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Xanda
Critique de Laurent Henry Page 1
Infos
Auteur(s) : Laurent Henry
Florent d'Azevedo
Date : 25/12/2004
Type(s) : Analyse
Critique
 
 Liens du texte  
Personnes :
Marco Mak Chi Sin
Tsui Hark
Films :
Drunken Monkey
Vampire Hunters
Hero
Il était une fois en Chine
Star Runner
Xanda
Lexique :
Sanda
Wushu
 
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Après une expérience ratée aux Etats-Unis, un retour en demi teinte à Hong Kong, Tsui Hark s'est lancé dans une série de co-productions pan asiatiques. Après Era Of Vampires produit avec Singapour, Tsui Hark s'est allié avec un studio de Chine continentale pour réaliser un film sur le Sanda, une boxe très populaire en ce moment en Asie.

Comme toujours le pari était audacieux chez Tsui Hark. Il fallait déjà oser partir en Chine ! En dehors de ses superproductions comme Hero, le cinéma populaire chinois n'est pas très reluisant. Maladroit, peu inspiré et convenu, il donne plutôt l'impression d'une industrie très en retard par rapport à ce qui peut se faire à Hong Kong. En outre, choisir le film d'arts martiaux version " combat extrême " n'est pas pour rassurer. Le genre fait surtout penser à des séries Z ultra violentes et caricaturales. Enfin Tsui Hark a choisi de faire appel à de vrais combattants. Pas de star donc pour vendre le film et des individus forcément moins glamours que les acteurs professionnels. Quand on sait que le film a traîné un certain temps dans les cartons, on pouvait s'attendre à une série Z mal jouée et violente, destinée aux paysans chinois.

La vision de Xanda réserve contre toute attente une bonne surprise. Sans être un chef d'œuvre, il témoigne d'une production soignée et d'une volonté de proposer un divertissement de qualité. Certes, sur plan de l'intrigue, les grandes lignes du scénario sont bien peu originales. C'est l'histoire d'un jeune chinois, spécialiste en wushu, qui part faire fortune à Shenzhen. Il y découvrira en fait l'amour et les compétitions de Xanda. Sur ce canevas on ne peut plus simple, le scénario inclut, dans la pure tradition du film d'arts martiaux, les poncifs comme les défaites humiliantes, les entraînements, les frictions avec l'entraîneur et j'en passe. Mais dans ce cadre très conventionnel, quelques éléments originaux viennent apporter un peu de fraîcheur.

 

 

D'abord, une série de flash-back vient éclairer la personnalité du héros. Non pas comme d'habitude pour évoquer des traumatismes ou des principes d'enseignements, comme dans la série Kung Fu par exemple, mais pour retracer une " histoire d'amour " entre le héros et une paraplégique. Ce choix surprenant permet de créer un background psychologique différent de ce qui se fait d'habitude avec ce type de personnage. Ensuite les motivations du héros ne reposent pas sur un principe de vengeance, la recherche de la gloire ou d'une mission à accomplir. Il s'agit en fait pour lui d'affronter la peur de la défaite et trouver le moyen d'un dépassement personnel. Ce n'est donc plus l'adversaire qu'il faut abattre, le combat est d'abord à mener contre soi. Cet angle, même s'il est trop peu développé, change radicalement des habituels duels et rivalités qui font la trame des films sur les sports de combat. Enfin ce parcours initiatique peut aussi prendre une dimension allégorique. Auteur en partie du scénario, Tsui Hark ne fait-il pas un bilan de son propre parcours ? On peut voir dans la paraplégique, l'image de Hong Kong, l'idéal passé et disparu. Comme le boxeur, Tsui Hark doit affronter ses échecs. Et l'histoire d'amour du héros avec la Chinoise n'annonce t-il pas le rapprochement que souhaite entreprendre le réalisateur avec la Chine ? Comme souvent, l'apparente simplicité du scénario cache d'autres niveaux de lecture et recèle ici une part de biographie.

 


Ning et Qiang

Un amour passé

 

Du point de vue de la mise en scène, Marco Mak et Tsui Hark proposent un modèle d'efficacité. Cadrage et montage sont plutôt classiques, mais sophistiqués, sans donner cette impression de tape à l'œil, qui mine trop de films aujourd'hui. Quel plaisir de voir un film à la mise en scène élégante, qui cherche toujours à renouveler l'intérêt à l'aide de petits effets originaux. Très réalistes, les combats sont moins chorégraphiques que dans les Il était une fois en Chine. Loin de se complaire dans la violence propre au genre, le choix s'est porté sur les notions de choc et de puissance, les boxeurs gagnant en usant l'adversaire. Et si les boxeurs sont moins charismatiques que des acteurs, ces véritables athlètes donne aux matchs une efficacité, une grâce et une puissance rarement vues sur grand écran dans le domaine des sports extrêmes.

Néanmoins le film n'est pas un chef d'œuvre. L'ambition du projet, tant formelle que thématique, semble muselée par une volonté de rester avant tout un divertissement sans prétention. Et finalement ce choix fait du film un produit quelque peu trop classique et traditionnel. Il aurait pu être tourné 10 ans plus tôt. Il est dommage que Tsui Hark n'ait pas réussi à davantage intégrer les audaces visuelles, qu'il a développées ses dernières années, dans un projet plus commercial. Le film n'est pas assez moderne et c'est sans doute ce qui explique que Tsui Hark ne l'a pas signé lui-même.

 


Tsui Hark donnant ses instructions

Deux combatants de Xanda sur le ring

 

Ces défauts ne doivent pas condamner Xanda. Le résultat est à la hauteur du projet, à savoir 90 min d'un bon divertissement, qui respecte son spectateur en évitant la facilité. A ce titre le film fait bien mieux que Star Runner ou Drunken Monkey, deux projets similaires, pour le coup complètement ratés. Néanmoins il est difficile, dans ces conditions, de faire le point sur la carrière de Tsui Hark. Les limites de Xanda révèlent t-elles un déclin inexorable du réalisateur-producteur ? Ou faut-il interpréter cette petite réussite comme une œuvre de convalescence annonçant un retour plus fracassant ? Les deux réalisations en projet pour 2004, les adaptations du manga Initial D et d'un roman de chevalerie chinoise devraient permettre d'évaluer ce que l'homme a encore vraiment dans le ventre.
 
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