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Home Sweet Home (2005) |
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Home Sweet Home (dont le titre original est Guai Wu – Le Monstre-) aurait mieux fait de s’intituler « la Pauvre femme des conduits d’aération » ce qui aurait évité une déconvenue au spectateur. En effet, le film de Soi Cheang débute comme une histoire de fantôme (pas très originale mais que l’on prend toujours plaisir à voir) pour sombrer peu à peu dans le pseudo-thriller-ridiculo-mélodramatique. Donc exit les esprits vengeurs car nous avons ici affaire à un montre humain (Karena Lam) hantant et se déplaçant dans les conduits d’aération d’un immeuble moderne.
Jusque là, l’histoire aurait encore pu être acceptable mais il n’en est rien car ce monstre malgré sa condition humaine semble doté de capacités exceptionnelles escaladant les cages d’ascenseur à la manière de Spiderman avec une agilité déconcertante, tuant un Rottweiler à mains nues (scène d’anthologie), se déplaçant dans l’eau glacée sans en souffrir, mettant des raclées musclées à ceux qui s’opposent à elle, pénétrant dans les appartements par le vide ordure (ce qui j’imagine est assez ardu)… Tout ceci en se nourrissant des déchets des habitants de l’immeuble (et là on se demande quand même ce que consomment ces gens pour donner de tels pouvoirs à cette femme…). Car, cerise sur le gâteau, le monstre n’en est pas vraiment un (même s’il se déplace dans d’étroits conduits à la manière d’un Alien bon marché), ce n’est qu’une pauvre femme victime des expulsions organisées par le gouvernement et sur laquelle le sort s’est impitoyablement acharné au point de la rendre folle (et accessoirement hideuse). Voilà tous nos espoirs de film de monstre qui s’envolent et l’on se retrouve rapidement face à une analyse psychologique de bazar essayant de nous expliquer comment et pourquoi l’être humain peut en arriver à de telles extrémités.
Mais ce n’est pas tout, certainement soucieux de retirer rapidement tout intêret à la vision de ce film, le scénariste nous dévoile très vite ce qui est arrivé au fils de Shu Qi (qui à bien du mal à rester crédible dans un rôle, à peine développé, de mère peu sociable) et nous condamne ainsi à assister aux péripéties de cette mère soucieuse (et on la comprend) de récupérer son gamin enlevé par la « bête » en mal d’affection. Et ce n’est pas chose aisée car ses voisins refusent de l’aider, son mari est à l’hôpital et la police avec en tête l’inspecteur chargé de l’affaire (Lam Suet) semble peu concernée malgré toutes les preuves qu’elle peut apporter (dans de tels cas on ne peut compter que sur soi-même).
Soi Cheang donne vraiment l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser avec ce film qui, après une introduction alléchante, devient au fur et à mesure risible malgré des efforts du réalisateur pour essayer de rendre l’atmosphère pesante qui se voient annihilés par le ridicule de l’histoire atteignant son sommet non pas dans les pathétiques flashback revenant sur la vie tragique du « monstre », mais dans la scène finale qui s’avère être le summum du grotesque (ces femmes que tout oppose finalement réunies par l’amour qu’elles portent à leur enfant), sorte de version pervertie de la Belle et la Bête. A noter que nous avons quand même droit à une apparition surnaturelle (hallucination ou réel fantôme ?) en la personne du mari décédé de Karena Lam qui vient lui faire la morale (ce n’est pas bien de hanter les immeubles et de kidnapper les petits enfants pour essayer de faire revivre un passé à jamais perdu…).
En résumé, un film où l’on passe d’incohérences en incohèrences, dans lequel les acteurs se démènent pour palier au n’importe quoi du scénario. Un film terrifiant mais pas pour les bonnes raisons.
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Annabelle Coquant 9/2/2007 - haut |
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