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2003 : Le retour du polar ?
Le polar mondialisé 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Laurent Henry
Date : 1/7/2003
Type(s) : Analyse
 
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Personnes :
Andy Lau Tak Wah
Films :
Downtown Torpedoes
Infernal Affairs
Purple Storm
 
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Page 2 : Le polar à la Hong Kong post 97


Après son heure de gloire à la fin des années 80, le polar s'est peu à peu essoufflé pour devenir un genre très marginal au sein de la production hongkongaise. Le succès surprise de Infernal Affairs sera t-il le déclencheur d'un renouveau pour le genre ?

Le polar de Hong Kong des années 80 avait fondé sa spécificité sur 2 grands principes. D'une part les réalisateurs avaient intégré les arts martiaux dans un conteste urbain, soit sous forme de bagarres, soit sous forme de gunfight chorégraphiés. D'autres part l'obsession de la rétrocession avait donné une thématique et une atmosphère angoissée et angoissante aux productions d'alors. Mais au milieu des années 90, la vague du polar était largement retombée en raison de son exploitation effrénée. Le genre était à réinventer.

Le succès de Infernal Affairs fin 2002 n'est pas un coup d'essai. Il est le fruit d'une longue démarche de Medias Asia Group, la maison de production à l'origine du projet. Apparu justement au milieu des années 90, ce studio a toujours eu des vues sur le marché international. L'objectif était de proposer des films capables de séduire le public de Hong Kong en rivalisant avec un cinéma américain, dont les parts de marché ne cessaient d'augmenter à Hong Kong. Mais aussi il fallait un nouveau type de films capable de reconquérir le public asiatique qui se détournait du cinéma de Hong Kong, tout en s'attaquant aux marchés occidentaux de plus en plus ouverts aux cinémas asiatiques. Pour mettre en place cette stratégie, le polar, parce qu'il mélange action et suspens dans un univers contemporain était le genre idéal.

 

Downtown Torpedoes
Purple Storm

 

C'est avec Downtown Torpedoes que Medias Asia inaugure sa stratégie. L'idée est clairement de sortir de la petite série B, comme Hong Kong en produit tant. Avec une partie du tournage à l'étranger, un environnement high tech et un travail de production soigné (un son en dolby digital 5.1 notamment), le film veut se démarquer du caractère artisanal de la production hongkongaise et approcher les standards de qualité des productions internationales. Si le studio poursuivra dans cette voie avec des productions comme Gen-X-Cop ou Purple Storm, il n'obtiendra toujours qu'un succès d'estime.

Il faut dire que ces films restent des œuvres bâtardes. Certes, les Hongkongais ont fait des efforts sur le plan technique. Mais en voulant faire des scènes d'action trop ambitieuses, au regard de leurs moyens, ces films continuent d'apparaître comme inégaux et surtout très inférieur à leur modèle avoué, le cinéma américain. La sanction du public est sans pitié. Purple Storm ou Downtown Torpedoes sont perçus avant tout comme des téléfilms « Hollywood night » et pas comme les super productions qu'ils sont en réalité pour le marché asiatique.

Sur le plan du scénario, ces productions évitent de multiplier les intrigues et les genres, comme ont l'habitude de faire les productions locales, pour se concentrer sur une intrigue principale. Ce travail de simplification correspond aux normes narratives des blockbuster occidentaux. Mais le revers de la médaille se révèle être un cruel manque d'invention. Si Purple Storm développe un récit plus intéressant autour d'un héros ambigu, les histoires restent convenues dans leurs déroulements et leurs rebondissements. La volonté de rationaliser le récit semble faire perdre ce grain de folie qui caractérisait le cinéma de Hong Kong.

Le choix des acteurs a enfin joué un rôle dans l'échec commercial de ces films. En choisissant des jeunes premiers et des stars montantes, Medias Asia visait avant tout le public adolescent. Mais cette stratégie n'a pas fonctionné. Le public plus familial n'a pas suivi car ces films ont précisément une identité « jeune » trop marquée. En outre ces jeunes acteurs manquaient de métier pour donner de l'épaisseur à des rôles souvent sans relief. Se contenter d'apparaître à l'écran avec une jolie frimousse ne suffit pas. De fait le casting à la mode finissait par jouer contre le film, au lieu de lui donner de la valeur ajoutée.

 

Infernal Affair
The Mission

 

Fort de ces expériences, Medias Asia a conçu Infernal Affairs en revoyant judicieusement ses objectifs. Doté d'un budget confortable (43 millions de HK$, soit 7 millions de $), les concepteurs du projet ont évité de se lancer d'un un polar d'action et ont opté plutôt pour la tension dramatique. Plutôt que de dépenser l'argent dans des scènes d'action forcément techniquement inférieure à ce que font les Américains, il a été utilisé pour renforcer la qualité de la production. Musique, éclairage, photo bénéficient d'un soin particulier pour créer une ambiance et une identité au film tout en pouvant soutenir d'un bout à l'autre la comparaison avec les productions internationales. Le scénario refuse également les méthodes hongkongaises. Pas de mélange des genres, pas d'intrigues multiples, ni d'enchaînements de récits. L'écriture vise à la rigueur pour créer un suspense optimum. Côté acteurs, le choix ne s'est pas porté sur les jeunes acteurs à la mode, mais sur des acteurs expérimentés, capables de donner plus d'épaisseur à leurs personnages. Ils ont en outre l'avantage de rassembler un large public familial, notamment Andy Lau, voire international avec Tony Leung Chiu-wai.

En dehors d'un montage nerveux, surtout au début, Infernal Affairs constitue une négation de la culture cinématographique hongkongaise. On est loin des polars ultra-violents, très artisanaux dans leur fabrication et bourrés de morceaux de bravoure réalisés par des cascadeurs trompe-la-mort. Medias Asia a opté pour une vision mondialisée du cinéma. Le succès a Hong Kong semble avoir donné raison aux producteurs.

 
 
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