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Critiques Express

Ip Man 4    (2019)
On dit que plus un maitre en kung-fu prend de l’âge plus il excelle. C’est également vrai de la série Ip Man qui en est à son quatrième épisode et dont les combats sont encore plus excitants que ceux que l’on retrouve dans le premier. Certes, le réalisateur Wilson Wip et ses scénaristes utilisent une fois de plus leurs formules habituelles ayant régi la franchise depuis ses débuts. A : Ip Man fait face à un expert kung-fu chinois d’abord hostile puis ami. B : Il doit affronter un méchant étranger qui menace le bien-être et la dignité des Chinois C : Des problèmes de famille et de santé ajoutent à ses difficultés. C’est le contexte qui fait la différence entre chaque récit.

Ici, Ip Man se retrouve en Amérique grâce à Bruce Lee et le film s’ouvre avec Ip arrivant à l’aréna où se tient le fameux tournoi de karaté à Long Beach de 1964 au cours duquel Lee a fait une démonstration éclatante de ses talents martiaux à un public américain. Tout comme Ip Man n’a jamais affronté de général japonais de boxeur anglais ou de gangster américain, il ne s’est en fait jamais rendu aux États-Unis et Lee n’apparait que pour la forme. La relation cruciale qu’Ip Man connait en Amérique est avec un maitre de Tai Chi qui lui est hostile et la fille ado de ce dernier.

Ayant été troublé par la xénophobie paranoïaque présent dans Master Z : The Ip Man Legacy qui est un dérivé de la série Ip Man; j’appréhendais comment le nouveau Ip allait présenter les Américains. Rien de bien flatteur naturellement, mais comme les propos racistes ou méprisants de quelques yankees emprunte celle que l’on retrouve dans l’ère Trump, cela ne m’a pas dérangé autre mesure. Dans le film, Bruce Lee a des ennuis avec les autres maitres martiaux de Chinatown parce qu’il enseigne à des non-Chinois ce à quoi ils s’opposent parce qu’ils considèrent que les blancs sont des brutes qui les oppriment. L’ironie est que même si Ip Man défend le choix de son disciple, le scénario par le mauvais rôle qu’il donne à quelques belliqueux donne plus raison aux maitres qu’à Bruce Lee. Le portrait de l’Amérique et de ses citoyens est réducteur, mais c’est normal vu la provenance du film. C’est un film chinois pour chinois après tout qui n’a pas à vendre les idéaux/slogans sur les États-Unis surtout à une époque ou ceux-ci sont compromis par leur propre président. De plus, le point de vue décalé des USA présentés dans Ip Man a le mérite de donner une excellente idée de ce que les musulmans, les hispaniques ou d’autres habitants de la planète doivent ressentir lorsqu’ils voient leurs pays ou leurs concitoyens représentés de façon simpliste, condescendante voire caricatural dans un film ou une série TV américaine.

Somme toute, bien que le scénario ne soit qu’une variation des formules habituelles et qu’on retrouve quelques trous narratifs, il est d’assez bonne tenue et même astucieux par moments. Ip Man 4 comme les autres films précédents a toujours été consistant à ce niveau tout comme celui de la mise en scène et des qualités de production. Le film dépeint une Amérique crédible même si le film a été en fait tourné en Grande-Bretagne. Les acteurs non blancs ont un jeu problématique comme presque toujours dans les films kung-fu d’Asie, mais on a vu pire.

