Li Han Hsiang est un des réalisateurs majeurs du cinéma hongkongais dont l'importance n'a pas encore été reconnue par la critique française et les fans. Malheureusement, en ne proposant qu'un seul film de l'impressionnante mais inégale filmographie de son auteur, cette rétrospective de Paris Cinéma ne permettra pas de changer la donne... Heureusement, le titre choisi fait partie des films les plus représentatifs des qualités du cinéma de Li Han Hsiang.
Tourné en 1963, année faste pour le productif Li puisqu'il réalisa également The Love Eterne*, le film suit la charismatique Wu (interprétée par la non moins charismatique Li Lihua) dans son ascension vers le trône puis son exercice du pouvoir.
Le choix de se concentrer sur le cas d'une des rares femmes ayant marqué de son empreinte l'Histoire Chinoise ne doit évidemment rien au hasard. Passionné par tout ce qui touche au passé dynastique de l'empire du milieu, le réalisateur est également un authentique féministe. Pour Li, il est clair que les jalousies et complots dont elle fut la cible tenaient en grande partie à son appartenance au sexe faible. Pour autant, cela ne l'empêchait pas de se montrer aussi impitoyable qu'efficace dans son administration du royaume...
En dehors de ces thématiques, le film vaut également pour sa superbe direction artistique. Assurée par Li en personne, épaulé d'une équipe technique compétente et fort d'un budget quasi illimité **, le film est un pur régal pour les yeux. La réalisation de Li est ample, idéale pour mettre en valeur ses magnifiques décors et accessoires tout en conférant une solennité royale aux événements décrits.
* Plus connu aujourd'hui pour son remake par Tsui Hark, The Lovers
** Mona Fong n'était pas encore aux commandes
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