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Retour à la 36ème chambre (1980) |
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Chronologiquement dans la trilogie de la 36ème Chambre de Shaolin, Return To The 36th Chamber est le deuxième opus. Pourtant, il n'en est pas du tout la suite, mais seulement une sorte de lointaine relecture. La trame est en effet la même : un jeune homme qui cherche vengeance se rend au monastère Shaolin, y apprend les arts martiaux (par des moyens détournés : les travaux quotidiens font partie de l'enseignement des moines !) et rentre chez lui pour affronter ses ennemis, forts surpris de ses progrès. L'excellente idée de Liu Chia Liang est de ne pas avoir redonné le rôle de San Te à son frère adoptif, l'excellent Gordon Liu (c'est en effet Lee King Chu qui s'y colle), mais de lui avoir permis de développer un tout nouveau personnage, peu recommandable, qui se fait passer pour un moine Shaolin sans en avoir la moindre caractéristique (aussi bien physique que spirituelle).
Le ton a changé aussi. D'un film d'arts martiaux dramatique, on est passé à une comédie martiale dramatique : on reste cependant très loin de la comédie kung-fu basique et lourdingue (seul un personnage doté d'un dentier proéminent nous rappelle une filiation avec certaines comédies "sammo-hungiennes"), le film étant baigné d'une ambiance finalement assez sombre. Mais il faut reconnaître les talents comiques de Gordon Liu, particulièrement apparants lors des scènes initiales alors qu'il incarne le personnage de San Te. Liu Chia Liang va pousser encore plus loin son idée selon laquelle les arts martiaux font partie intégrante du quotidien de tout un chacun et apparaissent comme un véritable mode de vie. Dans The 36th Chamber Of Shaolin, les disciples se formaient aussi bien en portant de l'eau qu'en nettoyant des gamelles ou qu'en faisant la cuisine : chaque action courante avait son intérêt. Dans Return To The 36th Chamber, l'aspirant moine se voit carrément refuser tout entraînement qui ressemble de près ou de loin à une pratique martiale. On lui confie une tâche unique, qui l'occupera une année entière : dresser des échafaudages de bambou tout autour du monastère... pour finalement les détruire une fois le travail achevé. Chen Chi, furieux, s'enfuira et estimera avoir perdu son temps à Shaolin, avant de s'apercevoir qu'il a développé une méthode de combat toute personnelle : la "technique de l'échafaudage" !
C'est encore la grande époque de Liu Chia Liang et il nous livre des chorégraphies d'une réelle inventivité, les personnages tirant partie de la géographie des lieux et des objets à leur disposition. Une fois de plus, et à la différence de Chang Cheh, il semble refuser autant que faire se peut les scènes de violence pure, privilégiant les passages à tabac. Au pire, les méchants s'en tirent avec une jambe cassée. Il faudra donc aller voir ailleurs pour s'extasier devant des flaques de sang !
The 36th Chamber Of Shaolin était un chef-d'oeuvre et lui faire deux "suites" n'était pas une mince affaire. Pourtant, Liu Chia Liang est parvenu à prendre assez de recul pour nous livrer des films qui, sans s'approcher de l'original mais surtout sans le plagier (refuser cette facilité est tout à son honneur), font partie des grandes oeuvres de la Shaw Brothers produites au début des années 80.
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David-Olivier Vidouze 9/30/2003 - haut |
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