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Cheap Killers (1998) |
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Cheap Killers ou le film hongkongais sous influences. Elles sont diverses, principalement "wooiennes", et, par bonheur, parfaitement intégrées au récit. Commençons par une amitié virile, tellement virile qu’elle en est suspecte : Clarence Ford s’est aventuré plus loin que ne l’a osé (voulu ?) le grand John, et les sous-entendus homosexuels n’en sont presque plus ! Il est tout à fait clair que les deux héros s’aiment, l’un assumant la chose (divorcé, il ne veut plus entendre parler de femmes), l’autre ayant peur de se l’avouer (il multiplie alors les conquêtes féminines et ne parle que de son sexe !). Cheap Killers emprunte aussi à la figure désormais classique du héros diminué physiquement (The One Armed Swordsman, What Price Survival, The Blade, A Hero Never Dies ou Fly Me To Polaris) ou mentalement (A Better Tomorrow II, Bullet In The Head ou Heart Of Dragon) - et je ne parle même pas des malades en phase terminale (C'est La Vie, Mon Chéri ou Made In Hong Kong)... Mais c’est de John Woo qu’on reste encore le plus proche : le jeune héros, après un traumatisme l’atteignant dans sa virilité (il se fait littéralement violer par l’homme de main du méchant, ce qui nous vaut une scène du plus bel effet, jusqu’au-boutiste, et rare dans le cinéma hongkongais), se renferme sur lui-même et devient fou. Un vrai décalque d'A Better Tomorrow II, le viol en moins, bien entendu (il ne sera pas dit que le grand John, en bon chrétien, se laisse aller à de tels plans dans un de ses films !)... Plus encore, les deux héros, devenus des parias, survivent dans un cloaque minable grâce à des contrats miteux que le " sain d’esprit " exécute à la machette, tandis que son ami se drogue pour supporter sa condition... Cela ne vous rappelle rien ? Hé oui, John Woo et son Bullet In The Head ne sont pas loin ! Une grande différence avec l’univers "wooïen" cependant : c’est la femme qui mène la danse. Elle est manipulatrice, tueuse, sans morale (elle est prête à accepter que son mari couche avec sa petite sœur de 16 ans) et surtout très belle, comme ces héroïnes des films noirs américains (The Lady From Shanghai, Double Indemnity, The Killers...) Cheap Killers est une histoire de trahison (c’est la femme qui trahit l’homme) et de vengeance, dans le style de The Postman Always Rings Twice (version Tay Garnett). Et malgré les emprunts à droite et à gauche, c’est un film réussi ! Les acteurs sont convainquants (un plaisir de retrouver le trop rare Alex Fong, pas vu depuis Till Death Do Us Part, et Sunny Chan dans un vrai rôle), la mise en scène extrêmement soignée (l’ambiance érotique et très travaillée est proche de Naked Killer, du même Clarence Ford) et les scènes d’action spectaculaires (les effets gores ne manquent d’ailleurs pas !) Au final, Cheap Killers est un très bon polar, violent et dérangeant. Tout ce qu’on ne fait pas à Hollywood. Tout ce qui nous plaît !
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David-Olivier Vidouze 8/1/1999 - haut |
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