Le pivot romanesque de Have Sword tourne autour de la romance prude entre les personnages de David Chiang et celui de Li Ching. Cela fait un peu bizarre qu’un film de Chang Cheh, cinéaste des amitiés martiale viriles, ait un personnage de femme épéiste et que le film tourne autour d’une bluette amoureuse mais il faut dire qu’à l’époque même si se Chang avait imposé des héros masculins forts, ses thèmes homo-érotiques, qui allaient plus tard dominer son œuvre, n’étaient encore qu’au stade du balbutiements. En fait le wu xia pian se conjuguait encore presque totalement au féminin comme le prouvait le grand succès des films mettant en vedette Cheng Pei Pei qui trônait au sommet du box-office encore plus que ceux de Chang Cheh. Quoi qu’il en soit dans Have Sword Li Ching, véritable petite fleur, n’est guère crédible en tant qu’épéiste. Excepté pour un petit bout de scène où elle est aisément vaincue par « le Fléau » Chang Cheh ne lui donne aucun combat à faire et ce n’est que dans la dernière partie qu’elle entre brièvement dans le feu de l’action. Même si sa supposée romance avec David Chiang fait assez mièvre et convenue, Li Ching dans son rôle d’avenante ingénue n’en n’a pas moins un charme indéniable et s’impose suffisamment pour ne pas paraître un personnage purement superflu et accessoire comme bien des rôles de femmes le sont chez Chang Cheh.
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