Montage rapide, mélange des genres et des registres, action délirante et délurée, soin apporté au cadrage, moments de pure poésie, le cinéma de Hong Kong s'est construit une identité originale sur plusieurs décennies, réussissant à s'adapter aux évolutions de son public. C'est ainsi que la Shaw Brothers s'est imposée à la fin des années 60 avec ses productions en mandarin, tournées en studio. Puis la Golden Harvest a conquis le public avec ses productions en cantonais et ses stars comme Bruce Lee ou Jackie Chan. Dans les années 80 la Film Workshop de Tsui Hark remet au goût du jour les grands genres chinois. Mais, au milieu des années 90, la troisième industrie cinématographique au monde, derrière l'Inde et la Chine, connaît un sérieux coup d'arrêt qui la plonge dans un déclin inexorable. Les films américains écrasent la concurrence locale au box-office, les grands noms s'exilent aux USA, personne ne les remplace vraiment, le piratage mine les productions Hongkongaise, la rétrocession à la Chine en 1997 inquiète. On va voir les films occidentaux à grand spectacle dans les multiplexes qui commencent à s'ouvrir, et on achète à peu de prix le VCD ou le DVD du film local, considéré comme un cinéma de seconde zone. L'industrie vivote, ne devant sa survie qu'au marché de la télévision et du satellite et à quelques coups d'éclat au box-office.
Face aux difficultés économiques, de nombreuses personnalités du cinéma de Hong Kong commencent à travailler avec la Chine continentale, espérant qu'un nouveau marché cinématographique puisse se développer là-bas. Au début, les premières tentatives s'avèrent décevantes. Il faut dire que les contraintes sont nombreuses (censure, producteurs chinois aux visions divergentes, public aux goûts difficiles à cerner). Néanmoins au cours des années 2000, une classe moyenne chinoise émerge. Avide de divertissements, elle va progressivement prendre d'assaut les multiplexes de cinéma qui pousse comme des champignons. Si, au départ, les films américains bénéficient de ce nouveau public, les productions locales vont, surtout à partir de 2010, réussir à progressivement s'imposer.
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