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Détective Dee : le mystère des sabreurs volants ou La réception du Wu Xia Pian en France
Le wu xia, c'est déroutant... 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Laurent Henry
Date : 29/8/2015
Type(s) : Analyse
 
 Liens du texte  
Personnes :
Tsui Hark
Zhang Yimou
Films :
Tigre et dragon
Détective Dee - Le Mystère de la flamme fantôme
Lexique :
Wu Xia Pian
 
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Page 2 : ... et déconcertant...


Il y a 15 ans, Hkcinemagic publiait un article pour tenter de définir la spécificité du genre du wu xia pian. La sortie sur les écrans français, puis en vidéo, des 2 opus de Tsui Hark consacrés au Détective Dee a récemment confronté le public français à ce genre si spécifiquement chinois. De nombreux commentaires sur le site allocine.fr montrent à quel point le fossé culturel reste important. Un internaute écrit à propos de Détective Dee et le mystère de la flamme fantôme : « Même si je conçois parfaitement qu'on puisse apprécier ce spectacle (car, pour moi, c'est avant tout d'un film spectaculaire dont il s'agit) je ne peux ranger cette production dans la même catégorie que le cinéma de Lang, Bergman, Hitchcock, Rossellini, Bunuel ou Renoir. Que des critiques spécialisés type "Cahiers du cinéma" (mais qu'ont-ils à voir avec ceux de la grande époque ?) ne semblent pas faire la différence me paraît ahurissant. Comme j'aimerais comprendre, j'essaie de lire les commentaires de ceux qui aiment le film, mais je ne suis pas plus avancé ». La convocation de la culture classique cinématographique ne permet effectivement pas d'appréhender et de classer des films comme les Detective Dee. De même les commentaires n'aident pas davantage notre internaute. On pourrait y ajouter les nombreuses critiques du net ou dans la presse. Cette masse d'écrits, formidablement plus développée qu'il y a 15 ans ne joue pourtant plus son rôle de transmission. Entre l'enthousiasme, exécration et l'entre soi, il manque trop souvent un travail, non pas d'évaluation, mais de compréhension d'un dispositif cinématographique s'enracinant dans des codes culturels qui nous échappe. L'objectif de cet article est d'utiliser l'étonnement des internautes français pour mettre à jour les écarts de perception qui se joue de ce type de film.

Pourquoi Tsui Hark ?

Il est vrai que ce réalisateur pose problème car sa démarche est souvent très provocante à l'encontre du public et son goût pour l'expérimentation formelle dépasse largement le cadre purement culturel. Ces postures en font un cinéaste particulièrement clivant, même en Asie. Néanmoins c'est aussi un artiste qui a placé la culture chinoise au cœur de son œuvre. Il la met en scène depuis son premier film, la discute, tente de la réactualiser dans le but de la transmettre aux spectateurs et notamment les plus jeunes, qui ont toujours été l'objet de ses attentions. Les sorties récentes au cinéma de 3 de ses films ont confronté directement le public français à cette revendication d'un cinéma résolument chinois dans ses codes. Mais l'objectif de cet article ne se limite pas à analyser le rapport de Tsui Hark à la culture chinoise. Au contraire, il s'agit de mettre en évidence les codes communs à tout un genre, voire à toute une cinématographie. C'est pourquoi les exemples de films qui serviront d'illustration ne seront pas pris chez Tsui Hark, mais chez d'autres réalisateurs pour bien montrer que les reproches faits par les spectateurs français à l'encontre des Detective Dee ne sont pas des choix propres à son auteur, mais ceux issus d'une culture cinématographique différente de la nôtre.

 
Le piège Tigre et Dragon

Dans les critiques sur les Dee, les internautes font de nombreuses références à certains films pour établir des comparaisons, d'autant que le distributeur / éditeur vidéo a utilisé la stratégie classique, mais dangereuse, de se servir de Tigre et Dragon comme modèle pour créer le désir chez le spectateur.

Les internautes ont aussi beaucoup cité les wu xia pian réalisés par Zhang Yimou. Et à chaque fois, ces films sont utilisés pour mettre en valeur les faiblesses des Dee. Un internaute déclare ainsi : « Je trouve qu'on est maintenant dans le côté débilitant de Tigres et Dragons. ». Cette remarque place Tigre et Dragon comme une référence du film de sabre que Tsui Hark essaierait d'imiter sans succès. Or c'est une lecture erronée de l'histoire du genre. L'ironie vient même du fait que c'est Tsui Hark qui a largement contribué à la création de l'esthétique que reprend Tigre et Dragon. Dans les années 80 et 90, il participe en effet au renouvellement des combats en faisant virevolter des chevaliers dans les airs à l'aide de systèmes de câbles. Pour le reste le travail d'Ang Lee a surtout consisté à gommer les spécificités du genre afin de rendre son film acceptable au regard occidental. Ces spécificités vont faire l'objet des points suivants.

 
« Déjà kitch à mort... »

Le mot Kitch revient régulièrement dans les propos des internautes et même de certains journalistes concernant l'esthétique des wu xia pian. Ce mot manifeste du mépris à l'encontre de ces films. Nous, les occidentaux, nous savons ce qu'est le bon goût, l'harmonie des couleurs… Les asiatiques, eux, utilisent des couleurs criardes et les mélangent avec un mauvais goût manifeste ! Ce regard bien vaniteux nous fait oublier que chaque culture développe sa propre esthétique. Les chinois, comme beaucoup de peuples asiatiques, aiment les couleurs vives et leur attribuent des valeurs bien différentes de celles que nous connaissons. Cette esthétique basée sur les couleurs vives n'est pas un signe de mauvais goût, mais au contraire, un moyen de montrer le luxe et le raffinement des films. Le jaune dorée est par exemple la couleur des empereurs. C'est pourquoi l'impératrice des Detective Dee arbore régulièrement des tenues de cette couleur, qui pour nous tient plus d'un style rococo.

Décors aux couleurs chatoyantes

Un autre internaute est outré : « Le pire : certains décors d'arrière plan aux couleurs si peu naturelles. ». Cette phrase réclame davantage de réalisme dans les décors. Or le wu xia pian se déroule dans un univers fondamentalement imaginaire, même s'il peut prendre son point de départ dans l'histoire réelle, comme c'est le cas pour les Detective Dee. Les décors sont avant tout une création poétique où les couleurs ont des significations bien particulières. Le genre du wu xia pian est par essence un genre antinaturel.

 
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