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Critiques Express

Swordsman And Enchantress    (1978)
Chu Yuan est l'homme des retournements de situation. De TOUS les retournements de situation. Pas seulement scénaristiques, non. Il est aussi capable de terminer un film qui commence très mal, d'une manière tout à fait honorable. Ce genre de transformation est assez rare dans le cinéma, les films ayant plutôt tendance à s'essouffler au bout d'une demi heure, mais Chu Yuan nous prouve qu'avec un peu de volonté, on peut même faire l'inverse.

L'histoire commence de manière vraiment confuse sur le vol d'une épée. Nous sont montrés coup sur coup divers camps dont il est au premier abord impossible de comprendre qui est avec qui. Difficile dès lors de faire la distinction des objectifs de Candy Wen, Anthony Lau, la bande à Yuen Wah et ses potes tous habillés en blanc, et même des zombies dont l'utilité m'échappe encore. Un joyeux bordel je vous dis! Dans un tel bric à brac, le réalisateur ne pense même pas à s'attarder sur la psychologie des personnages et leurs motivations. Peu importe me direz-vous quand je vais vous annoncer qui sont lesdits personnages.

Ti Lung pourrait représenter à lui tout seul tout le manque de finesse du scénario. Il incarne donc un rustre, très caricatural, habillé en noir et affublé d'une barbe. Un personnage que l'on pourrait aisément qualifier de Baboulinet du wu xia. Le scénario part lui aussi dans tous les sens et soudainement, une relation amoureuse qui tombe comme un cheveu sur la soupe se profile avec Cheng Li, elle même déjà la femme d'Anthony Lau. Chu Yuan y va aussi sur la romance avec la délicatesse d'une formule 1, en faisant intervenir Lily Li dans le rôle d'une épéiste exhibitionniste. Des personnages qui auraient put être intéressants, il ne reste que quelques méchants qui n'apparaissent malheureusement qu'à la fin. Le genre de mégalo à la personnalité complexe qui feront sourire, mais qui s'avèrent au moins dotés d'un motif.

Pendant toute sa première moitié, le film ressemble à un imbriquement de scènes qui se succèdent, sans recherche de la moindre fluidité dans le montage. Beaucoup de scènes de combats notamment. Heureusement, celles-ci (dirigées par Tang Chia) ne sont pas trop mal torchées. Des combats en plan séquences, avec des chorégraphies très opératiques. Ces affrontements se faisant sur un style de duel très westernien. Le combat entre Ti Lung et Anthony Lau est assez beau. Le final contre Tang Ching se montre en revanche beaucoup moins fin, à l'image du reste du film.

Les décors se montrent au départ particulièrement sobres, pour du Chu Yuan. Des compositions tout d'abord assez foisonnantes, remplissant le cadre de tout un tas de choses très artificielles qui feraient passé le lieux pour une maison de poupées. Chu Yuan s'amuse énormément à obstruer la vision en planquant sa caméras derrières des branchages, mais aussi en jouant avec les flous. Un beau moyen de donner un ton assez bordélique à l'ensemble. Ne soyons pas médisant, il arrive malgré tout à donner de belles images, avec de belles teintes, qui transpirent le tournage en studios.

Malgré tous ces effets ultra-caricaturaux de son style, Chu Yuan parvient à nous intéresser à l'intrigue au bout de la première heure. C'est à dire lorsque l'idée de miniaturiser les personnages et de les enfermer dans un village playmobil lui vient à l'esprit (ou plutôt à l'esprit de Gu Long. Quoique, je n'ai pas vérifié). A partir de ce moment, il s'en donne à cœur joie avec les rebondissements et les lumières psychédéliques. Un revirement plus barré, mais assumé, qui s'avère plus plaisant que le foutoir de la première partie.

En résumé, Swordsman and Enchantress est un film étrange. Autant raté qu'agréable. Aussi moche que beau, qui parviendra surement à plaire aux fans du réalisateurs. Mais si vous n'adhérez pas à son style en temps normal, passez votre chemin.
Anel Dragic 8/18/2010 - haut

Swordsman And Enchantress    (1978)
Lorsqu’il réalise en 1978 Swordsman And Enchantress, Chu Yuan est au faîte de sa gloire et de sa puissance créatrice. Il vient d’enchaîner réussite sur réussite et dispose d’une immense aura au sein de la Shaw Brothers. Grand spécialiste de l’adaptation des romans de Gu Long, il est un des seuls à savoir braver la complexité des livres du populaire écrivain.

Swordsman And Enchantress est l’occasion pour lui de retrouver Ti Lung et de lui offrir un de ses plus beaux rôles, celui d’un épéiste vagabond, solitaire et chevaleresque. Il lui adjoint la compagnie de son actrice fétiche, la belle Cheng Li, prise entre deux amours, pour le meilleur et pour le pire. Comme à son habitude, Chu Yuan ne rechigne pas à complexifier son récit en reprenant quantité de personnages issus du roman originel de Gu Long. Le spectateur pourra donc se trouver parfois un peu perdu devant ces chevaliers qui apparaissent le temps d’un plan (l’épéiste interprété par Norman Chu, par exemple), pour ne revenir à l’écran que l’espace de quelques images fugitives. Mais la démarche n’est pas vaine et le réalisateur peuple de la sorte son univers de figures martiales et folkloriques qui enrichissent sa représentation et ses propos. On retiendra particulièrement l’épéiste nymphomane (Lily Li Li Li) et la tribu d’artistes martiaux zombis (Chan Shen, Lee Hoi San, Yuen Bun et Chui Hoi Lun). Les décors, une fois encore superbes et merveilleusement mis en valeur par un éblouissant travail sur les lumières (l’influence de Mario Bava se fait couramment sentir), nous prouvent à quel point Chu Yuan était un esthète à l’imagination débordante. Jamais le spectateur n’a le sentiment de se trouver dans les lieux mêmes du tournage d’un autre film, impression trop souvent donnée par les œuvres produites en série par la Shaw Brothers au cours des années 70 (mêmes rues, mêmes auberges, mêmes escaliers, mêmes ponts dans trop de productions du studio). Chu Yuan tournait majoritairement en studio ce qui lui permettait de créer ses propres univers, originaux et créatifs.

