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Interview Fruit Chan à Deauville 2005
Interview Page 1
Infos
Auteur(s) : David Vivier
Bastian Meiresonne
Gildas Couloigner
Date : 11/3/2005
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Fruit Chan Gor
Stanley Kwan Kam Pang
Tony Leung Ka Fai
Miriam Yeung Chin Wah
Films :
Nouvelle cuisine
 
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 Notes  
Merci à M. Fruit Chan, Lim Song Khoo et à Céline Petit.
Remerciements au festival de Deauville et Public Système Cinéma.

Propos recueillis par David Vivier, Bastian Meiresonne, Gildas Couloigner, au Festival International du film asiatique de Deauville 2005, dans le Lounge « Le Calvados ».


Probablement le plus indépendant des réalisateurs de Hongkong, le plus connu, le plus apprecié à l'étranger (son film Made In Hong Kong a eu un beau succès en Occident) mais aussi le plus réaliste concernant l'industrie de son pays et sa société, Fruit Chan a accepté de répondre à nos questions durant le Festival International du Film asiatique de Deauville 2005.

A cette occasion, un hommage amplement mérité lui était rendu et son film d'epouvante Dumpling était projeté pour la première fois en France.

Indépendant Vs commercial
HKCinemagic : Vous dites que faire de l'argent, faire des films commerciaux n'est pas très important. Quel est votre objectif en faisant des films ? Que recherchez-vous ?
Fruit Chan : En fait quand on dit que ce n'est pas l'argent qui m'attire, il faut plutôt préciser qu'il faut survivre. La meilleure solution, bien sûr, est de faire des films que l'on veut faire tout en gagnant de l'argent pour ensuite passer à la prochaine étape. Et à HK, pour faire de l'argent, il vaut mieux faire des films commerciaux. Et pourquoi je fais du cinéma indépendant, cela me donne un espace pour faire ce que je veux

HKCinemagic : Le cinéma HK est un cinéma commercial par excellence ? Comment vous placez-vous dans l'industrie cinématographique de HK ?

Fruit Chan : Vous avez posé une très bonne question. Parce que je trouve que mes films, même s'ils sont indépendants, ne sont pas très artistiques, mais sont quand même « regardables » pour le public. Si on commence à faire des films trop intellectuels qu'on ne peut pas comprendre, là il y aura très peu de marché, donc très peu de spectateurs. Il faut comprendre qu'à HK, le stress est permanent, les gens vont au cinéma pour trouver du divertissement.
Mes films, possédant un thème très sérieux, sont très difficiles d'accès pour ce public-là. Même si dans mes films indépendants, le sujet est tragique, sérieux, j'y mets un certain niveau d'énergie, c'est cela qui permet au public de pouvoir les découvrir.

 

HKCinemagic : Vous considérez-vous comme un porte-parole du cinéma indépendant ? Pensez-vous qu'il faut le défendre dans la société HK ? Il n'existe pas beaucoup de réalisateurs indépendants.
Fruit Chan : Ce que j'aimerais voir, c'est de la variété dans le cinéma, qu'il y ait des films indépendants et des films commerciaux aussi. Le problème c'est qu'à HK, le public est attiré par les films commerciaux et les films indépendants sont uniquement pour les aficionados. Et ces gens là sont très peu nombreux. Si on veut atteindre le niveau culturel des européens, il faudra attendre 200 à 300 ans à cause de la mentalité de la société hongkongaise. Mais j'aimerais dire quand même que le niveau atteint à HK est déjà pas mal…c'est très commercial mais il y a déjà un peu de résultats.
 
