|
Statistiques : 11630 Films 19215 Personnes 1448 Studios 230 Articles 82 Interviews 155 Tests DVD 32452 Captures DVD 3722 Vidéos
|
|
|
|
Cobra Karaté (1974) |
|
|
Imaginez une kung-fu comédie opposant Louis de Funès et Bud Spencer. C’est un peu l’impression que j’ai eue avec Cobra Karaté, film kung-fu taiwanais datant de 1974 centré sur l’antagonisme comique entre deux patriarches : l’un petit, grincheux et grimaçant alors que l’autre est un gros ours bourru et colérique. Un rapprochement facilité par le fait que j’ai visionné une version du film doublée en français datant d'au moins trente ans. L’antagonisme comique entre les deux bougons est un deux gimmicks du film. Le second est l’emploi de chiens (des bergers allemands pour la plupart) et de serpents (incluant des cobras) que chaque famille utilise contre l’autre et plus tard contre le collecteur de taxes et ses sbires. Film martial comique datant d’une époque où l’émergence de la kung-fu comédie était encore lointaine, Cobra Karaté donne l’impression d’être un drôle de petit ovni, d’autant plus que ni son metteur en scène ou ces vedettes sont des noms reconnus. C’est que bien que la présence d’éléments comiques dans les films kung-fu du début des années 70 soit fréquent, des films kung-fu essentiellement comiques étaient par contre assez rares (Back Alley Princess datant de 1973 étant l’un des seuls exemples que je connaisse). Ceci dit, bien que le film soit essentiellement une comédie, tous les affrontements n’impliquant pas les patriarches ont l’apprêtée costumière des films martiaux de l’époque et plus d’un personnage meurt sous les coups. Les amis des bêtes pourraient également ne pas trop apprécier certaines scènes où les bestioles du film sont visiblement mises à mal.
En fait, Dog King and Snake King (Le roi des chiens et le roi des serpents titre anglais original du film) a été réalisé par Li Kuang Tsang. Cet acteur, actif entre 1955 et 1979, aura également mis en scène une dizaine de productions dont un film de Bruce exploitation;Bruce Lee, We Miss You. Dans Cobra Karaté, il incarne également le patriarche éleveur de chiens. Ne connaissant rien de Li ou de son travail, il m’est impossible de dire si l’approche comique de Cobra Karaté est unique à ce film ou si on la retrouve dans d’autres de ces productions. C'est certainement une idée originale pour l' époque mais exploiter de manière un peu inégale.
Le calibre comique peu élevé, la transparence des artifices pour faire paraitre les bestioles dangereuses (avec des acteurs jouant grossièrement la terreur) et l’absence manifeste de vrai kung-fu chez les deux patriarches sont les lacunes les plus évidentes du film. Malgré ces manques, Cobra karaté bénéficie quand même de personnages bien campés (surtout le Louis de Funes taiwanais, Ai Tsai Tsai, est rempli de combats furibonds (dont un avec des yoyos d’acier) et la trame musicale enjouée contribue à l’élan truculent des péripéties. Et puis aussi risible qu'elles soient, les scènes avec les bêtes ne sont pas sans un certain charme loufoque tout comme le doublage français du film.
D’une durée de 70min à peine, la version française du film aura été coupée de quelques scènes (pratique courante dans les films kung-fu doublé français des années 70-80). L’une des scènes manquantes voit l’héroïne attaquer ces adversaires aux nunchakus).
Au final Cobra Karaté s’avère un sympathique petit nanar, successible d’être surtout apprécié par les vieux amateurs de film kung-fu doublé à la recherche de plaisir nostalgique.
|
|
|
Yves Gendron 12/23/2013 - haut |
|
|
|
|
|
|