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Critiques Express

Cat Vs. Rat    (1982)
Cat Vs. Rat fait partie des films les plus méconnus de la filmographie de Lau Kar Leung, le maître incontesté du film de Kung Fu. Tout au plus avait-on quelques avis, très contradictoires, en provenance de fans anglo-saxons pour se faire une idée de sa qualité. La seule leçon qu’on pouvait en tirer, c’était que Cat Vs. Rat n’était en aucune façon un film majeur de l’œuvre du sifu. Mais, c’était là le même type d’échos que pour Lady Is The Boss, long métrage qui se révéla au final extrêmement sympathique. La ressortie des films de la Shaw Brothers dans des copies de toute beauté permet enfin de juger sur pièce si Cat Vs. Rat se rapproche plus du film jumeau de My Young Auntie ou, au contraire, d’un très moyen Spiritual Boxer.

Première constatation qui s’impose dès le début du film, Cat Vs. Rat est très orienté comédie. Ce n’est pas en soi une surprise. Lau Kar Leung a toujours aimé mélanger comédie et Kung Fu, il peut même se prévaloir d’être l’inventeur du genre avec Spiritual Boxer ! Eight Diagram Pole Fighter, souvent cité comme référence du maître, est un cas trompeur. Seule œuvre 100 % sérieuse de Lau, elle est l’arbre qui cache la forêt d’une carrière placée sous le signe de l’humour. Cat Vs. Rat s’intègre donc parfaitement à la filmographie du chorégraphe/réalisateur. Sauf qu’ici, il a poussé l’aspect comique encore plus loin par rapport à ses autres réalisations.
Basé sur la rivalité qui oppose « Rat » à « Chat », le scénario est une accumulation de chamailleries et autres coups fourrés constituant le quotidien des deux personnages principaux. Une seconde partie voyant l’arrivée de l’Empereur en voyage incognito aurait pu mener à un traitement plus sérieux mais ça n’est visiblement pas l’intention de Kar Leung et la légèreté reste là aussi de rigueur. Cependant, même si l’intrigue de Cat Vs. Rat n’est pas bien ambitieuse, elle est adroitement exploitée par le sifu pour en tirer l’essentiel de son potentiel comique. C’est particulièrement vrai dans la première partie où il parvient à installer un rythme rapide avec des gags qui s’enchaînent sans temps morts (la seconde a quelques baisses de rythmes ponctuelles). L’efficacité de la comédie incombe bien sûr à Kar Leung lui-même, qui sait on ne peut mieux tourner en dérision la volonté jusqu’au boutiste (frisant l’absurde) des personnages titres de vouloir être meilleur que leur rival respectif, mais aussi en bonne partie aux acteurs. « Chat » et « Rat » forment un duo comique dans la grande tradition du cirque : L’un (Rat) est une sorte d’Auguste, survolté et gaffeur, l’autres (Chat) est plus calme et posé, sorte de Clown blanc. Le choix de Alexander Fu Sheng et de Adam Cheng pour les interpréter est une belle réussite. Fu Sheng est connu pour son énergie débordante mais son surjeu récurrent est peu approprié dans un univers dramatique (Eight Diagram Pole Fighter justement). Ici, c’est tout le contraire, ses attitudes à la Jackie Chan, ses grimaces et ses mouvements brusques servent le film et arrachent des sourires réguliers au spectateur. En face de lui, Adam Cheng est le pôle de stabilité, généralement plus réservé mais, au fond, animé des mêmes ambitions que son rival. Habitué de ce genre de personnages vertueux, Cheng n’a pas la moindre difficulté à ajouter à sa performance classieuse, le petit grain de dérision nécessaire. Les deux personnages se révèlent au final drôles et attachants comme il le faut. Un bon point pour le film !
Le reste du casting est composé des membres habituels de la Lau Team renforcé par quelques invités comme Lydia Shum (dans une performance pré Sandra Ng, attention aux allergiques du genre !). On retiendra tout spécialement la composition à la fois sérieuse et auto parodique de Gordon Lau (en Empereur mauvais en Kung Fu mais fier de ses capacités martiales) et celle de Lau Kar Wing en maître juste désireux d’être laissé en paix par ses disciples. Les interactions entre ce personnage, « chat » et « rat » sont d’ailleurs ce que donne le film de meilleur. Inventif sur le plan comique (voir la séquence de destruction des calligraphies du maître) et prenant la relation maître/élève à contre pieds (ici, le sifu ne veut pas enseigner à ses élèves, ces derniers le traitent d’ingrat et apprennent les arts martiaux en se faisant corriger par lui), ce sont dans ces moments où Lau Kar Leung peut donner le meilleur de lui-même, conjuguant sa facette d’amuseur public avec celle du maître d’arts martiaux. Car sous le vernis de la parodie, on sent bien les idées du sifu : La promotion du Kung Fu non basée sur la violence où l’ambition mais sur le respect entre pratiquants. Même dans un contexte de comédie, les paroles du maître interprété par Lau Kar Wing sonnent exactement comme celles de son frère Kar Leung

Un mot doit être dit sur le visuel du film. Faits de costumes kitsch et de décors de studio voyants, il risque de rebuter plus d’un spectateur occidental. Cet esthétique flamboyant cache en fait un clin d’œil délibéré de Lau Kar Leung. Il s’agit d’un authentique hommage aux productions martiales cantonaises des années 60 ! Le vétéran chorégraphe connaît bien cet univers puisque c’était là qu’il avait commencé sa carrière cinématographique. Il reprend donc ici les costumes outranciers (rendus encore plus kitsch avec les couleurs made in Shaw Brothers) et quelques gimmicks du genre (la musique des Buddha's Palm). Hommage sincère au genre donc et volonté de séduire le public cantonais capable de décrypter ces références avec lesquelles il a grandi. On sent cependant aussi un coté « fin de règne » dans la direction artistique à travers le manque de soin apporté à certains décors (le ciel pour le combat sur la plage). Hommage et lente décadence d’un studio se mêlent dans l’esthétique de Cat Vs. Rat, pour le meilleur et pour le pire.

Coté combats, le maître est toujours en grande forme en cette année 1982. Bien que ces chorégraphies soient orientées vers la comédie avant tout, elles conservent ses marques de fabriques habituelles : Réalisme, technicité et lisibilité. Comme pour sa cultissime 36th Chamber Of Shaolin, Lau excelle à montrer les tenants et les aboutissants de chaque technique à travers quelques plans bien choisis. C’est particulièrement notable quand Fu Sheng saisit l’intérêt de son épée aux 9 anneaux ou quand Cheng apprend la technique nécessaire pour contrer son adversaire. Du pur plaisir pour les amateurs de Kung Fu ! On aurait pu craindre l’exigence des chorégraphies trahies par les acteurs principaux mais ces derniers se révèlent étonnamment correctes, capable de se conformer au rythme et aux techniques demandés par le maître, et soutenues par de discrets doublages pour les mouvements les plus difficiles.

D’une nature légère, Cat Vs. Rat n’est certainement pas l’œuvre la plus marquante de Lau Kar Leung. Son aspect référentiel et ouvertement comique est probablement la raison numéro un de sa méconnaissance hors Hong Kong. Mais, le film conserve la marque du plus grand réalisateur de films d’arts martiaux et demeure un spectacle très sympathique, recommandé aux afficionados du genre et que la comédie ne fait pas peur.

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Arnaud Lanuque 4/5/2005 - haut

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 4/5/2005 Arnaud Lanu...

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