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Interview de Ricardo Mamood
Un gweilo à Hong Kong 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Arnaud Lanuque
Date : 20/1/2005
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Gillian Chung Yun Tung
Bruce Lee
Bey Logan
Ricardo Mamood
Dave Wong Kit
Wong Kar Wai
Corey Yuen Kwai
Films :
Gen Y Cops
Le Médaillon
So Close
The Twins Effect
 
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Page 2 : Une carrière hétéroclite


Ricardo Mamood. Le nom n'est peut être pas encore familier pour beaucoup d'entre vous mais dans le petit monde des acteurs étrangers travaillant à HK Ricardo s'est déjà taillé une solide réputation. Au cours d'un séjour à Hong Kong placé sous le signe des interviews, je suis parvenu à joindre Ricardo au téléphone grâce à l'aide de Bey Logan. Nous avons convenu d'un rendez-vous afin qu'il me parle davantage de lui et de sa vie d'acteur occidental dans la capitale du cinéma chinois. C'est au Fringe Club, un café club renommé du coté de Lan Kwai Fong, à Central, que nous nous sommes retrouvés. Ricardo s'est immédiatement montré chaleureux et détendu.

Heureux de pouvoir partager ses impressions sur sa carrière, les conditions de travail local et le cinéma en général, il s'est exprimé sans retenue.

partir travailler à hong kong
HKCinemagic.com : Qu'est-ce qui vous a amené à Hong Kong et comment vous êtes-vous retrouvé impliqué dans le cinéma ?

Ricardo Mamood : Je ne suis pas arrivé à Hong Kong pour devenir acteur. C’est suite à un travail pour une grosse compagnie. Hong Kong était une destination peu courante alors je me suis dit "  oui, pourquoi pas ?  ". C’était une bonne opportunité.

 

HKCM : Quel type de travail faisiez-vous et comment vous êtes-vous retrouvé à jouer la comédie ?

J’étais le directeur du service approvisionnement pour Paccess, un partenaire important de Nike. C’était pas génial pour moi à cette époque en Argentine. A HK je n’ai pas fait grand chose pendant quelques temps, à part mon travail pour la compagnie, et je ne pouvais plus le supporter. J’avais besoin d’en revenir à ce que j’avais toujours voulu faire, c’est à dire de la comédie. J’ai préparé mes affaires et j'ai recommencé à aller chez le photographe, le circuit habituel. J'ai refait mon CV et j’ai fait le tour des agences pour y déposer tout mon matériel et faire des essais. J’ai découvert alors que la façon de faire à HK était très peu courante. Vous ne travaillez pas avec un agent en particulier, personne ne vous prend sous son aile parce que vous êtes un étranger, vous n’êtes pas Chinois. Vous travaillez en indépendant.

J’ai appris ça à la dure mais ils ont commencé à m'appeler et je suis allé de casting en casting. J’ai fait quelques publicités, beaucoup de publicités en fait. Certaines très bien payées d’autres beaucoup moins. Il n’y a pas de syndicats ici donc c’est difficile. Votre salaire correspond au prix que vous estimez être juste pour vous. J’ai donc fait quelques publicités puis une pièce de théâtre et j’ai commencé à passer des auditions pour des films. Le premier rôle que j’ai décroché fut l’Agent Quincy dans Gen Y Cops. Puis après j’ai fait une série de courts métrages, trois, j’avais le rôle principal dans la plupart : Ferry Man , Room to Let et Happy Birthday . On les a tournés à Los Angeles, ce ne sont pas des films hongkongais. Puis le deuxième rôle que j’ai décroché, je crois que c’était So Close

 

Son travail sur les planches et devant la caméra

HKCM : Vous étiez aussi dans Let’s Love Hong Kong avant celui là.

