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Festival Cinémas & Cultures d'Asie, Lyon 2004
Critiques des films 1/4 - Page 2
Infos
Auteur(s) : Bastian Meiresonne
Date : 20/11/2004
Type(s) : Critique
Compte rendu
 
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Personnes :
Chow Yun Fat
Christopher Doyle
Kaneshiro Takeshi
Leon Lai Ming
Andrew Lau Wai Keung
Andy Lau Tak Wah
Ang Lee
Jet Li
Alan Mak Siu Fai
Francis Ng Chun Yu
Danny Pang Fat
Chapman To Man Chat
John Woo
Zhang Yimou
Zhang Ziyi
Films :
Le Syndicat du crime
Jiang Hu
Tigre et dragon
A toute épreuve
Hero
Le Secret des poignards volants
Infernal Affairs
Infernal Affairs II
Infernal Affairs III
Sex And Zen
Studios :
Shaw Brothers
Lexique :
Wu Xia Pian
 
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Takeshi Kaneshiro et Andy Lau
‘'Hero'' de Zhang Yimou

Chine – 2002 – 1h35
Reprise
MA NOTE : 7/10

En l'an 0, le roi du pays de Qin conquiert différentes régions de la future Chine avec pour l'ambition de réunifier le pays. Des assassins sont alors envoyés par des provinces résistantes, afin de tuer l'ambitieux empereur. Ce dernier offre une forte récompense à celui qui achèvera les tueurs. Se présente alors le mystérieux Sans Nom amenant avec lui les armes des tueurs soi-disant morts au combat. Il raconte sa version de ses différents affrontements.

Rapide retour sur l'un des plus gros succès asiatiques à travers le monde de ces dernières années.

Repris à l'Asiexpo 2004 dans sa version – désormais – courte/internationale, c'est toujours avec autant de bonheur, que l'on découvre Hero, ce wu xia pian re-actualisé sur grand écran ; car c'est effectivement la grande beauté qui donne la force au film. Parfaitement réalisé par un Zhang Yimou très à l'aise dans un exercice de style nouveau pour lui, tout mérite revient également à la merveilleuse mise en images par le grand Christopher Doyle.

Les chorégraphies sont exécutés avec grâce par un Jet Li visiblement très en forme et prouvant une nouvelle fois, que des combats mettant en scène des acteurs n'ont rien à voir avec ceux réalisés par des véritables artistes martiaux.

Bien évidemment, le sous-contexte politique est toujours aussi agaçant et présomptueux ; mais il n'entache en rien la parfaite maîtrise de l'ensemble.

Zhang Yimou brille par cet exercice de style ; malheureusement il n'arrivera pas du tout à transformer son second essai qu'est l'exécrable Secret des Poignards Volants.

 

‘'House of Flying Daggers / Secret des Poignards Volants'' de Zhang Yimou

Chine – 2004 – 1h59
Avant-Première
MA NOTE : 3/10

Au 9 e siècle, la déclinante dynastie Tang doit faire face à de nombreux révolutionnaires tentant de renverser le pouvoir en place. Les deux capitaines Leo et Jin élaborent alors une habile stratégie, afin que la jeune danseuse aveugle Mei – supposée appartenir au clan des Poignards Volants – les mène au repaire des insurgés. Chemin faisant, Jin et Mei tombent amoureux l'un de l'autre ; pourtant un énorme coup de théâtre menace leur idylle naissante.

Outre son nationalisme exacerbé, les critiques ont reproché au précédent film de Zhang Yimou, Hero, de privilégier la forme sur le fond et de ne pas avoir suffisamment développé ses personnages. Tenant compte des remarques, le réalisateur s'est donc attaqué à l'histoire d'un tragique triangle amoureux, tout en préservant la forme.

