Bien que Fantasia 2014 ait présenté 28 films japonais (animés inclus), je n'ai eu l'occasion que d'en voir deux : Dancing Karate Kid, déjà abordé dans le chapitre précédent, et Mole Song : Undercover Agent Reiji par le cinéaste favori de Fantasia; Takashi Miike.
Un film de Miike est présenté à Fantasia dès la deuxième année du festival en 1997 : Fudoh The Next Generation et depuis lors, à l'exception de 1998, ces films ont été montrés à chaque année souvent en tant que présentation d'ouverture. Parmi les 25 œuvres de Miike vues à Fantasia jusqu'à aujourd'hui, il y a eu : Audition, Dead or Alive I et II, Visitor Q, Ichi The Killer, The Great Yokai War et 13 Assassins. Pas étonnant alors qu'on considère Miike comme le cinéaste culte de Fantasia. Bien que je n'apprécie moi-même que fort moyennement Miike et ses films, je vais en voir si l'occasion s'y prête comme s'est survenue au cours de Fantasia 2014.
The Mole Song combine deux des genres de prédilection de Miike : l'adaptation live de comic manga (dans ce cas-ci le sérial Mogura no uta) et le film yakuza subversif. Le récit présente Reijji un jeune policier si gaffeur et inepte que ses chefs le recrutent pour servir de taupe au sein d'un groupe Yakuza : c'est un tel ahuri que personne ne pourrait le soupçonner d'être un flic infiltré .
Plongeant tête la première dans une mission quasi-suicide, Reijji connait toute sorte de péripéties aussi éprouvantes que saugrenues où sa bêtise est constamment contre-balancée par son courage et sa détermination. Puceau, son obsession envers la naïve jeune policière Junna l'aide souvent dans des situations difficiles tout comme « l'hymne de la taupe » un chant créé exprès par ses supérieurs de la police pour le motiver.
Mole connait un départ canon avec son personnage de policier ahuri qui doit subir une série d'épreuves débiles afin de prouver sa valeur, incluant celui d'être harnaché à poil sur le capot d'un bolide. Les personnages d'un caïd fou de papillon de même que d'un autre muni de dents en diamant et qui joue les minous sont également des plus mémorables.
D'une durée de plus de 2 heures, Mole Song s'avère un peu trop long à mon gout, et le numéro du l'acteur Toma Ikuta, qui joue Reijj, en gueulard bravache devient un peu lassant à la longue.
Tout de même, le film n'en demeure pas un manga live bariolé et saugrenue passablement divertissant bien servie par la maitrise habituelle de Miike et sa touche outrancière/subversive habituelle. Comme je l'ai fait remarquer, mon appréciation générale de Miike n'est au mieux que moyenne, ceux par contre qui sont plus accoutumés à son style devraient adorer.