Ricardo Mamood : Oui. Mais mon personnage était plus étoffé dans le script original. J’avais une longue, longue scène de 8 ou 10 minutes de monologue où je racontais l’histoire. Mais ça a été enlevé du film donc il n’y a plus qu’une petite apparition de moi. Une scène dans un bar et c’est tout. Mais le film n’a pas vraiment marché. Et donc après j’ai fait So Close avec Corey Yuen Kwai et après Highbinders [NDRL : The Medallion] . Le film n’est pas encore sorti, ce sera probablement en août. J’ai une scène de combat et un dialogue avec Jackie Chan mais je ne sais pas trop si cela apparaîtra dans le film. Columbia en a acheté les droits et a demandé à couper plein de scènes et à ce que d’autres soient tournées, donc on verra. Et après, mon rôle suivant fut Ethan le vampire, le bras droit du Duc dans Twins Effect. Le film sortira en juin. [NDRL : juin 2003 à Hong Kong]

 

HKCM : Vous étiez aussi dans Summer Breeze of Love si je ne me trompe pas. On dirait que les Twins vous aiment bien…

Ricardo Mamood : Je ne les ai rencontrées qu’une fois en fait, lors d’une séance de maquillage. Je ne pense pas qu’elles savaient que j'étais dans leur film. Mon personnage dans Summer Breeze of Love est un acteur dans un film. Le personnage principal, Dave Wong, est en train de regarder un film avec Gillian Chung. C’est un film en noir et blanc, un film a suspense allemand appelé Der Lift .

Et après, le dernier travail que j’ai fait et que j’ai produit c’est la pièce Glengarry Glen Ross de David Mamet qui a été un gros succès.

 

HKCM : Elle est toujours à l’affiche à Hong Kong ?

Ricardo Mamood : Non, ça s’est terminé à la mi-mars. Je jouais Ricky Roma, un des vendeurs, qui est le personnage joué par Al Pacino dans le film original, et Joe Mantegna dans la pièce de 1994. C’était génial, un grand succès, une grande réussite pour moi en tant que producteur et acteur. Je l'ai produit uniquement parce que j’avais une vision précise de la pièce et je voulais être sûr que ce soit fait d’une certaine façon. Donc je devais prendre les choses en mains. C’était excellent, très satisfaisant pour un acteur. Du David Mamet, ce n’est pas facile à jouer.

 

HKCM : Combien de représentations avez-vous donné ?

Ricardo Mamood : D’habitude à HK vous avez 5 ou 6 représentations. Nous avons fait 10 représentations et tout était vendu avant même la première, ce qui est très peu courant. Donc nous avons dû rajouter une représentation pour faire face à la demande.

 

HKCM : Pensez-vous continuer à produire dans le futur ?

Ricardo Mamood : En fait j’ai des choses de prévu dés maintenant. Nous voulons produire un drame en milieu carcéral à HK, nous ne savons pas encore quoi exactement. Nous allons décider entre deux pièces de théâtre. La première Short Eyes est une pièce écrite par Miguel Pinero. Il y a eu un film sur lui il y a seulement un an avec Benjamin Bratt. Et l’autre pièce s’appelle So I Killed a Few People . C’est sur un serial killer. Il est condamné à mort et son dernier souhait avant d’être exécuté est d’avoir une dernière représentation pour ces gens qui viennent le voir mourir. C’est une pièce très dure mais aussi très drôle, un vrai challenge pour un acteur. Et je suis en train d’écrire en ce moment, une pièce que j’avais commencée il y a quelques temps mais que j’avais abandonnée parce que je pensais que ce n’était plus d’actualité. C’était un drame sur la guerre du Golfe. Donc je m’y suis remis et je l’écris en ce moment même.

 

HKCM : Voulez-vous continuer de travailler à la fois pour le théâtre et le cinéma ?

Ricardo Mamood : Oui, je prévois de continuer à faire des films, ce qui est quelque chose que j’aime beaucoup. Et en même temps je ne veux pas arrêter de faire du théâtre car je crois qu’en tant qu’acteur ça permet de vous maintenir sur les rails, d'être rigoureux. Le cinéma c’est génial, j’adore ça et j’aimerais en faire plus mais j’aimerais garde un équilibre.

 

films d'actions
HKCM : Vous avez surtout travaillé dans des films d’action à gros budget. Est-ce que vous aimeriez élargir votre éventail de rôles en jouant dans des comédies ou des drames ?

