A Better Tomorrow a été une œuvre fondatrice dans sa manière de mettre en scène des fusillades ultra stylisées où chorégraphie créative et réalisation à la précision quasi mathématique se marient en un tout furieux et esthétique. Encore aujourd'hui, le film est une référence du genre (ah, cette fameuse séquence dans le restaurant…). On se doute bien que le film de 1967 ne peut égaler l'œuvre de 1986. Mais, replacé dans son contexte, Story of a Discharged Prisonner a de belles qualités à faire valoir.
Les quelques scènes d'action qui parsèment le film sont marquées du sceau de la violence et de l'énergie. Pas de chorégraphies longues et complexes mais une approche plus réaliste (n'excluant pas quelques mouvements martiaux) mettant l'accent sur l'impact. Ce résultat est atteint par un montage étonnamment découpé pour l'époque ainsi que la mise en valeur des chutes et autres destructions d'objets environnants. Evidemment, la conviction des acteurs (Patrick Tse en tête) participe également pour beaucoup à l'efficacité de ces séquences. Précisons cependant que tout est loin d'y être parfait : Les faux raccords sont nombreux, la vitesse des coups fluctue grandement et certaines actions sentent le téléphoné… Mais ces défauts n'empêchent pas pour autant ces scènes de fonctionner.
Maladroit mais efficace, voila une façon adéquat de décrire la réalisation de Story of a Discharged Prisonner. En cela, Patrick Lung s'inscrit exactement dans le même courant que les autres metteurs en scène officiant dans ce type de productions comme Chor Yuen. Budgets réduits et temps de tournages très courts étaient des contraintes avec lesquels il fallait invariablement composer. Pas vraiment les meilleures conditions pour fignoler la mise en scène. Mais les capacités d'adaptation des réalisateurs permettaient de contourner une bonne part de ces obstacles. Après tout, il s'agit là de l'essence même du cinéma de l'ex-colonie Britannique. |