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Full Moon Scimitar (1979) |
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Nouvelle collaboration entre Derek Yee et Chu Yuan, Full Moon Scimitar est une fois de plus une adaptation d’une histoire du romancier Gu Long. On s’attend donc immanquablement à une intrigue à tiroirs, où les complots et les trahisons sont légions, et où les coups de théâtre s’enchaînent toutes les 5 minutes.
Mais pour une fois, le récit est moins frénétique et se découpe en trois grosses parties, marquées par l’évolution morale et psychologique du héros. Un terme, qui plus que jamais reste trop simple pour qualifier le personnage de Ding Peng, qui, sans être un anti-héros ou un bandit, n’est pas toujours aussi blanc qu’on pourrait le croire. Alors que le début du film laisse présager un assagissement du chevalier après sa défaite humiliante, bien vite, sa nature d’homme reprend le dessus, et ses rêves de gloire le rendent aussi arrogant que détestable. Rarement on aura éprouvé autant de mépris pour le protagoniste d’un film de Chu Yuan, qu’on espère presque voir défait.
Plus que jamais, l’accent est mis sur les personnages, Ding Peng en particulier, l’histoire étant bien plus simple que dans d’autres films de Chu Yuan. Ce développement, plus soigné rend l’ensemble plus marquant, tout simplement parce qu’on y croit davantage. (même si le fantastique est encore au rendez vous.) Le rythme n’en souffre pas, les combats étant distillés régulièrement tout au long du film. Les chorégraphies de Tang Chia sont dans la moyenne de ce que le maître réglait pour Chu Yuan : les plans sans doublures, généralement des plans américains, sont dynamiques et martialement plutôt réussis, alors que les plans larges, bourrés d’acrobaties inutiles, ressemblent à des ballets esthétiques mais peu palpitants. Si la qualité est globalement présente, Full Moon Scimitar n’est pas un de ces films qu’on regarde en espérant voir des affrontements aussi épiques qu’inoubliables.
L’interprétation est bonne, mais sans éclat, chacun faisant ce qu’il a l’habitude de faire. Derek Yee manifeste plus de présence que dans ses premiers films, y compris dans les combats où il se montre très convaincant (même si le niveau n’est pas le même que dans Shaolin Intruders où il se révèlera même impressionnant). Le casting féminin apporte une touche de charme des plus appréciables, quant à Wang Yung et Johnny Wang Lung Wei, ils sont méprisables comme on les aime. Aucune prestation ne se détacherait vraiment du lot, sans la présence éclair d’un Yueh Hua plus majestueux que jamais, mais tout le monde fait bien son travail.
C’est une fois de plus la mise en scène de Chu Yuan, très personnelle, qui justifie le visionnage. L’utilisation toujours très appuyée de fumée et de filtres de lumières ne paraît jamais ridicule ou kitsch (ce qui ne sera pas toujours le cas) et parvient parfaitement à retranscrire l’atmosphère surréaliste de ce monde martial presque onirique. La recherche esthétique est présente jusque dans les mouvements de caméra, dynamiques et précis, et même si le scénario pourra paraître un peu simpliste au puriste, il est dans la bonne moyenne de l’équipe. Les thèmes chers au réalisateur sont présents, on retrouve la futilité de la gloire de chevalier au centre de Death Duel, mais aussi la remise en question des représentations sociales, comme dans Jade Tiger. Les bons ne sont pas forcément ceux qu’on pense, et ceux qu’on accuse d’être démoniaques peuvent êtres pacifiques.
Pas de réelle nouveauté dans Full Moon Scimitar, mais un travail consciencieux et un développement plus soigné et posé que dans certaines œuvres de Chu Yuan en font un divertissement tout à fait recommandable.
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Léonard Aigoin 2/11/2010 - haut |
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