Ricardo Mamood : Oui j’adorerais ça. Le problème à HK c’est que la plupart des films produits sont basés sur l’action…

 

HKCM : Ce n’est plus vraiment le cas depuis quelques années…

Ricardo Mamood : C'est le cas, pour les films avec des acteurs étrangers. Moi, en tant qu’acteur étranger je n’ai pas la chance de travailler sur des drames ou des comédies basées sur les dialogues et qui nécessitent un bon cantonais. Je ne parle pas la langue. Et même si je la parlais, je ne pense pas que ça ferait une grande différence vu que je n’ai pas l’air chinois. C’est parfois frustrant pour un acteur étranger ici. C’est une ville très cosmopolite je veux dire, vous avez beaucoup de cultures différentes et ce que vous voyez dans les films…

 

HKCM :… ne reflète pas la réalité.

Ricardo Mamood : Oui, exactement. Et si cette réalité était montrée les acteurs étrangers auraient plus de chances de travailler. En fait, ma spécialité c'est la tragédie, pas vraiment la comédie même si en tant qu’acteur j’ai du faire un peu de tout et j’adore la comédie aussi. J’adorais faire un drame, un drame profond, même un drame chez les flics. Ici ce que vous voyez ce sont des policiers qui tirent et qui frappent, ce genre de films.

Je ne viens pas du monde des arts martiaux, j’ai fait de la boxe pendant des années ce qui est un art martial mais personne ici n’en fait, tout le monde fait du kung fu. J’essaye de faire quelque chose de différent, ici tout le monde essaye d’être Bruce Lee. C’est pourquoi j’aimerais faire quelque chose de différent, j’aimerais développer mes propres capacités au cinéma et réunir les cultures ensemble. Pas seulement pour le casting mais aussi pour le public parce qu’il y a beaucoup d'échanges et le grand écran ne le reflète pas.

 

HKCM : Il y a eu des progrès fait de ce côté si vous comparez aux années 70 et 80.

Ricardo Mamood : Oui, je suis d’accord avec vous. Je pense qu’il y a eu des améliorations mais il reste encore beaucoup à faire. Des années 70 à aujourd’hui ça fait 30 ans et si vous regardez les progrès, du point de vue de l'intégration de diverses cultures, il a fort peu. De ce point de vue nous n’avons pas fait tant que ça en 30 ans. Je pense qu’il y a un grand potentiel, nous avons de grands talents ici, aussi bien devant que derrière la caméra.

 

HKCM : Vous avez l’air d’être fait pour travailler avec Wong Kar Wai

Ricardo Mamood : En fait j’ai été à l’audition pour 2046 . Mais je crois que le film est retardé depuis quelques temps. C'est le cas depuis quelques années déjà. Je ne sais pas, nous verrons bien ce que ce sera.

 

comment travaillent les étrangers travaillent à Hong Kong
HKCM : Avez-vous beaucoup souffert du racisme ?

Ricardo Mamood : Je ne sais pas si je peux vraiment dire que les choses dont j’ai souffert, pour réutiliser votre terme…

 

HKCM : Peut être que le terme n’était pas très bien choisi…

Ricardo Mamood : Non, non, c’est un bon terme. Je ne pense pas que je puisse dire que ce soit de la discrimination directe que j’ai connue mais peut être qu’il y avait un peu de ça. Je vais vous donner un exemple. Moi, en tant qu’acteur étranger. Maintenant il y a des personnes qui me connaissent, mais au début quand j’ai commencé personne ne me connaissait. Et vous arrivez sur le plateau et personne, dans le casting ou l’équipe, ne vous dit bonjour. Vous leur dites bonjour et tout le monde se met à vous regarder en disant "  mais qui es-tu toi pour qu’on te salue ?  ". Evidement ce genre de choses est énervant parce que vous êtes un être humain malgré tout. Vous méritez le respect et la politesse.

C’est différent dans les autres pays. C’est une culture différente ici, une autre façon de faire les choses. Mais quand ils vous voient travailler et qu’ils voient que vous avez du talent, vous avez du répondant et que vous faites votre boulot, vous leur économisez du temps, vous leur économisez de l’argent. Vous faites du bon travail alors ils vous traitent différemment. Ils vous regardent avec d’autres yeux après ça.

