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Critiques Express

Kung-Fu Masters    (2010)
Gallants est un film qui a fait parler de lui bien avant sa sortie. Son ambition de propulser à nouveau d’anciennes gloires du film de kung fu sur le devant de la scène dans ces chorégraphies traditionnelles ne pouvait qu’être la source des fantasmes les plus fous. Cette attente n’est pas sans rappeler celle qui précéda le Drunken Monkey de Lau Kar Leung, aux objectifs similaires. Mais là où Liu Sifu livrait un produit daté et obsolète, Clement Cheng et Derek Kwok Tse Kin mettent en scène une œuvre qui n’a pas peur de mélanger l’ancien et le nouveau.

Un constat particulièrement frappant lors de l’introduction Grindhouse dans l’âme. Photographie léchée, effets de saturation, pellicule abimée, confèrent un cachet visuel adéquat pour ces flashbacks plein de nostalgie. L’analogie entre les combats du ring et la cruauté du monde du travail est bien exploitée, notamment grâce à un montage ultra dynamique qui retranscrit aisément le stress de cet univers. La voix off n’est pas tendre avec notre protagoniste, sorte de jumeau asiatique de notre Slimy national. L’effet comique est immédiat, et cette astuce de montage évite de se perdre dans une interminable exposition.

Notre ancien superman n’est qu’un traine savate sans avenir, expédié à la campagne pour un travail non payé. Ce qui permet de déplacer l’intrigue de la ville à la campagne. Ce parti pris a deux objectifs : confronter le regard d’un garçon de la ville à un monde plus champêtre, et surtout, illustrer le message traditionaliste du film par un cadre où la modernité n’est qu’accessoire (même si on découvre que là-bas aussi les enfants ont des téléphones portables). Malgré tout, le temps ne semble pas avoir prise sur les lieux, à l’image de Dragon et Tigre, interprétés respectivement pas Chen Kuan Tai et Bruce Leung. Ces derniers sont prisonniers d’un quotidien dans lequel ils se sont enfermés pour ne pas affronter la situation presque inextricable de leur maître.

L’intrigue est donc rapidement installée, les enjeux aussi. Il faut dire qu’une fois de plus, le scénario est d’une simplicité presque agaçante. Entre l’intrigue archi usée des promoteurs véreux cherchant à récupérer les habitations des pauvres petits habitants innocents et solidaires, et le plagiat sans génie de Goodbye Lenin, nos deux réalisateurs ne se sont pas fatigués. Les personnages souffrent de cette écriture approximative qui ne permet jamais d’en faire autre chose que des clichés, dont l’évolution est au choix prévisible, ou inexistante. On a d’ailleurs l’impression de n’assister qu’à une série de scènes reprises d’autres films, entre les confrontations inévitables, l’entraînement classique et les discussions de comptoir sur la philosophie martiale. A ce titre, le Kung Fu Dunk de Chu Yen Ping semble être l’une des sources d’inspiration derrière le message du film, comme en témoigne l’association kung fu/tofu, en référence à la chanson immortalisée par Jay Chou.

Au-delà d’un scénario sans génie (ce n’était de toutes manières pas l’argument de vente du film), c’est le côté apparitions clin d’œil qui dessert un peu son déroulement. On a toujours plaisir à voir Michael Chan Wai Man ou Lo Meng, mais ils apparaissent justement plus pour flatter le spectateur qui les reconnaîtra que pour servir l’intrigue. De fait, on a l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose dans Gallants, et ce n’est pas le rythme du film qui viendra contredire cette impression. Il n’y a en effet que peu d’affrontements, puisqu’on a droit à quatre vrais combats, et ils sont relativement courts.

Par chance, c’est Yuen Tak, l’une des sept petites fortunes qui officie au poste de chorégraphe. Et même si cet artiste martial est plus connu pour son travail fantaisiste et spectaculaire sur les câbles, il livre des combats aussi réalistes qu’impressionnants. La technique est au rendez vous, et c’est un plaisir de voir Chen Kuan Tai et Lo Meng s’échanger des politesses. Si le premier marque le coup de l’âge par des mouvements un peu lents (mais précis), le second est encore extrêmement vif. Mais c’est véritablement Bruce Leung qui vole la vedette à tout le monde de ce point de vue, avec des coups de pied d’une vivacité incroyable. On comprend alors pourquoi on regarde Gallants, même si le film est avare en scènes d’action. Et quelle joie d’assister à des combats réalistes, où les câbles sont exclus ! La crédibilité en est largement renforcée.

Globalement, le ton est à l’humour, dans un style très cantonais, avec les mimiques et les grimaces adaptées, tout le monde s’en donnant à cœur joie. L’alchimie entre les acteurs est d’ailleurs évidente, en particulier Chen Kuan Tai et Bruce Leung. Mais c’est bien Teddy Robin, malgré son apparition tardive qui remporte l’adhésion grâce à son énergie et son discours peu tolérant hilarant. Cependant, l’humour fait dans l’ensemble plus sourire que rire, et plus parce qu’il évoque des souvenirs que pour ses qualités intrinsèques. On pense à l’entraînement tout en os craqués des aînés, où à la scène de karaoké dans une boite de nuit digne de celle de City War. On passe un bon moment, mais on n’est pas transporté.

Pourtant, on sent la sincérité du projet, en particulier lors du dernier tiers, plus sérieux. Alors que le ton était nostalgique jusque-là, on verse dans la mélancolie pure, et le tout semble plus dramatique. Sans que le crescendo émotionnel ne soit réellement palpable. Avec une histoire réellement travaillée et des personnages plus écrits, l’impact aurait été bien plus grand. C’est d’autant plus regrettable que techniquement, le film est très réussi. Mouvements de caméra esthétique, mise en scène et montage des combats dynamiques mais toujours lisibles, et même passage animé très réussi. Sans oublier l’investissement des acteurs. Gallants vient donc nous rappeler que malgré les progrès de l’industrie cinématographique hongkongaise et la sincérité de l’équipe, il manque de vrais scénaristes dans l’ex-colonie pour apporter la crédibilité nécessaire aujourd’hui. Ce qui se concevait dans les années 70 est plus difficilement acceptable en 2010.

Gallants est un bon petit film, et un divertissement de qualité, au facteur nostalgie plaisant, mais guère plus.
Léonard Aigoin 9/25/2010 - haut

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 9/25/2010 Léonard Ai...

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