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Films Canadiens |
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Cette année, les films des années 70 étaient à l'honneur avec la présentation d'une douzaine de films datant de cette décennie incluant un classique australien réalisé par un canadien : WAKE IN FRIGHT, un western québécois MUSTANG et un western spaghetti mettant en vedette le chanteur rock québécois Robert Charlebois : UNE GENIE, DEUX ASSOCIÉS, UNE CLOCHE. Au moins la moitié de ces films des « seventies » faisant partie d'une rétrospective spéciale vouée à deux producteurs canadiens : John Dunning et André Link dont la compagnie Cinéplex fondée en 1962 a été la première à produire ou distribuer des films d'exploitation au Canada. VALERIE, le premier film érotique à déshabiller la petite québécoise, ILSA, LA LOUVE DES SS de même que SHIVERS premier film de David Cronenberg font partie de leurs titres de gloire. On les crédite également avec la découverte de nombreux talents et la production des premiers films Canadiens à rapporter de vrais profits. Ceci dit, ils demeurent encore de nos jours des figures assez peu reconnues (ils n'ont pas d'entrées dans Wikipedia) excepté pour un cercle restreint d'amateurs. Moi même, je n'avais jamais entendu parlé d'eux auparavant.
Fantasia a décidé de leur rendre hommage en présentant quelques films qu'ils auront produit ou distribué au Canada, une bonne manière de promouvoir le cinéma canadien comme leur a demandé Téléfilm Canada et quelques autres commanditaires fédéraux/provinciaux, contribuant depuis quelques années, aux finances du festival. |
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Shivers |
Au départ, je comptais bien voir quelques-uns des films de cette mini rétrospective de six films. Malheureusement les circonstances ont fait que je n'ai pu en voir qu'un seul : le premier à être présenté et le plus original du lot : SHIVERS (BA) premier long métrage du plus reconnu des cinéastes canadiens David Cronenberg, célèbre pour ses classiques du cinéma d'horreur : VIDEODROME ou encore le remake de LA MOUCHE. Grosso modo, c'est une histoire de zombie excepté que les créatures sont affamées de sexe au lieu de la chair d'où des scènes de nudité, de baises et de violences sexuelles.
Il faut quand même attendre une heure avant que les créatures entrent vraiment en scène, le film se consacrant d'abord à présenter les personnages et la progression de l'épidémie causée par des parasites en forme de phallus envahissant le corps des victimes. Dix ans avant l'apparition du Sida, Cronenberg semble avoir anticipé avec une étonnante prescience, l'anxiété sexuelle des années 80. Génial.
Même si il s'agissait de son premier film, tant l'approche clinique de Cronenberg que ses obsessions sur les dérèglements biologiques et mentaux sont déjà au devant de la scène. Bien qu'il faut attendre un brin avant que les zombies du sexe apparaissent, le film crée dès le départ un climat de malaise qui ne va qu'en s'accentuant. Malgré ses 35 ans, son look un peu vieillot et la qualité parfois très moyenne de l'interprétation, SHIVERS passe encore très bien la rampe aujourd'hui. |
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Wake in Fright |
De nombreux articles ont décrit WAKE IN FRIGHT (BA) comme un classique perdu pendant près de quarante ans et un des meilleurs films australiens jamais faits. Paradoxalement, le film a été réalisé par un canadien Ted Kotcheff, ses personnages principaux sont joués par des acteurs britanniques et le portrait du mâle australien, décrit comme un loubard suintant avide de bière, est tout sauf flatteur. Bien qu'ayant connu un grand succès à Cannes et en France, le film fut froidement reçu en Australie et ignoré aux USA d'où sa rapide disparition qui perdura pendant des décennies jusqu'à ce qu'on retrouve miraculeusement les négatifs en 2009 et qu'on restaure digitalement le film. Sorti à nouveau, WAKE IN FRIGHT connut alors un énorme succès, les australiens étant plus capables de nos jours de se regarder dans le miroir même si les problèmes de consommation de bière sont semble-t-il toujours aussi importants.
WAKE IN FRIGHT est l'adaptation d'un roman d'un auteur australien Kenneth Cook qui décrit la descente aux enfers d'un enseignant citadin coincé dans un patelin de l'arrière-pays (le « outback ») peuplé de ruraux ivrognes et belliqueux et qui à force de fraterniser avec eux, tombe dans un cercle vicieux d'auto-dégradation à coup de chopes de bière et de chasse au kangourou. Le film est d'un naturalisme viscéral tant dans sa description des mâles australiens que l'ambiance étouffant de l'outback avec quelques moments d'onirismes cauchemardesques. Les deux acteurs britanniques tranchent un peu avec le reste des acteurs australiens, plus patibulaires, mais leurs interprétations sont excellentes avec un Donald Pleasance surprenant en docteur déchu, alcoolique et vaguement homo.