Vous ne pouvez pas vraiment les blâmer. Il y a beaucoup d’agences ici qui recrutent les gens dans les rues autour des chungking mansion. Et les personnes qui arrivent sur le plateau ne sont pas des acteurs, juste des gens de passage ou autres. Ils font ça comme ça, juste pour tuer le temps. Ils ne sont pas performants et ils ne sont pas entraînés, ils ne savent pas comment travailler. Les quelques bons acteurs étrangers ont à payer le prix pour tous ces gens qui ont été amenés de cette façon. Les gens comme moi se sont entraînés toute leur vie et c’est manifestement différent quand vous avez de l’entraînement et de l’expérience. Ils ont ce pour quoi ils payent.

Mais d’un autre coté vous ne pouvez pas vraiment les blâmer d’être un peu tendu quand un visage étranger arrive sur la production, ils sont inquiets : "oh un autre figurant de chungking mansion, ça va être un cauchemar, on va devoir refaire 10 fois la prise ". Mais je ne peux pas appeler ça de la discrimination. Je pense que ça vient du métier, ça vient du business, un contexte spécifique à HK. Comme je l’ai dit après qu’ils vous ont vu travaillé, ils vous reconnaissent. C’est un petit monde donc les gens que vous avez croisés sur une production, vous en retrouvez la moitié dans celle d’après.

 

HKCM : Est-ce que vos lacunes en cantonais ont été un problème ?

Ricardo Mamood : Je suis sûr que ça a limité mon travail. Je suppose que j’aurais fait plus mais pas tant que ça. Parce que même si je parlais la langue, ces choses sont écrites pour les acteurs chinois. Je ne pourrais pas les jouer même si je parlais la langue. Je pense que ça aurait juste ouvert un peu plus mes opportunités de travail mais pas beaucoup, pas une énorme différence. Si vous ressemblez à un étranger on s’attend à ce que vous parliez anglais, pas cantonais.

 

HKCM : Y a-t-il un film sur lequel vous avez travaillé que vous préférez ou vous n’en êtes toujours pas satisfait ?

Ricardo Mamood : Je pense que pour moi ça a été une grande expérience de travailler pour des films, sur de très grosses productions et à HK, où les choses sont faites différemment des USA. En tant qu’acteur je ne suis jamais satisfait. Je veux plus, je veux tout, je le veux maintenant ! [voix très théâtrale] Oui j’aurais aimé en faire plus mais c’est le passé, je dois regarder vers l’avenir pour voir ce que je peux faire. Comment me réinventer pour être attractif, bien considéré et avoir des propositions.

J’adorerais faire plus, j’aimerais quelque fois qu’on ait des meilleurs scripts, et comme je l’ai dit précédemment, des scripts qui incluent l’idée de cet environnement cosmopolite où nous aurions des personnages de différentes ethnies. J’aimerais que les seconds rôles pour les acteurs étrangers soient plus développés de manière à ce que les acteurs comme moi et d’autres aient la chance de travailler davantage. Parce que d’habitude ces rôles ici sont brefs… Vous apparaissez à l’écran, dites quelques lignes et c’est fini.


Arrivée des méchants dans So Close

 

HKCM : Quelle a été votre scène la plus longue ?

Ricardo Mamood : J'avais beaucoup de dialogues sur So Close mais la plupart ont été coupés. C’était un film long donc ils ont coupé les maillons faibles, comme ils disent, les scènes avec des visages étrangers. Et dans Twins Effect ma première scène est… C’est une longue scène et j’ai beaucoup de dialogues. C’est très sophistiqué parce que ce sont des vampires de 2000 ans. Ils parlent d'une façon presque shakespearienne. Cela ajoute une certaine classe et c’est très bien donc je suis assez impatient de voir ça.

Je pense qu’il y a une nécessité de trouver un équilibre dans ces films dits basés sur l’action. Un bon équilibre entre la substance, l’histoire et l’action. Vous avez besoin d’équilibre. Matrix est un bon exemple, on a de la substance, une bonne histoire, des dialogues.

 

 
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