Le monde martial est à la recherche du « Deer cutting Sword », un sabre forgé par le mythique Xu Ruzi (Tang Ching), sensé donner un immense pouvoir à qui le détiendra et capable de trancher n’importe quel matériau. L’arme tombe finalement entre les mains d’une bande d’hommes à la solde de Lian Chengbi (Anthony Lau Wing), chef de clan issu d’une très riche et respectable lignée.
La satisfaction est de courte durée car un épéiste (Candy Wen Xue Er) qui dit s’appeler Xiao s’en empare. Pire que ça, il tente de kidnapper quelques jours plus tard Chen Bijun (Cheng Li), la femme de Lian Chengbi. Mais le véritable Xiao (Ti Lung) veille et la délivre. Les deux adultes tombent bientôt amoureux…

Les chevaliers sont-ils uniquement motivés par la renommée, l’argent ou le sexe ? C’est sur cette conviction que Xu Ruzi (Tang Ching), gloire des arts martiaux, forgeron d’un sabre mythique supposé trancher tous les matériaux terrestres (le « Deer cutting Sword »), construit une gigantesque machination destinée à mettre en évidence la perversion de ses pairs. Swordsman And The Enchantress débute ainsi par une course-poursuite après le sabre invincible : de partout, les chevaliers traquent l’arme et espèrent se l’approprier pour régner sur le Jiang Hu. De basse engeance ou issus d’une respectable et riche lignée comme Lian Chengbi (Anthony Lau Wing), ils s’entretuent, se dupent les uns les autres pour arriver à leurs fins. Pendant qu’ils s’épuisent dans leur quête sans terme, un curieux individu (Candy Wen) commet forfait sur forfait en signant ses exactions du nom de Xiao. Alors qu’il tente de kidnapper Chen Binjun (Cheng Li), la femme de Lian Chengbi, le véritable Xiao (Ti Lung) intervient. De sa rencontre avec la belle en péril va naître un amour voué au malheur…
Trahison, luttes de pouvoir, infidélité, vengeance, manipulation, etc., les chevaliers useront de tous les vices au mépris d’un quelconque code de l’honneur. Mus par la volonté de puissance, l’amour d’une femme, l’appât du gain, ils n’hésiteront pas à braver leurs idéaux et à tourner sans hésitation aucune le dos à leur code de l’éthique. Mais qui est véritablement Xu Ruzi ? Un grand manipulateur désireux de régner sans partage et sans successeur sur le monde du Jiang Hu ? Une figure quasi divine revenue sur terre (il est censé être mort) pour punir les orgueilleux, les cupides et les libertins ? Chu Yuan a l’intelligence de ne pas trancher et de laisser le spectateur libre de son interprétation.
Œuvre artistique accomplie, Swordsman And Enchantress est un film également empreint d’onirisme. Si l’on connaît bien les classiques décors féeriques baignant dans le brouillard (véritable griffe du réalisateur), une étrange maison de poupée sise au milieu d’une grande pièce d’un palais plonge le spectateur dans le fantastique le plus poétique. Cette maison est une grande villa miniature habitée par de curieux être figés qui se meuvent dans certaines occasions. Nous apprenons qu’il s’agit des chevaliers en quête du sabre magique, capturé par le maître des lieux. Ambitieux mais faibles, ils sont retenus en ces lieux pour payer leur échec.
Une fois de plus également, ce sont les femmes qui mènent la danse. Elles seront la cause de tous les maux du pauvre et brave Xiao, l’une le faisant passer pour un criminel, l’autre tombant dans ses bras en causant l’ire de son mari. Candy Wen, dont c’était un des premiers rôles à l’écran, est parfaite dans son personnage de jeune femme sans foi ni loi, si ce n’est celle de son vieux père. Cheng Li, douce et belle, incarne une femme plus mûre, en parfaite opposition. Parmi les hommes, on saluera la performance de Ti Lung, le chevalier par excellence.

On tombe rarement en pamoison devant les combats d’un film de Chu Yuan, le plaisir étant plutôt à chercher du côté de l’histoire (de solides adaptations de romans à succès), de l’atmosphère (gros travail esthétique sur les décors, les lumières, les ambiances) et des personnages (à la psychologie plus fouillée que dans les films d’arts martiaux moyens). Comme de coutume, Swordsman And Enchantress ne déroge pas à la règle, même si les chorégraphies signées Tong Gaai et Wong Pau Gei sont plus qu’entraînantes. Malgré sa décennie martiale à la Shaw Brothers, Ti Lung ne s’en laisse pas conter par la nouvelle génération, incarnée ici par le dernier poulain du studio, Anthony Lau Wing (chouchou de Mona Fong dans lequel elle plaçait de grandes espérances). Si l’acteur confirmé n’est pas muni d’une épée ou d’un sabre, comme le titre le laisserait à penser, il manie la lance avec fougue et précision.

Swordsman And Enchantress apparaît aujourd’hui comme un des meilleurs films de Chu Yuan, une réussite tant sur le plan formel que narratif.
David-Olivier Vidouze 1/21/2006 - haut

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