cause du drame qui se joue, elle en est certes le déclencheur mais son issue fatale est surtout la conséquence de luttes internes (pas réellement passionnantes il faut l’avouer). Au final, un film qui ne sait pas trouver son rythme, des personnages survolés (mais pourquoi celui de la femme du boss n’a-t-il pas été plus développé alors que cette fonction de porte-parole aurait pu être exploitée ?), des acteurs qui n’innovent pas (chacun rejoue consciencieusement son rôle), beaucoup de dialogues pour rien sauf pour montrer que ça cogite chez les gangsters… Wo Hu n’est pas complètement mauvais mais bien loin d’être réussi.
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Annabelle Coquant 2/14/2007 - haut |
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