Alan Mak: C'est une histoire simple. Depuis le début, le producteur à la Golden Harvest voulait que je fasse un film sur une Rave party à Hong Kong dans les années 1990. Je n'y avais jamais participé donc j'ai fait quelques recherches sur le sujet pendant à peu près trois mois. Le producteur avait dit qu'il ne fallait pas parler de drogue, de sexe ou d'autres aspects les plus intéressants des Rave parties. Donc, j'ai décidé que je voulais faire un film qui aurait une structure narrative distinctive sur un homme qui se rend à une rave party, se soûle, lève une fille, l'oublie, puis tente de retrouver qui elle est. A la fin la fille est en fait un homme. C'est juste une histoire simple organisée en trois parties basées sur un principe structurel qui n'avait jamais encore été utilisé à Hong Kong. C'est un petit film mais je l'aime beaucoup.

Alan Mak: Ca faisait partie du contrat. J'avais besoin de Mark Lui pour un rôle et il n'y avait pas assez d'argent pour lui, nous l'avions aussi contacté pour s'occuper de la musique.

Andrew Lau: J'ai travaillé en tant que directeur de la photographie sur tant de films City on Fire, As Tears Go By, Young And Dangerous et beaucoup d'autres. Bien sûr j'aime réaliser, je peux alors contrôler la photographie, la direction d'acteurs, etc. A Hong Kong généralement les acteurs ont beaucoup de pouvoir mais j'ai besoin de tout contrôler. Quand j'étais cameraman, par moment j'étais très en colère parce que je ne pouvais pas tout contrôler. Même quand vous faites une prise que vous n'aimez pas, le réalisateur peut dire que c'est bon et ça fini dans le film. Donc c'est pourquoi je préfère être réalisateur.

Andrew Lau: Non, bien sûr que non. Quand j'ai fait le premier, je l'ai pensé comme d'un seul bloc. Après les résultats au box office nous avons commencé à penser à une série. Au départ je ne voulais pas tourner ce film. Je ne voulais pas faire de film sur les triades. Un jour on m'a donné une bande dessinée et on m'a dit de tourner le film. Je ne l'aimais pas et je ne voulais pas le faire. Il y avait beaucoup de violence. Après une ou deux semaines de travail j'en ai fait une autre sorte de film. C'est pourquoi j'aime le titre Young And Dangerous. Ce film m'a donné l'opportunité de travailler avec un groupe de jeunes acteurs qui n'étaient pas chers et de faire un film pour les jeunes. J'ai juste gardé le contexte et quelques personnages de la bande dessinée, et Wong Jing m'a permis de faire quelque chose de différent. Nous l'avons tourné rapidement et alors que nous terminions j'ai commencé à penser au second car il restait énormément de choses qui n'avaient pas été abordées. Alors nous avons décidé d'en faire un autre mais nous devions attendre la sortie du premier. En fait, nous avons eu des problèmes à sortir le premier car nous n'avions pas de stars et qu'il ressemblait à n'importe quel autre film sur les triades. Les distributeurs étaient vieux jeu et ne comprenaient pas la culture jeune dans le film. Ce film était fait pour les jeunes, ils ne comprenaient pas les vêtements, les coiffures, etc. Ils ne savaient pas comment le prendre. Plus tard, nous avons eu une période de deux semaines [de distribution sur grand écran], mais nous n'avions pas de réservation sûre. Nous avons quand même eu le créneau de projection de minuit, et le bouche à oreille a fonctionné très rapidement. Alors on nous a demandé de tourner le deuxième le plus vite possible.

Alan Mak: J'aime beaucoup tourner en Thaïlande parce que là-bas le gouvernement est très coopératif. La police vous aide à fermer les routes pour pouvoir filmer. Les gens de l'industrie sont bien entraînés aussi car ils ont travaillé sur beaucoup de films hollywoodiens, particulièrement des films de guerre.

Andrew Lau: Filmer en Thaïlande est facile. Les coûts sont raisonnables et les gens sont très ouverts.

Andrew Lau: J'aurais besoin de plus de deux jours pour répondre à cette question, c'est une très longue histoire. Wong Jing était vraiment mon maître quand j'étais assistant cameraman. Nous nous sommes rencontrés il y a longtemps, en 1981 quand j'étais très jeune. Je travaillais avec lui. Plus tard, quand il a quitté la Shaw Brothers et qu'il a réalisé tant de films à succès, j'ai aussi continué ma carrière en tant que cameraman. Nous voulions travailler ensemble, mais nous n'avons jamais réussi à être réunis sur un projet. En 1992, j'ai rejoins sa compagnie (Wong Jing's Workshop) en tant que réalisateur. J'ai réalisé plusieurs films qui n'ont pas été de gros succès mais qui n'étaient pas trop mal non plus.

Donc j'ai rapporté ça à Wong Jing, Wong Jing et Manfred Wong se connaissaient, ils avaient à peu près le même âge. Wong Jing a dit « vraiment ? », j'ai dit « oui ». Alors Wong Jing a pris le téléphone, il a appelé Manfred et l'a invité à « yam cha » (boire un thé). Ce n'était pas ce que je voulais. Je voulais que Wong Jing fasse quelque chose à propos de Manfred. Wong Jing a organisé une rencontre entre Manfred et moi. Wong Jing a suggéré que nous montions une compagnie tous les trois. Donc nous sommes devenus amis grâce à Wong Jing.

A ce moment, nous avons vraiment commencé une nouvelle vie. Le premier film pour la nouvelle compagnie était Yound And Dangerous. Donc, à cette époque, nous sommes devenus bons amis et nous avons commencé à faire beaucoup de films ensemble. Encore maintenant nous sommes bons amis.