Encouragé par les bons résultats de son précédent film, le gouvernement chinois accorde entière confiance au réalisateur et lui donne tous moyens de réaliser une superbe fresque entièrement destinée au marché mondial. Cette manière de faire rappelle étrangement l'époque passée des années ‘80s, où la Chine avait voulu faire part égale avec les cinémas d'Hong-Kong et du Japon et avait fortement investi en des films tels que la trilogie des Shaolin avec Jet Li ou encore Les Champions de Tianjing . Les résultats étaient certes honorables, mais loin d'égaler quelque chef-d'œuvre de la Shaw Brothers ou des grands maîtres japonais.

Suite au succès mondial du Tigre et Dragon d' Ang Lee, la Chine s'empresse donc à emboîter le pas dans la brèche entrouverte du renouveau du wu xia pan. Zhang Yimou sera leur porte-parole officiel. Ironie du sort, Yimou avait été plusieurs fois menacé d'une interdiction totale de filmer, suite à ses pamphlets accusatoires d'une certaine Chine dictatoriale, tel que son Vivre ou Qiu Ju  ; en revanche, il jouissait d'une véritable reconnaissance en tant qu'artiste à l'étranger, fait qui n'a pas échappé à la Grande République. Faisant d'une pierre deux coups, ils pensent donc se mettre à la fois critiques et public dans la poche…

Le sous-entendu politique (et policé) de l'autrement magnifique Hero aura surpris plus d'un, plus habitué aux idées révolutionnaires de la part de son réalisateur. House of Flying Daggers n'est au moins pas un autre chant de gloire à la Grande Patrie ; la double lecture du déclin de la prospère dynastie Tang par des révolutionnaires vivant au plus près de la Nature saurait même être interprété comme une métaphore d'une éventuelle révolte organisée des gens de la Terre contre le système en place de nos jours, mais Zhang ne creusera pas cette piste. Il est bien trop occupé à soigner la forme du film, tentant de surpasser chaque scène par des décors et costumes toujours plus somptueux. Il a également recours à bon nombre d'effets spéciaux, certes sympathiques, mais trop visibles à l'écran. Les images de synthèse sont même d'un sombre ridicule, quand ils mettent en scène des Laguioles virevoltant sur tout l'écran pour achever à coup sûr les malheureux figurants dans leur folle course. Des mottes de terre griffonnées donnent lieu à des séquences musicales interminables et sans autre intérêt que de rallonger un film déjà trop long d'une bonne demi-heure.

Quant à la mise en scène, elle reprend allégrement des séquences entières de la trilogie du Seigneur des anneaux , sans jamais égaler la maîtrise et l'originalité de son mentor. Les archers rappellent Legoslas et le clan des Poignards Volants ressemble au peuple des elfes, les oreilles pointues en moins. Même la dite fameuse séquence dans la forêt des bambous n'est qu'une redite fatiguée de la séquence du combat dans les arbres dans le film d'Ang Lee.

L'histoire réserve effectivement quelques rebondissements inattendues, mais n'est finalement qu'une variante de plus/de trop d'une histoire d'amour impossible et tragique entre deux êtres séparés par la force des choses. The Bride with white hair avait su faire beaucoup mieux une quinzaine d'années plus tôt.

Andy Lau semble peu à l'aise dans son rôle. Une espèce d'aubergine collée sur son casque, il reprend son personnage campé dans Infernal Affairs et ne saura jamais émouvoir dans un rôle pourtant tragique. Takeshi Kaneshiro est impassible et Zhang Yiyi se contente de prendre de jolies poses. D'autre part, toute chorégraphie aussi parfaite soit-elle ne saura jamais combler les lacunes martiales de simples acteurs.