Après le film, le réalisateur Ted Kotcheff était dans la salle pour raconter quelques anecdotes sur la production et la renaissance du film. En plus des détails mentionnés plus haut, il s'est attardé sur la fameuse séquence de la sanglante chasse au kangourou où une dizaine de ces bêtes sont abattues à coup de carabine. C'est en accompagnant une petite troupe de chasseurs professionnels dans leur traque que Kotcheff put tourner ces scènes, une expérience qu'il aura trouvé des plus éprouvante. Il a aussi raconté comment dans ses recherches préliminaires avant le tournage du film il a eu l'audace d'entrer dans un bar rempli de loubards belliqueux ce qui avec son look de hippie qu'il avait à l'époque équivalait presque à du suicide. Grâce à son cran et son sens de l'humour, il aura réussi à se faire des potes parmi les locaux. À la question qui lui a été posé sur l'étrangeté d'avoir un canadien dresser un portrait si malaisé du mâle australien, il a répondu qu'un regard extérieur était parfois nécessaire et qu'ayant croisé des réalisateurs australiens tels que Bruce Berensford, Fred Schepisi et Peter Weir, ceux-ci lui auront admis qu'aucun d'entre-eux n'auraient jamais été capable de décrire les habitants de l'outback de cette façon. Une dernière chose que Kotcheff a révélé est qu'encore de nos jours, la consommation moyenne de bière par habitant en Australie était encore de 8 litres par jour.
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Mustang |
Un chanteur country engagé pour jouer lors d'un festival western veut éclaircir la mort suspecte d'un ami tué par un cheval fou lors d'un rodéo. MUSTANG est probablement le film le plus proche d'un western jamais tourné au Québec. C'est un vieux film longtemps oublié qui date de 1975. À l'époque, j'étais un gamin de 7 ans à peine et le souvenir du cheval invité à un show de variétés est resté ancré dans ma mémoire. Ce n'est que quelques années plus tard que j'ai pu voir le film à la TV et depuis lors, je n'en avais plus jamais entendu parler même dans des cours, des livres ou des documentaires sur le cinéma québécois.
L'histoire est contemporaine au moment du tournage et se déroule au Village de Saint Tite où se tient chaque été un festival western et où conséquemment chevaux et chapeaux stetsons sont aussi fréquents durant cette période de l'année qu'au Texas. Mustang met en vedette Willie Lamothe un chanteur country très célèbre à l'époque (Il avait même sa propre série TV : Le Ranch à Willie). Au delà de son évocation du western, le film joue également la gamme de la comédie, de l'enquête, du drame et même un peu du cinéma vérité puisque de nombreuses scènes ont été tournées pendant le festival de la ville. Le film aura suscité quantité de ricanements dans la salle, à cause de son look kitch-western très daté, de ses maladresses (mélo) dramatiques et l'emploi de nombreux clichés qu'il est loufoque de voir dans un film québécois. MUSTANG demeure toutefois très bien joué, fort réussi techniquement et malgré ses maladresses, son âge et son côté kitch reste une intéressante curiosité de par son coté enquête, son portrait de la sous-culture western-in Québec, et un retournement intéressant qui fait découvrir que le vrai salaud de l'histoire n'est pas celui qu'on pense.
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Un Génie, deux associés, une cloche |
Avant la présentation du film, le programmateur Simon Laperière a avoué que présenter le western spaghetti : UN GÉNIE, DEUX ASSOCIÉS, UNE CLOCHE (BA) dans une salle en présence d'une de ses vedettes, le chanteur rock québécois Robert Charlebois était un vieux rêve de sa part. Dernier western produit (et en partie réalisé) par le légendaire Sergio Leone UN GÉNIE est comme MON NOM EST PERSONNE un western picaresque mettant en vedette Terrence Hill auquel on a ajouté des éléments empruntés au film d'arnaqueurs THE STING de même que LES VALSEUSES d 'où la présence de Miou Miou. Charlebois complète le trio.
À l'époque de sa sortie, au milieu des années 70, le film a rapporté un grand succès mais fut accueilli sèchement par la critique. Ça se comprend avec son scénario décousu qui va partout et nulle part à la fois. Toutefois, le trio est sympathique avec un Terrence fanfaron, une Miou Miou pimpante et un Charlebois constamment ahuri. Reposant son humour sur la dérision avec une touche de surréalisme farceur, Un GENIE, est également rempli de rebondissements, de personnages truculents, de courses poursuite haletantes. Tourné en partie à Monument Valley, les décors y sont aussi souvent grandioses. Et pour finir, il y a le score musical d'Ennio Moricone lui aussi truculent à souhait. Sans être un grand classique, UN GÉNIE constitue un divertissement vif et amusant.
Après la présentation du film, Charlebois (encore plus frisé aujourd'hui que dans le film et semblant presque toujours aussi jeune plus de trois décennies plus tard) s'est rendu au devant de la salle avec un spécialiste de la cinémathèque française auquel Fantasia doit la copie du film. Il a bien sûr raconté sa participation dans le film dont il n'a jamais compris l'histoire jusqu'à maintenant. J'ai moi-même posé une question qui a amené le spécialiste à révéler que les négatifs du montage original ayant été volés, le film a du être refait entièrement avec des chutes de pellicule. Aussi, bien que le film ait été réalisé par Damiano Damiani, le film a été étroitement supervisé par Sergio Leone, Damiani n'entendant rien à la comédie, ce qui a entraîné beaucoup de tension entre les deux hommes.
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