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Finale In Blood (1991) |
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Finale In Blood est la première réalisation de Fruit Chan et ne fut pas une partie de plaisir pour lui. Mis en scène en 1991, le long métrage ne fut distribué qu’en novembre 1993 ! Pas vraiment soutenu par le studio et sans aucune star majeure à son générique, cette première tentative fut logiquement un échec au box office. Mais que ceux qui s’attendent à voir une œuvre du calibre d’un Made In Hong Kong ou de Longest Summer baissent leurs attentes. Finale in Blood est un film commercial avant tout surfant sur une variété de genres alors populaires à Hong Kong.
L’inspiration dominante qui ressort du métrage est l’excellent Rouge de Stanley Kwan. Finale In Blood reprend le même concept d’une fantôme à la recherche de son ancien amour. Bien sûr, quelques modifications sont faites afin d’apporter un peu d’originalité. Ainsi, la période choisie comme contexte du film n’est pas le Hong Kong contemporain, mais celui des années 50/60 (l’occasion de réutiliser les décors du film Au Revoir Mon Amour). Autre différence, le recours à un triangle amoureux à la source du drame ayant conduit à la damnation de notre fantôme. La structure du récit comporte également son lot de petites modifications. C’est à travers le personnage de Cheng Ming Pao, chroniqueur pour la radio, qu’elles ont lieu. L’émission qu’il anime va servir de justificatif pour les longs flashbacks permettant de comprendre l’histoire tragique de Fong Yan. Ces derniers occupent facilement la moitié du film, différence par rapport à l’œuvre de Stanley Kwan où le récit se concentrait sur la recherche moderne de son ancien amour.
Ces changements suffisent-ils à faire de Finale In Blood un film aussi marquant que Rouge ? Malheureusement, non. Une des erreurs commises par Fruit Chan et ses scénaristes, c’est de ne pas faire suffisamment confiance en l’histoire de Fong. Ainsi, une bonne partie des séquences consacrées à Cheng sont dévolues à la comédie. Non seulement ces moments humoristiques sont peu inspirés (Chan semble penser que le fait que le film se déroule dans les années 50/60 justifie le surjeu de certains acteurs) mais ils parasitent même le récit principal comme durant le climax émotionnel où tous les personnages secondaires surgissent telle une mauvaise pièce de boulevard. Malgré un manque de charisme évident par rapport à leurs alter ego de Rouge, le trio Tiu Gwan Mei/David Ng/Chikako Aoyama s’en sort très convenablement. La première fait une convaincante amoureuse déçue, traînant son amour comme un poids qu’elle ne parvient pas à faire disparaître. Chikako est une rivale convaincante, mi vamp mi personnage tragique. Cerise sur le gâteau, la belle nous dévoile ses charmes dans une poignée de plans évocateurs. David Ng est peut être l’élément le plus faible du trio, non pas qu’il soit foncièrement mauvais mais une tendance à un peu trop rouler des mécaniques lui nuit un peu. A sa décharge, il aurait été bon que les scénaristes élaborent davantage son personnage, justifiant ainsi un peu plus l’amour sans bornes que les deux femmes lui vouent.
Finale In Blood n’est ni un énorme ratage, ni la preuve de l’émergence d’un nouveau talent dans l’industrie Hongkongaise, juste une petite production opportuniste mais soignée, une œuvre correcte mais oubliable. On peut cependant penser que l’expérience ne fut pas plaisante pour Chan et qu’elle le poussa à s’orienter vers l’auto-production pour sa mise en scène suivante. En cela, Finale In Blood aura au moins servi à quelque chose de bien !
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Arnaud Lanuque 5/12/2007 - haut |
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