La défaite des Boxers aux mains des troupes armées de la coalition internationale n'aura été que la dernière des nombreuses interventions musclées entreprises par les empires coloniaux d'Europe et du Japon pour s'imposer en Chine. Battu à plate couture à chaque fois, la Chine avait vu son intégrité territoriale compromise par la concession de nombreuses zones d'influence aux puissances étrangères. Toutes ces défaites avaient aussi entamé le moral des chinois qui ont fini par se faire appelés le "peuple malade d'Asie" un surnom lancé semble t-il par des Britanniques. À plus petite échelle, de nombreux occidentaux avaient aussi pris l'habitude désolante d'intimider les chinois en les menaçant, les bousculant et même en les battant à l'occasion(4). Tant au niveau politique que dans les contacts personnels les chinois du début du siècle vivaient donc dans un climat tendu et oppressant d'agression par les étrangers, ce qui les marqua beaucoup.
C'est pourtant avec le spectacle d'un homme fort occidental que débuta une série d'événements extraordinaire qui allait mener à une réhabilitation considérable des arts martiaux chinoise et consacrée Huo Yuan-jia en un héros national. En effet c'est après une de ses exhibitions de force, tenu en 1909 à Shanghai, que « Oupin » (transcription chinoise de O'Brian), lança un défit public au chinois; qui oserait venir le combattre à l'intérieur d'un ring. Cette bravade paru des plus insultants à une poignée de jeunes nationalistes chinois qui formèrent aussitôt un comité pour désigner un champion capable de relever le défi. On suggéra le nom de Huo Yuan-jia qui fut approché et qui accepta. Maître Huo se rendit en Shanghai avec un de ses disciples Liu Chang-sheng où l'on discuta des nombreuses modalités devant régir le combat. Aussitôt il y eut un petit problème Maître Huo ne connaissant absolument rien aux notions de match sportif occidental, il fallut le lui expliquer; l'usage de gants, la présence d'un arbitre et pas de coups au dessous de la ceinture. Maître Huo était aussi inquiet des conséquences si il devait tuer O'Brian durant l'affrontement.
Assez ironiquement, c'est un fier à bras britannique qui allait initier une série d'événements menant éventuellement à la réhabilitation des arts martiaux chinois et consacrer Huo Yuan-jia en un héros national. En effet, en automne 1909, un homme fort nommé O'Brian était venu s'exhiber dans un théâtre de Shanghai. Or après ces démonstrations de force « Oupin » (l'interprétation phonétique chinoise de son nom) aimait lancer un défi public au chinois : qui oserait venir le combattre à l'intérieur d'un ring. Cette bravade parut cuisamment insultante pour une poignée de jeunes nationalistes chinois qui formèrent aussitôt un comité pour désigner un champion capable de relever le défi. On suggéra le nom de Huo Yuan-jia qui fut approché et qui accepta. Maître Huo se rendit à Shanghai avec l'un de ses disciples Liu Chang-sheng où l'on discuta des nombreuses modalités devant régir le combat. Aussitôt il y eut un petit problème car O'Brian insistait pour que l'affrontement consiste en de la boxe. Or Maître Huo ne connaissant absolument rien aux notions de match sportif occidental et il fallut donc le lui expliquer : l'usage de gants, la présence d'un arbitre et pas de coups au dessous de la ceinture. Maître Huo était aussi inquiet des conséquences si il devait tuer O'Brian durant l'affrontement.
On parvint cependant à régler les problèmes, on fixa une date
date à la fin du mois de juin 1910 (5) et on commença à organiser l'événement en bâtissant une plate forme surélevée dans un des parcs de Shanghai. Le jour du match arrivé, O'Brian ne se présenta pas. Certains ont prétendu qu'il était trop dédaigneux des chinois pour venir, d'autres plus nombreux ont affirmé que, informé de la détermination de Huo Yuan-jia, il prit peur et fila en douce de Shanghai. L'honneur chinois était sauf mais les nombreux spectateurs venus assister à l'événement étaient privés d'un match prometteur. Bruyante et agitée, la foule réclama un tournoi amical ouvert à tous, ce qui leur fut accordé. Un premier challenger se présenta nommé Chao qui était un véritable géant. Il ne se mesura pas contre Huo cependant mais contre son disciple Liu Chang-shang, comme le voulait la tradition. Spécialiste du combat de rue, Liu défit son adversaire assez aisément. C'est alors que se présenta Chang de Hoi Mei qui était lui-même un instructeur de combat. Encore une fois c'est Liu qui partit combattre le challenger au nom de son maître. Cette fois ci le combat fut beaucoup plus relevé et impressionnant. Les adversaires étant de force égale il fallu arrêter le match en les déclarant ex-aequo.
L'événement fut un grand succès et on décida de le continuer la journée suivante. Le lendemain ce furent plus d'un millier de personnes qui se présentèrent devant la plate-forme, la nouvelle du tournoi ayant fait le tour la ville. Cette fois Chang lança un défi directement à Maître Huo qui le releva. Ce fut un terrible combat mais Maître Huo finit par l'emporter. Par la suite plus aucun challenger ne vint se présenter. Le spectacle ne fut par terminé pour autant puisque Maître Huo et son disciple firent de nombreuses démonstrations de combat et des taos (c'est-à-dire des katas; formes exécutant des combats mimés) devant une foule enthousiaste. Pour finir Maître Huo fit un petit discours à la foule ou il parla longuement et passionnément des arts martiaux chinois avant de répondre à des questions.
Même si enfin de compte le combat boxeur occidental contre maître martial chinois n'eut pas eu lieu, Huo Yuan-jia n'en fut pas moins acclamé comme un grand héros ayant tenu tête à un agresseur étranger. De plus les démonstrations martiales du maître avec son disciple avaient également rappelé aux chinois la valeur de leur wushu et réhabilité sa réputation. Sans nul doute à cette occasion nombreux furent les soit disant « hommes malades d'asie » qui retrouvèrent une fierté et une confiance en soi depuis longtemps entamée.
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