Le personnage d’Ip Man étant miné tant moralement que physiquement la gravitas solennelle de Donnie Yen prend une allure assez morne qui n’est guère engageante et devient même un peu lassante à la longue. Heureusement, il est bien entouré par des acteurs plus animés tels Wu Yue et Danny Chan Kwok Kwan. Un élément qui m’a beaucoup distrait est la ressemblance frappante qu’a la jeune actrice qui joue la fille du maitre avec l’acteur martial Eddie Ko : les mêmes sortes d’yeux et de visage. J’étais presque convaincu qu’elle ne pouvait être que sa fille ou petite fille excepté que son nom est Vanda Magraf. À noter également la présence de Lo Meng qui fait une troisième apparition dans la série, un peu plus substantielle cette fois, mais toujours pour se faire rosser en tant que punching bag ambulant. Cela semble être maintenant sa fonction au cinéma.
Tout comme dans Ip Man 3, ce sont les scènes d’action de Yuen Woo-ping et la façon dynamique dont Wilson Yip les filme qui font le film. Comme s’était le cas dans Ip Man III, la chorégraphie de Woo-ping semble élever la mise en scène (mouvements de caméra et montage) vers de nouveau sommet. Avant de voir le film j’étais, là encore, un peu appréhensif parce que j’avais trouvé les combats dans Master Z réalisés par Woo-ping, décevant en général. Heureusement, je m’inquiétais pour rien, Yuen Woo-ping et Yip sont au sommet de leurs formes.

Dans la première moitié du film, le seul combat important est celui de Bruce Lee où il affronte un karatéka américain qui se termine à coups de nunchaku. Une splendide séquence ou Woo-ping et Danny Chan Kwok Kwan pastichent brillamment le combat à la Bruce Lee : des superbes coups de pied aux fameux miaulements. Rien de bien nouveau pour Chan qui fait cela depuis Shaolin Soccer. Ce moment Bruce Lee devrait consoler tous ceux qui ont été déçus et offensés par son petit rôle un brin caricatural dans Once Upon A Time In Hollywood de Tarantino. À noter que Ip Man 4 partage quand même avec Once, la manière très années soixante-dix de représenter Bruce Lee tant dans son look que ses combats martiaux ce qui est bien sûr un anachronisme. Ceux qui ont l’œil pour ce genre de détail remarqueront également que Bruce utilise peu de wing chun dans son duel ce qui est un comble en tant que disciple d’Ip Man. De toute façon, la filiation entre les deux a toujours été utilisée toute le long de la franchise comme une gimmick plutôt qu’un lien concret.

C’est à mi-chemin du film que Ip Man 4 se déchaine au niveau de l’action avec d’abord un duel super-enlevé Wing chun vs Tai chi qui est aussi mémorable que le duel Wing-chun vs Wing chun d’Ip Man 3. Wu Yue un acteur adepte en wu chu y est une révélation. Par la suite, deux karatékas belliqueux entrent en scène pour chercher à remettre les Chinois à leurs places à coup de poing dans une succession d’affrontements haut en couleur; les premiers dans Chinatown, les derniers à une base américaine. C’est l’acteur martial britannique Scott Adkins qui est le grand adversaire du film. S’il joue les antihéros ténébreux dans les films occidentaux, c’est une brute martiale dans les films chinois : d’abord Wolf Warrior ou il est l’adversaire du patriote Wu Jing puis Ip Man 4 ou son sergent karatéka casse-couille est si raciste et arrogant que cela en devient aussi terrifiant que comique. Il se déchaine dans ses deux affrontements, contre le personnage de Wu Yue d’abord et Ip Man ensuite. Comme ce dernier est diminué par une blessure et la maladie, cela accentue le suspense de l’affrontement vu que Adkins est une vraie machine à tuer. Le combat perd alors en stricte vraisemblance ce qu’il gagne en tension et pur spectacle. Cet ultime affrontement, ajouté à quelques flashbacks en ralenties solennelles tirer des films antérieurs pour rappeler la vie et les exploits du maitre, permet de clore la franchise Ip Man sur une note haute (high note dirait les Anglais).

Si Donnie Yen au-delà de ses combats ne m’a pas particulièrement impressionné, j’ai retrouvé ma confiance envers Yuen Woo-ping qui prouve qu’à 75 ans il peut encore contribuer au cinéma d’action, davantage que n’importe lequel autre martial art director de sa génération. J’espère qu’il n’envisage pas la retraite.

Yves Gendron 1/18/2020 - haut

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 1/18/2020 Yves Gendr...

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