HKCinemagic : Par rapport aux autres pays dans le monde, cherchez-vous également à toucher un public occidental ou vos films sont-ils uniquement destinés au public local ?
Pensez-vous être maintenant reconnu (personnellement je pense que votre travail n'a pas encore été suffisamment reconnu en occident) ? Quelqu'un comme Stanley Kwan a été reconnu beaucoup plus tôt dans de nombreux festivals alors que cela arrive beaucoup plus tardivement pour vous.
Fruit Chan : En tant que cinéaste, bien sûr, j'espère que mes films puissent plaire à tous les publics, mais c'est une chose difficile parce qu'il y a toujours des sacrifices à faire; sacrifice, par exemple, si l'on fait un film commercial, sacrifice pour ceux qui sont peu connus intellectuellement et de l'autre côté si l'on fait un film indépendant, ceux qui n'aiment pas trop penser n'iront pas voir ces films. Il est très difficile de satisfaire les deux parties. Je pense être suffisamment connu en tant que cinéaste indépendant. Maintenant c'est juste une question de stars dans mes films. Si je veux à l'avenir devenir encore plus reconnu, il suffit simplement de mettre des stars dedans.
 
 
Dumplings
HKCinemagic : Comment considérez-vous Dumplings ? Est-ce pour vous un projet commercial, ou est-ce que cela reste un cinéma indépendant ? Il y a justement des stars dans le film Miriam Yeung, Tony Leung Ka Fai. Pourquoi avoir fait ce film ?
Fruit Chan : C'est un film commercial mais la réalisation ne l'est pas, parce que c'est une question de mise en scène. Ce film aurait pu être réalisé par quelqu'un qui a l'habitude de réaliser des films commerciaux, il y aurait eu une autre qualité. Donc ça c'est aussi le plus grand défi pour un réalisateur, comment réaliser ? Mais en fin de compte c'est la qualité du film qui compte, et c'est ce qui est le plus important.
 
HKCinemagic : Êtes-vous satisfait du résultat ? Car Dumplings est un segment d'un film à sketches et il existe une version plus longue à HK. Est-ce votre volonté ou est-ce parce que vous avez eu la possibilité de le sortir en version longue ?

Fruit Chan : En tant que cinéaste, il n'y a jamais de satisfaction complète, il y a toujours des regrets. Surtout pour ce film, car le tournage fut très court, très rapide (tournage de 17 jours). L'idée du court métrage est venue d'abord, et après avoir écrit le scénario, ils se sont rendus compte qu'il était possible d'en faire un long métrage. Donc on a réalisé une version long métrage présentée à Berlin récemment et pendant la projection, deux femmes se sont évanouies. Il se trouve que le long métrage a un certain impact.

 
Hong Kong et la Chine
HKCinemagic : Vos films et vos travaux en général ont un thème très récurrent : montrer la différence de la vie entre les hongkongais et les chinois du Mainland, pourquoi insister autant sur ce sujet ? Est-ce que vous vous sentez concerné parce qu'il se passe en Chine ?
Fruit Chan : Ce thème est lié à la société. A la suite de la rétrocession de HK à la Chine, l'influence au niveau politique, financier et social est devenue très grande. Et comme mon cinéma a un lien très intime avec la société, il faut que je puisse en parler dans mes films. Il est vrai que, politiquement, on dit que le gouvernement chinois ne changera pas le système de HK pendant cinquante ans. Mais ce n'est pas du tout possible, ce n'est pas du tout vrai, parce que l'on voit des changements.

C'est un thème riche parce que nous passons d'une société communiste à un système capitaliste donc en fait vous pouvez considérer que je suis un documentaliste, et j'ai envie de faire des films là-dessus.

 
HKCinemagic : Quelle est votre vision pour l'avenir ?
Fruit Chan : Mon souhait est que les fans continuent à regarder les films de HK parce que l'issue est vraiment très difficile, le cinéma de HK vit une crise, le marché change et beaucoup de cinéastes font des films pour le marché chinois. Il faut donc se conformer aux règles chinoises et il se peut que les cinéastes de HK perdent ce qui constitue le vrai esprit du cinéma HK.

Si les fans de cinéma de Hong Kong continuent à regarder nos films, ils seront en fait les témoins de ce changement dans le cinéma de HK. Je souhaite que les cinéastes honghongais trouvent le moyen de garder cet esprit face à l'influence chinoise.

 

 
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