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Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux    (2021)
Shang Chi La Légende des Dix Anneaux est le premier film de superhéros hollywoodien avec un protagoniste asiatique, chinois-américain pour être plus précis. Mieux encore presque tous les personnages sont également d’Ascendance chinoise et le film se déroule en grande partie en Chine. Pour couronner le tout, Shang Chi a également été écrit et réalisé par des Américains avec des racines asiatiques. On peut ainsi dire du film qu’il est vraiment sinocentrique. Produit par les studios Marvel, Shang Chi est leur deuxième film à adopter une démarche « woke » après Black Panther dont le succès monstre en 2018 a atteint des proportions de phénomènes culturels.

Le personnage titulaire du film est le protagoniste de la série Master of Kung-fu qui a connu ses heures de gloire au cours des années soixante-dix/début quatre-vingt. Marvel Comics a créé ce personnage dans la foulée de l’engouement populaire pour les films martiaux Hong-Kongais importés en Occident et la révélation de sa vedette iconique Bruce Lee. Presque 50 ans plus tard la boucle est bouclée, car non seulement Shang Li et la légende des dix anneaux pastiche les films martiaux hongkongais, mais de nombreux acteurs, chorégraphes et même action director issue de ce cinéma y participe. Devant l’écran Michelle Yeoh et Yuen Wah jouent des rôles secondaires alors que Tony Leung Chui-wai tient le rôle de l’antagoniste du film le propre père du héros.

Shang Chi contient neuf combats martiaux (incluant dans un bus, à un tournoi et sur des échafaudages en bambous) plus une poursuite automobile et quelques petites séquences d’entrainements. Les combats corps à corps dans les films MCU ont toujours été dynamiques. Dans Shang Chi, toutefois, l’influence du cinéma de Hong-Kong et l’implication de chorégraphes y étant formées, rehausse le panache des affrontements à un degré inédit. Certains duels ont leurs virtuosités tant physique, visuelle et rythmique accentué alors que d’autres en faisant un ample usage du wire-fu, prennent la forme de ballet aériens gracieux. Tai-chi Master, Grandmaster et les films de Jackie Chan auront servi de sources d’inspiration. Cela dit, les scènes d’action du dénouement final carburant au CGI ont une extravagance digne d’un anime. Shang Chi ne se limite donc pas à être une simple synthèse entre un film MCI et le cinéma d’action hongkongais, il emprunte également au wuxia esthétisant de Zhang Yimou et même au délire fantaisiste d’une série anime comme Dragon Ball.

Toutefois, l’intérêt de Shang Chi ne se limite pas à être un simple pastiche. En fait ce qui est vraiment impressionnant avec ce film ce sont toutes les démarches accomplies pour mettre en valeur avec authenticité et respect ces personnages asiatiques et plus particulièrement les protagonistes chinois-américain. Appelé la minorité modèle les Américains d’ascendant asiatique sont quand même de grand laisser pour compte au niveau de la représentation culturelle dans les films et la TV. En effet, leurs lots habituels sont les personnages très secondaires et le plus souvent stéréotypé voir caricaturaux. De plus les premiers rôles de personnages asiatiques dans les films hollywoodiens en général et ceux d’action en particulier ce sont des vedettes de Chine qui les tiennent comme Jet Li, Jackie Chan et Chow Yun Fat. Les studios Marvel ont eux-mêmes sucité des controverses; d’abord avec le personnage du Mandarin un pseudo-terroriste oriental dans Iron Man III (personnage référé dans Shang Chi) ensuite avec le « blanchissement » de The Ancient One dans Dr Strange.

Dans Shang Chi par contre le personnage titulaire est bel est bien incarné par chinois-nord américain Simu Liu. Shang n’est ni un héros martial stoïque à Jet Li ni un clown burlesque à la Jackie Chan, c’est plutôt un gaillard assez normal, mais avec des poings d’acier et une volonté de fer qui se trouve lancé dans une aventure extravagante.
Le rôle du comparse épaulant le héros est aussi tenu par un sino-américain et est de plus incarné par une fille; la comédienne Awkwafina. C’est changement radical par rapport a ce que l’on retrouve dans comédies de pote interracial tel que vu dans les films américains de Jackie Chan comme Rush Hour (avec Chris Tucker) et Shanghai Noon (avec Owen Wilson). Truculente et frondeuse Awkwafina a une belle complicité avec Shang Chi/Simu Liu qui est le véritable cœur du film. Les étincelles comiques qu’Awkwafina produit compensent pour le manque de relief relatif de son partenaire qui aussi bon athlète martial qu’il soit est d’un charisme plus ordinaire.

La volonté des faiseurs du film d’aller au-delà des stéréotypes se manifeste également dans le traitement du troisième personnage pivot du film; celui du père ennemi de Shang Chi. Dans le comics d’origine : Master of Kung-fu ce personnage n’est nul autre que Fu Manchu l’incarnation même du péril jaune dans la culture populaire occidentale. Si dans Shang Chi le film; se père antagoniste continue d’être un tyran ce n’est plus un génie du mal oriental. Au lieu de cela c’est un homme hanté par une perte et habité d’une obsession qui motive ses actions. Comme avec Loki, Killmonger et Thanos, les studios Marvel présentent à nouveau un antagoniste d’une troublante ambiguïté admirablement bien rendu par le charisme mélancolique de Tony Leung. On est bien loin de Fu Manchu.

Il est a noté que la problématique du père et les antagonistes ambiguës sont des thèmes très récurent dans les films du MCU. Shang Chi partage également quelques importants éléments avec Black Panther notamment une belle galerie de femme forte (l’amie, la sœur, la mère etc.) de même qu’un séjour dans un royaume exotique merveilleux (afro-futuriste dans Panther, féerique chinois dans Shang Chi). Par ailleurs, comme presque tous les films du MCU, la confrontation finale dans Shang Chi consiste en un spectacle épique carburant au CGI.

De manière générale, Shang Chi a les qualités et les lacunes typiques des films MCU. D’un côté c’est un film d’action aussi trépidant que ludique, remplit d’humour qui humanise les personnages et les rend attachants alors que de fréquents clins d’œil à l’univers MCU et au comics Marvel sont saupoudrés pour plaire aux connaisseurs. Cela dit, c’est également un film hyper-formaté suivant dans son ensemble les schémas narratifs et thématiques des films Marvel avec quantité de facilités et de maladresses dans son scénario aux ficelles parfois un peu trop évident. Cela ne gâte pas le film, mais le rend quelque peu bancal par moment. On pourrait également reprocher à Shang Chi d’avoir un scénario trop laborieux. C’est que celui-ci a un carnet de commandes particulièrement chargé, car on doit non seulement introduire de nouveaux personnages, mais définir ceux-ci sans avoir recours à nombre de stéréotypes accrocheurs habituels. En dépit de quelques écueils, Shang Chi en tant que pastiche kung-fu et film sinocentrique, constitue dans son ensemble un divertissement agréablement épatant.

Sortie le 3 septembre 2021, Shang Chi a trôné au sommet du box-office pendant le reste du mois. Il est le premier film à passer la barre des 200 millions depuis la réouverture des cinémas suite à la crise pandémique. Le succès du film aura beaucoup conforté la communauté asiatique américaine durement éprouvée par la vague de haine raciste anti-chinoise au cours de la pandémie et Simu Liu est devenu la coqueluche de l’heure. Il sera intéressant de voir comment Shang Chi sera utilisé à l’avenir dans le MCU et si d’autres films d’action sinocentrique américains vont maintenant apparaitre.
 10/19/2021 - haut

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 10/19/2021

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