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The Three Swordsmen (1994) |
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On l’a déjà dit plusieurs fois : Taylor Wong n’est pas un bon réalisateur. Ce qui fait l’intérêt de ses films, ce sont des choix de sujet originaux ou courageux. De la tentative de redonner vie au Wu Xia Pian cantonais sous une forme modernisée (Buddha's Palm) à la volonté de dénoncer la situation au Vietnam (Stars And Roses), le réalisateur a tenté de donner du fond à ses films dans le cadre d’une industrie pourtant toute dévouée au divertissement. Mais ces tentatives intéressantes ont à chaque fois abouti à des échecs, Wong étant incapable de se hisser au niveau de ses sujets forts. Alors, quand le brave Taylor ne fait que suivre les modes du moment, le résultat est calamiteux. Sans l’excuse de l’originalité, tous les défauts de sa réalisation sautent au visage du spectateur. C’est ainsi le cas de son Heroic Bloodshed à la John Woo, Rich And Famous, bien que la 2ème partie, Tragic Hero, soit sauvée grâce à la collaboration de David Lai (et de deux autres metteurs en scène non crédités). Three Swordsmen est du même tonneau. Un vulgaire néo Wu Xia Pian d’exploitation sans originalité.
Tiré d’un manwa local, le scénario de Three Swordsmen est pour le moins confus. Décidemment peu inspiré, Taylor Wong prend plusieurs minutes pour nous en exposer les tenants et les aboutissants à travers un discours aussi assommant que difficile à suivre. Pas vraiment ce qu’il y a de mieux pour rentrer dans une histoire. Malheureusement, cette introduction laborieuse donne une bonne idée de ce que sera la suite du métrage. Car Wong ne parvient à aucun moment à clarifier son récit. Les personnages secondaires ne cessent d’apparaître à l’écran pour lâcher leurs informations mais il n’y a pas d’intrigue directrice qui nous permettrait de nous y retrouver. Si le film faisait plus de 2 heures, ce genre de digressions ne poserait aucun problème. Dans un métrage de moins d’1H30, c’est simplement une pollution narrative pour le spectateur. Ce problème est couplé à celui de l’implication et du développement des personnages principaux. Siu Sam Siu est ainsi la figure centrale de toute l’intrigue mais semble étonnamment inactif dans la résolution des complots qui tournent autour de sa personne. Le puissant guerrier est juste bon à sortir son épée pour virevolter dans les airs et abattre ses adversaires, le tout avec un sourire continuel sur ses lèvres. On aurait pu espérer l’artiste martial davantage motivé à comprendre la manipulation qui le vise plutôt qu’à laisser ceux qui l’entourent démêler les fils de la conspiration. Une romance est bien présente afin d’humaniser le personnage mais celle-ci est traitée trop légèrement par Wong pour qu’on s’y sente impliqué. Il suffit pour s’en rendre compte de regarder la séquence où Butterfly sauve Siu Sam Siu d’un tombeau de glace au fond de l’eau. Une idée séduisante sur le papier, propice à un moment de poésie à la Chinese Ghost Story, mais qui à l’écran n’est que balourdise et maladresse. Cette caractérisation ratée se retrouve également dans les personnages de Ming Jian (que le charisme de Lam Ching Ha ne parvient pas à compenser) et Wham Dao (plein de potentiel mais totalement sous exploité).
Toutes ces scories scénaristiques ne semblent pas troubler notre brave réalisateur qui déploie une mise en scène aussi ample que possible, à coups de cadrages biscornus et d’effets de styles en pagaille. Un effort louable mais qui ressemble plus à des gesticulations désespérées pour cacher le vide ambiant. Plus grave, le manque d’inspiration général du réalisateur semble avoir contaminé les autres techniciens travaillant sur le film. Ainsi, les chorégraphies sont juste correctes, aériennes comme il se doit mais trop souvent brouillonnes. Pourtant, Yuen Bun et Tony Leung Siu Hung sont deux excellents chorégraphes qui ont chacun une bonne expérience du genre. On pouvait donc s’attendre à bien meilleur de leur part, surtout au vu des autres secteurs déficients du film. La photographie et la direction artistique sont dans la moyenne du genre, avec un léger bémol pour les costumes (les prisonniers avec des espèces de botte de foin pour vêtements sont furieusement ridicules). Quant à la musique, c’est un assemblage aussi hétéroclite que mal foutu de composition originales et d’extraits d’Akira et du Dernier des Mohicans. C’est peu dire que tout cela se combine mal…
En tant que dernier des représentants du néoWu Xia Pian, Three Swordsmen ne plaide pas en faveur de ce sous genre pourtant si réjouissant. Peut-être valait-il mieux arrêter d’exploiter le filon pour quelques temps. Une pensée que Taylor Wong appliquera également à sa personne, mettant fin à sa carrière au cinéma l’année d’après. On ne peut pas vraiment dire qu’il nous a beaucoup manqué.
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Arnaud Lanuque 5/5/2006 - haut |
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The Three Swordsmen (1994) |
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Bon, on voit que le genre des wu xia pian à 200 à l'heure commence vraiment à s'essouffler. Certes, le style y est (j'espère qu'ils ont un bon plan de vol car ça virevolte toujours aussi bas, y-a d'ailleurs peut-être de l'orage dans l'air ?) mais tout cela ne suffit pas à faire un bon petit film comme les aime Jean-Pierre Coffe. Manque d'originalité, musique de fond pompée directement sur les BO du Dernier des Mohicans et d'Akira (rien moins que ça), histoire trop complexe (quoique les formidables Swordsman, c'est pas mal non plus)... Bon, je vous accorde que les filles sont une fois de plus toutes très jolies, mais Lin Ching Hsia joue à nouveau le rôle d'un androgyne et a donc une voix d'homme (ben, j'vais vous dire : c'est pas joli !). En résumé, pour les aficionados du genre, c'est à regarder d'un oeil distrait. **
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Jean-Louis Ogé - haut |
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