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Critiques Express

Godfather From Canton    (1982)
Décédé aux Etats-Unis en 1999, il est aujourd’hui certain que Kuei Chih Hung ne laissera pas derrière lui de véritable chef-d’œuvre, tout juste une poignée de films d’exploitation dignes d’intérêt de par leur sujet et leur traitement extrême pour l’époque (Bamboo House Of Dolls ou The Killer Snakes pour n’en citer que deux). Sa carrière à la Shaw Brothers s’étend sur 17 années, d’un jeune assistant-réalisateur de 30 ans à l’homme à tout faire de Run Run Shaw, signant pour le studio de nombreux succès commerciaux sur lesquels le temps a malheureusement fait des ravages (The Tea House et sa suite Big Brother Cheng, la série des Hex…). Dans la jungle de sa filmographie, quelques thèmes surnagent néanmoins : le polar et l’horreur. Godfather From Canton, un de ses derniers films avant une retraite américaine, appartient au premier.

Lin Si Hai (Gordon Liu Chia Hui) et Ah Wai (Hon Kwok Choi) sont deux coolies, amis d’enfance, qui travaillent la nuit sur le port. Ils assistent un soir à une rixe entre des trafiquants et ce qui semble être des forces de police. Ne voulant y prendre part, ils restent sagement tapis sur leur carriole quand une voix les appelle : un homme (Wong Yung) se terre sous leur véhicule et leur demande de ne pas signaler sa présence. Lorsque les policiers les approchent pour les questionner, ils protègent le fuyard qui parvient à fuir. Le lendemain, des hommes de loi frappent à la porte de chez Lin Sin Hai et Ah Wai : ils ne sont pas là pour les arrêter mais pour proposer à Lin Sin Hai un poste de fonctionnaire de police. Le fuyard était en fait un inspecteur qui enquêtait sur la corruption au sein des forces de l’ordre. Il souhaite ainsi remercier son sauveur. Lin Sin Hai va alors commencer son ascension au commissariat local, se rendant vite indispensable au chef local, Luo Guo Dong (Tang Ching), ainsi qu’à sa femme (Chan Si Gaai), joueuse invétérée. Ivre de pouvoir et d’argent, il quitte la police pour s’associer avec Sister Bao (Choh Seung Wan) et devenir chef de triade, s’attirant les foudres des parrains en place, dont le cruel Jin Tian Fu (Ku Feng). La guerre des gangs peut commencer…

Le scénario de Godfather From Canton pourrait faire penser à celui de Boxer From Shantung : on y découvre l’ascension d’un pauvre ouvrier au sein d’un monde qui lui est complètement étranger et qui le fascine. Petite différence : il commence ici par la police pour finir dans les triades. Mais la comparaison s’arrête là tant le scénario de Godfather From Canton regorge d’absurdités, d’incohérences et manque totalement de rigueur. Comment un inspecteur pourrait faire confiance à un homme qui le cache alors qu’il est poursuivi par des hommes de loi (Lin Sin Hai ne sait pas qu’ils sont corrompus) ? Pourquoi Sister Bao, à la puissance bien assise, livre sa triade à un jeune homme qui n’a que sa gouaille à lui apporter ? Les exemples ne manquent malheureusement pas… L’illogisme du film est tel qu’on en vient à se demander si certaines scènes importantes n’ont pas été retirées du montage final (le doute est encore plus grand lorsque l’on se penche sur la courte durée du métrage : 81 minutes !).
Aucun thème ne se dégage réellement de Godfather From Canton. L’amitié entre Lin Sin Hai et Ah Wai n’est jamais développée : le premier ne s’attriste même pas lorsque le second est assassiné au cours de son mariage. Dans les dernières minutes du film, on voudrait nous faire croire que le seul sentiment qui existe chez Lin Sin Hai, c’est l’honneur. Mais on vient de le voir trahir sans relâche policiers intègres, femmes, membres de triades… un peu tard pour sauver un personnage au final peu sympathique. Il semble que Kuei Chih Hung s’attache (un petit peu) plus à l’illustration du récit qu’à ses personnages.
La présence de Gordon Liu, encore jeune et puissant, dans le premier rôle de Godfather From Canton pouvait laisser augurer de belles scènes martiales. Kuei Chih Hung ne nous en offre qu’une, courte et mal filmée, à l’occasion d’une démonstration de force. Le reste des séquences d’action, pas si nombreuses que ça, consiste en des gunfights aux chorégraphies plates, sans inventivité et maladroitement tournés.
Il est certain que sans Gordon Liu et Ku Feng, Godfather From Canton aurait été aussi vite vu qu’oublié. Le jeune homme est toujours aussi charismatique, crâne rasé et portant parfois l’habit militaire, malgré un étrange costume blanc avec chaussures aux anachroniques semelles en plastique. L’éternel méchant, lui, est impeccable dans un registre qu’il connaît fort bien. On retrouve également avec plaisir Chan Shen, comme toujours grimé, cette fois-ci en militaire teint en blond avec de petites lunettes de fer !

En 1982, année de sortie de Godfather From Canton, la Shaw Brothers est en pleine chute critique et publique. La concurrence se fait rude, Liu Chia Liang est le seul metteur en scène (pour combien de temps encore ?) à attirer les foules et à apporter un peu de prestige au studio. Les productions lorgnent vers la facilité avec des films aux budgets étriqués et aux sujets scabreux ou légers. Godfather From Canton souffre de tous ces maux : tourné intégralement en studio, monté en dépit du bon sens, mis en scène caméra à l’épaule… et sans le célèbre ShawScope (c’est un des premiers films à avoir été réalisé au format 1.85). Un film qui n’honore pas le studio de Run Run Shaw !
David-Olivier Vidouze 6/7/2006 - haut

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