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Karatékas contre trafiquants d'or (1979) |
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Un film de 1979 avec Bruce Li Siu Lung en tête d’affiche n’a a priori pas grand intérêt. Surtout si l’on regarde la jaquette Américainne ou l’acteur arbore un nunchacku dans une pose à la Bruce Lee. Tout faux. Comme beaucoup d’autres films, Iron Dragon Strikes Back (Karatékas contre trafiquants d’or) mérite d’être découvert. En lieu et place d’un banal "Fake to Bruce Lee", nous avons droit à une série B violente et nerveuse.
Dès le départ, on se dit que le film détonne par rapport aux titres dans la filmographie de Bruce Li Siu Lung. Au bout de quelques minutes, le métrage délivre son premier combat et là grosse surprise : point de ticks à la Bruce Lee et surtout une chorégraphie inventive. La suite du film ira dans le même sens, à savoir étonner. Iron dragon strikes back n’a pas réussi à se démarquer des autres films de Bruce Li Siu Lung : vendu comme un des innombrables Bruceploitation de l’acteur (Bruce Lee against supermen, Bruce Lee the invincible…), il n’est en rien le nanar préssenti.
Partant d’une idée alléchante (la découverte d’un trésor que tout le monde veut récupérer), le film bifurque très vite vers le kung fu pur et dur. Mais, et c’est bien là ou le film surprend, nous n’assistons pas à des combats vus et revus mille fois. Après un premier combat prometteur, les autres bagarres du film seront tout simplement des combats de rue : plus exactement, on frappe pour faire mal, pas (ou presque pas) de beaux mouvements, pas de belles chorégraphies, c’est bestial, sauvage, et on redemande.
De même les personnages sont assez éloignés de ce que l’on peut voir habituellement. Pas de héros invincible, juste des types ordinaires qui sont confrontés d’un coup à une découverte dont ils n’arriveront pas à gérer les conséquences. Les scènes de dialogues sont brefs mais vont à l’essentiel, pas de parlote inutile comme tant de films de l’époque. Et surtout, l’absence d’un humour gras typique dans les films d’arts martiaux de la fin des années 70 provoque un bien fou. Iron dragon strikes back ne céde pas à l’humour mais au contraire affiche un ton dur, violent qui fait plaisir à voir. N’arrivant pas à mettre la fin sur le magot, l’organisation louera les services d’un tueur à gages incarné par Philip Ko Fei. Avec l’arrivée de ce personnage, les morts violentes vont alors s’enchaînées. Evoquons cette scène surprenante ou l’acteur balance au visage de la fiancée de Bruce Li Siu Lung un bout de tissu emflammé. Scène brève mais efficace. Ou bien encore quand il se rend sur le lieu de travail du héros : un tournage de film ou il excerce la profession de chorégraphe. Philip Ko Fei se fait passer pour un cascadeur et tente de tuer Bruce Li tout en fracassant une partie de l’équipe technique. Tout simplement jouissif.
Lex lieux ou se déroulent les combats ne cédent pas aux endroits vus et revus. De plus les scènes d’actions sont servies par une réalisation nerveuse, souvent en mouvement. Poursuite et combat dans un centre commercial en travaux, décharge où l’on verra la lente et douloureuse agonie d’un des héros du film, joute sauvage dans une chambre ou malgré l’étroitesse du lieu, la lisibilité de l’action n’en patis nullement. Le final verra Bruce Li Siu Lung et Philip Ko Fei mettre à sac un appartement en utilisant tout ce qui leur tombe sous la main : sabre, hache, pointe…
Quant à la conclusion, elle se situe dans la continuité de l’œuvre et ne vient en rien addoucir le film. Ce final nous permet définitivement de considérer Iron dragon strikes back comme un film atypique au sein d’une production qui à l’époque, se répétait souvent. Bien sûr, nous sommes ici en face d’une petite production fauchée, mais tout le monde y croit tellement que l’ensemble réussit à convaincre. Bestial, sauvage, rythmé, Iron dragon strikes back est un petit film comme on aimerait en voir plus souvent, une série B qui apporte un peu de fraîcheur dans le monde du kung fu indépendant made in HK.
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Denis Gueylard 9/28/2005 - haut |
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