Se terminant sur une finale absolument ridicule, le film laisse pantois : si la Chine se met dès à présent à l'heure du block-buster commercial, qu'en sera-t-il dans quelques années ? Quant à Zhang Yimou, si fin observateur sensible de gens simples par le passé, aurait-il vendu son âme ? Seul l'avenir le dira, mais pas sûr que je sois encore devant un écran pour aller le vérifier…

 

'Infernal Affairs 1'' d'Anrew Lau & Alan Mak

HK – 2002 – 1h40
Reprise
MA NOTE : 7/10

Yan est un flic infiltré depuis près de dix ans dans les triades hong-kongaise. Sa véritable identité – connue seule par son supérieur hiérarchique – risque pourtant d'être révélée au grand jour par une taupe au sein de la police. Commence alors une course contre la montre durant laquelle forces de l'ordre et hors-la-loi tentent mutuellement de découvrir le traître se cachant dans leurs rangs.

Alan Mak dit avoir passé plus de quatre ans à fignoler l'écriture de Infernal Affairs avant de passer à la mise en scène en compagnie d' Andrew Lau (chef-opérateur et réalisateur reconnu).

L'une des particularités du cinéma hong-kongais est l'état d'urgence dans laquelle se font les films. Entre le début de l'écriture et la sortie du métrage ne s'écoulent généralement que quelques mois et il n'est pas rare qu'un tournage démarre sur une simple idée ou d'un scénario loin d'être terminé. Les résultats s'en ressentent forcément.

Le travail de Mak est en ce point exemplaire. Rarement un film du genre n'aura été aussi abouti, le traitement aussi chiadé. Puisant dans ce qui s'est fait de mieux dans le polar hong-kongais et notamment dans le renouveau du genre de la fin des années 80's, Mak a su parfaitement re-adapter un genre ultra-rabattu au goût du jour. Prolongement indirect de John Woo's A toute épreuve, le scénariste-réalisateur privilégie pourtant les états d'âmes de ses personnages au profit de fusillades et explosions spectaculaires. Ses protagonistes principaux sont sans cesse tiraillés entre l'être et le paraître. Yan tout d'abord, s'abandonnant à de fausses séances de psychothérapie, demandant à récupérer sa véritable identité sans savoir ce qu'il ferait si jamais il l'obtiendrait. Le machiavélique inspecteur Lau ensuite, dont les véritables blessures apparaîtront brièvement vers la fin – déjà toute tracée. Fin magistrale, au double rebondissement totalement inattendue, mais d'une logique implacable.

Cette perte d'identité est bien évidemment la métaphore de l'état d'esprit de la population hong-kongaise actuelle. Ni britanniques, ni Chinois (de la grande Chine communiste), la population est aujourd'hui en quête de sa propre identité ; mais si les réalisateurs des années 80s croyaient encore en des héros à l'esprit combatif, Mak dépeint des personnages perdus et en attente.

Seules quelques redites et des scènes maladroites entre Lau et sa fiancée cassent quelque peu le rythme et auraient mérité meilleur traitement. D'autres – au contraire – sont d'une efficacité redoutable. Le court instant de retrouvailles entre Yan et son ex-petite amie est en tout point exemplaire. Il suffit de deux phrases, pour que l'on apprenne la véritable identité (là encore cachée) de la petite fille accompagnant la femme. Magistral !

Si le casting est impeccable, l'équipe technique n'est pas en reste. Andrew Lau, chef-opérateur émérite est appuyé par l'excellent Christopher Doyle. Danny Pang assure le montage et parsème le film de ses petites touches personnelles (flash-backs, sur-découpage et arrêts sur image), désormais reconnaissable entre toutes.

L'un des plus gros et beau succès de l'histoire du cinéma hong-kongais, Infernal Affairs 1 est un polar diaboliquement efficace, qui mérite amplement son appellation de classique instantané.

 

‘'Infernal Affairs 2'' d'AnDrew Lau & Alan Mak

HK – 2003 – 1h59
Avant-Première
MA NOTE : 6/10

L'histoire démarre 10 ans avant le premier volet des affaires infernales. Le jeune Yan fait ses premiers pas parmi les triades, alors que Lau est infiltré dans les forces de l'ordre pour le compte de Sam. Suite à l'assassinat de son père, le jeune Francis Ng assume seul le rôle désormais fragilisé de chef des triades. Les envieux sont nombreux et chacun manigance pour s'emparer de la première place. C'est sans compter sur la machiavélique intelligence de l'héritier, qui met en place un plan implacable pour se débarrasser une fois pour toutes de ses ennemis. Sam, de son côté, n'est encore qu'une petite frappe qui ne vaut son ascension que par la forte présence de sa femme à ses côtés…

Autre fâcheuse habitude des producteurs hong-kongais que celle d'exploiter un filon jusqu'à épuisement, peu importe la qualité, pourvu qu'ils puissent faire du profit.

