Auteur :
Léon Hunt
Editeur : Wall Flower Press
Nombre de pages : 228 (que du texte, seulement 18 illustrations en N&B)
Langue : Anglais
L’auteur fait une étude du cinéma d’arts martiaux en général, souvent méprisé par la critique dite sérieuse, en évoquant certains classiques fondateurs et stars de premier plan, tout en faisant la lumière sur les influences diverses (mythologie Shaolin, Opéra de Pékin) et l’impact des diverses technologies dans son développement (jusqu‘au jeu vidéo).
Le livre se compose de 8 chapitres.
Chapitre 1 : Wicked shaped/Wicked lies
Un chapitre particulièrement intéressant sur la notion d’Authenticité dans les performances des artistes martiaux à l’écran et le travail des chorégraphes, ainsi que tous les outils technologiques mis à leur disposition (doublures, câbles, montage, etc). A mille lieues des jugements à l’emporte-pièce et démagogiques type « Jet Li et ses câbles minables ! », « Seul Bruce Lee a présenté le vrai Kung fu à l’écran ! », l’auteur démontre bien que chacune des grandes figures du cinéma martial a sa propre conception de l’authenticité (celle-ci divergeant considérablement de Sammo Hung à Liu Chia-liang, de Bruce Lee à Yuen Woo-ping).
Chapitre 2 : Burning Paradise
Etude sur la mythologie Shaolin et ses héritiers : l’accent est porté sur la série de films initiée par Liu Chia Liang d’abord ceux réalisés par Chang Cheh, puis par Liu lui-même une fois qu’il passa à la réalisation.
Chapitre 3 : Exit the Dragon, Enter the Shadow
Comme son nom l’indique, sont évoqués la mort de Bruce Lee le Petit Dragon, sa répercussion, ses clones et l’aventure des « Games of Death ».
Chapitre 4 : Fat Dragons and Drunken Masters
Comme on s’en douterait, ici c’est l’éclosion de Jackie Chan, Sammo Hung et Yuen Woo Ping et les personnages « subversifs » et bourrés de défauts qu’ils ont mis en scène (maître ivre, le mendiant So, etc), ainsi que les ruses, fourberies et astuces, loin des idéaux confucéens des valeurs martiales traditionnelles.
Chapitre 5 : The Lady is the Boss ?
Chapitre essentiel sur la Femme dans le cinéma d’arts martiaux, l’auteur se concentrant essentiellement sur Angela Mao et Kara Hui dans le kung fu old-school, puis Brigitte Lin à l’avènement du néo-wu xia pian initié par Tsui Hark dans les années 1990, et enfin le film récapitulatif « Tigre et Dragon » avec les personnages de Cheng Pei Pei et Zhang Ziyi. Hunt apporte une lecture tout à fait juste sur les limites de l’émancipation de la Femme dans le cinéma martial et d’action en général (le fait que Mao, même en vedette, restait cadrée par des figures masculines), les raisons de leur occultation dans l’histoire des arts martiaux (le seul exemple de transmission de savoir martial de femme à femme étant Ng Mui et Yim Wing-chun), ainsi que sur la fascinante persona cinématographique de Lin, pour finir avec le film de Ang Lee.
Chapitre 6 : The last Hero in China ?
Ici, l’auteur consacre tout un chapitre à Jet Li, que je conseille à tous ses détracteurs, et démonte les contradictions du personnage : l’icône du PCC qui finit à Hollywood, l’expert en wushu qui sera décrié pour l’utilisation abusive des câbles par les tenants de « l’authenticité martiale » (cf chapitre 1), l’acteur qui présente toutes les vertus de la Tradition et qui fut le tout premier à entrer pieds joints dans la technologie (donc outil moderne), etc. Pour finir, un comparatif entre « Fist of Fury » et « Fist of Legend ».
Chapitre 7 : Transnational Dragons and Asian Weapons
Hunt aborde la migration des talents du cinéma hongkongais, en évoquant les exemples de coproductions dans les années 1970, jusqu’aux carrières de Jackie Chan, Jet Li, Yuen Woo-ping et consorts à Hollywood fin des années 1990.
Chapitre 8 : I know kung-fu !
La suite logique du précédent chapitre et la conclusion également logique du premier. En évoquant le niveau de la technologie à Hollywood qui a beaucoup emprunté du cinéma de HK, qui fait que le cinéma américain d’action puisse se passer des corps des interprète asiatiques, l’auteur fait le point sur la disparition progressive des corps qui est l’étape vers le virtuel et le jeu vidéo de combat (Tekken).
Prix vu sur Amazon : 24 US$ |