Suite au succès sans précédent du premier volet, deux séquelles sont immédiatement mises en pré-production pour être tournées d'une traite. La première sera finalement cette préquelle, revenant dix ans en arrière pour conter les débuts des principaux protagonistes d' Infernal Affairs 1.

L'originalité de cette fausse suite est d'aborder un genre totalement différent – celui du film des triades – en prenant des personnages déjà connus par les spectateurs. Apprenant d'avantage sur leurs personnalités et leur passé, le procédé permet également de faire revenir ceux que l'on sait condamnés, puisque morts dans le premier épisode. En même temps, le scénario intrigue également par une aventure totalement inédite.

Infernal Affairs 1 fascinait par la re-actualisation du genre archi-exploité au cinéma hong-kongais, celui du polar. Magnifique hommage à nombre de films passés, Alan Mak avait également réussi le difficile pari d'insuffler une nouvelle vie et ses propres thèmes obsessionnels. Cette suite est certes un film efficace, mais bien moins abouti. L'histoire est somme toute assez classique et ne cite pas autant de références, ni ne renouvelle le genre. Les quatre ans d'écriture concernant le premier épisode ont payé bien plus, que le scénario de cette suite qui sent avoir été bâclé.

Mak avait certainement tracé les grandes lignes de ce qui précédait au Infernal Affairs 1  et a su intégrer ces éléments lors de l'écriture du second. En revanche, il est fort dommage que les personnages de Yan et Lau n'aient pas été plus développés. Quelques références au premier volet ne sont qu'esquissées, telle la fameuse ex-amie de Yan et sa fille apparaissant au détour d'une brève scène. Au contraire, le personnage interprété par Chapman To prend bien trop d'importance pour devenir finalement une sorte de pitre de service inutile, impression confirmée dans le catastrophique troisième épisode.

L'intrigue se concentre d'avantage sur des rôles secondaire, tous amenés à disparaître en cours de l'épisode. Seul le fort et intriguant personnage féminin interprété par Carina Lau est une véritable bénédiction au film, imposant par sa présence charismatique et ressort dramatique très important pour Sam et Lau.

Au final, l'idée de donner une préquelle d'un tout autre genre était d'une excellente intention ; une plus grande rigueur dans le traitement scénaristique et plus d'inventivité auraient certainement pu donner lieu à un autre grand classique. En l'état, Infernal Affairs 2 est un honnête film de triades, toujours servi par un excellent casting et une technique impeccable ; mais on s'attendait forcément à mieux…

 

 

‘'Infernal Affairs 3'' d'Anrew Lau & Alan Mak

HK – 2003 – 1h58
Avant-Première
MA NOTE : 2/10

Dix mois ont passé depuis la mort de Yan. Lau est toujours à la tête de la Police des Polices. Il apprend, que les triades avaient infiltré quatre autres taupes en-dehors de lui-même au sein des forces de l'Ordre. Cherchant à dévoiler leurs identités, soupçons et scrupules se mélangent bientôt pour ne former qu'une seule paranoïa aiguë…L'ancienne psy de Yan saura-t-elle être de quelque réconfort ?

Tournée dans la foulée de la première séquelle, ce troisième volet n'a une nouvelle fois rien à voir avec les deux premiers genres abordés. Si le premier était un magnifique hommage re-actualisé du polar et le second une lecture plus classique du film de triades, Infernal Affairs 3 est un mélange indigeste. Il y aurait bien des esquisses intéressantes sur la folie s'emparant petit à petit de l'inspecteur Lau ; quelques bouts d'un classique polar avec Leon Lai ou encore d'un film d'action high-tech où Lau serait une sorte de pendant du Tom Cruise issu de Mission Impossible

S'il n'y avait ces agaçantes scènes de comédies typiquement hong-kongaise et qui n'ont rien à voir dans cette trilogie. Non seulement, elles cassent tout semblant de rythme ; mais elles décrédibilisent surtout les protagonistes principaux. Voir Yan affublé des grosses lunettes du personnage de Chow Yun-Fat de Better Tomorrow batifoler bêtement avec sa psy est tout simplement désolant. Le voir au service d'un Chapman To surexcité ne fait plus aucun sens.

Quant au personnage de Lau, il jongle avec toutes sortes de gadgets high-tech pour pister une taupe et réussit même à endormir les quelques rares personnes se trouvant au commissariat à l'heure de pointe pour se promener tranquillement de bureau en bureau. On croit rêver !

L'intrigue principale tiendrait sur un ticket de métro et est constamment entrecoupée de scènes ne servant à rien. Quant à la fin (à n'en pas finir), elle aura eu pour conséquence de faire hurler de rire les spectateurs, alors que pour une fois les intentions de la part des scénaristes étaient de faire du drame.

Une seule explication quant à cet incroyable gâchis : pressé par le temps, Alan Mak n'a pas pu fignoler l'histoire certainement ambitieuse d'un homme (Lau) déchiré intérieurement, rongé par la culpabilité et s'identifiant de plus en plus à son ancien ennemi / alter ego (Yan). Du coup, l'équipe a été obligé d'improviser à même le tournage pour remplir le cahier des charges…Ou alors, les producteurs ont pris peur devant une histoire plus ambitieuse et ont voulu ratisser un public plus large après le semi-échec du second volet. Le profit au détriment de la qualité…Ce qui donne un sombre navet, réussissant à casser en quelques minutes un véritable mythe et n'ayant – au final – engrangé bien moins de dollars HK qu'escomptés. Affligeant !!!

 

‘'Metamorphosis'' de Fei Ling

Chine – 2003 – 0h52
Première Mondiale
MA NOTE : 4/10

1 individu sur 5000 est dit d'avoir des troubles d'identité sexuelle en Chine. En 1986, le gouvernement chinois autorise (plus ou moins officiellement) les opérations permettant de changer de sexe, soutenant même financièrement les personnes souhaitant une telle intervention et reconnaissant officiellement leur nouvelle identité en modifiant leurs papiers d'identité.

Ce documentaire brosse le portrait de deux hommes et d'une femme transsexuels.

Le photographe et artiste Fei Ling a relevé le difficile pari de tourner un documentaire sur la trans-sexualité en république chinoise. Bien que le gouvernement autorise et appuie le changement de sexe, le sujet fait partie des tabous de la Chine. Parmi des centaines de candidats potentiels, seuls les trois protagonistes apparaissant dans ce documentaire ont finalement accepté de se laisser filmer. Leurs personnalités sont diamétralement opposés : Chen Lan est une femme s'étant transformé en homme ; elle est la seule, qui semble vraiment à l'aise dans sa nouvelle nature et qui n'hésite pas à présenter famille et amis afin qu'ils puissent témoigner. Jia Yu est un jeune transsexuel, qui hésite à franchir le dernier cap consistant à se faire prélever son sexe. Lan Yi est un quinquagénaire, qui n'a accepté sa véritable nature que sur le tard. Rejeté par sa famille, il vit désormais reclus. Ayant subi l'intervention, il n'arrive pourtant pas à assumer pleinement sa transformation et garde le visage d'un homme, craignant la réaction de ses proches, s'ils se décidaient tout de même à lui rendre une visite un jour…

Fei Ling a pris le parti de ne s'attacher qu'à ses protagonistes. Ils répondent en toute franchise à toutes les questions et sont fiers d'arborer leur nouveau corps ; ce qui donne lieu à quelques séquences d'une rare beauté et d'une extrême sensibilité, tels les plans d'ouverture et de clôture.

En revanche, il aurait été intéressant d'avoir quelques avis extérieurs autres que les rares commentaires policés des quelques proches, tant le sujet prend une tournure fascinante dans un pays que l'on sait plus répressif sur des sujets bien moins délicats. Le réalisateur présent au festival a d'ailleurs plus d'une fois poliment contourné quelque question délicate de la part des spectateurs occidentaux.

Ce qui n'enlève en rien le louable effort de son réalisateur – et sa parfaite réussite – de montrer des gens parfaitement normaux, qui n'aient pour défaut que d'être né dans un mauvais corps.

 

‘'Take Out'' de Shih-ching Tsou & Sean Baker

USA-Taïwan – 2004 – 1h27
Première Française
MA NOTE : 3/10

Ming Ding travaille en tant que coursier dans un fast-food chinois à New York. Emigré clandestin, il s'est fortement endetté pour rembourser intégralement les frais de passage avancés par sa famille. En retard sur ses paiements, il n'a qu'une journée pour rassembler une somme d'argent importante. Les prêts de ses éparses copains ne suffiront pas. Son collègue lui propose alors à ce que Ming prenne en charge l'ensemble des courses à faire de la journée pour espérer à récupérer l'argent manquant par les pourboires des clients.

La récente explosion du numérique permet aujourd'hui à des nombreux réalisateurs en herbe d'avoir facilement accès à une panoplie complète pour tourner et monter des véritables films à peu de frais. Il est très loin, le temps, où quelques privilégiés projetaient fièrement des bouts de pellicule 8mm tressautant et cradingues sur fond de drap dans leur garage…Si ceci permettra très certainement une émergence de nombreux talents pouvant faire reconnaître leur don plus facilement qu'auparavant, nombreux seront également les navets à venir.

‘'Take out'' est le fruit de la collaboration d'une jeune réalisatrice et graphiste d'origine taiwanaise – dont c'est le premier long métrage – et de Sean Baker, auteur d'un premier long en 2001 (‘'Four letter words'') et producteur d'un film iranien (‘'Men in Patience'').

Partant de la bonne intention de dénoncer le ‘'rêve américain'' de nombreuses générations d'immigrés en montrant l'envers du décor à travers la difficile vie de Ming Ding, la paire de réalisateurs ne parvient pourtant pas à la hauteur de leurs ambitions. La faute en revient à une mise en scène inexistante (les cadrages à l'épaule sont réalisés au petit bonheur et au hasard et donnent très vite envie de vomir pour celui qui verra le film sur grand écran) et une idée de départ pas du tout exploitée. Si l'approche documentariste est salutaire, notamment par l'emploi du support DV, les réalisateurs ne s'en servent pas. L'idée de montrer la petite vie quotidienne du fast-food avec son lot de personnes (réelles) est excellente, mais il aurait fallu d'avantage s'attacher aux quelques silhouettes et véritables gueules cassées. Les plans de cuisine auraient également mérités d'être plus largement exploités, mais ne servent ici qu'à combler quelque vide scénaristique. Et puis il y a cette interminable partie montrant Ming en livraison chez d'innombrables clients. Il ne s'y passe rien ; des portes s'ouvrant, des gens réglant, Ming repartant. Soit il aurait fallu romancer les diverses rencontres, mais en l'état les interminables livraisons auraient eu besoin d'une bonne coupe.

La fin rattrape quelque peu le vide scénaristique par un ultime rebondissement, bien que frôlant le cliché et prévisible pour celui qui s'attendait encore à voir quoi que ce soit se passer à l'écran.

Mise en scène d'une tranche de vie certes difficile, mais sans grand intérêt, ce film est un exercice sans style, qui ne mérite aucunement une quelconque diffusion en salles.

 
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