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Fantasia 2011
Festival Fantasia 2011: Le Bilan et mon palmarès 1/1 - Page 13
Infos
Auteur(s) : Yves Gendron
Date : 15/12/2011
Type(s) : Compte rendu
 
 Liens du texte  
Personnes :
Tsui Hark
Yuen Woo Ping
 
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Le festival Fantasia terminé, j'avais vu en 25 jours un total de 40 films de fiction, au moins 8 courts métrages, un documentaire, et un spectacle de variétés « goth ». C'est un brin supérieur aux 32 films vus en 2010 mais bien en dessous de mon record de 53 films. Je commence à me faire vieux, je n'ai plus mon endurance et ma patience d'antan.

Parmi les films, seuls cinq seulement n'étaient pas contemporains et parmi eux aucun n'était chinois. On est loin des débuts du Festival où la moitié des films était constituée de classiques du cinéma de Hong-Kong (snif, snif).

Parmi les quarante longs métrages, 4 étaient chinois/H-K (dont 3 martiaux), 11 Japonais, 3 Coréens, un Indien, un Thai. J'ai également vu 7 films européens (dont 4 sont originaires de pays scandinaves), un film israélien et 16 films de langue anglaise (dont 4 canadiens, 4 britanniques et 8 américains). 

Après maintes réflexions, j'ai conçu mon propre palmarès du festival, fort différent de celui établi par le Festival et son public, et plus inclusif. (pour le palmarès du festival voir l'annexe de ce dossier.

 
PALMARES DES VIOLONS GRINÇANTS

Sur les 40 films vus, deux seulement se sont avérés franchement pénibles,  BEYOND THE BLACK RAINBOW (BA)  et  DHARMA GUNS (BA)  des films « artistiquement songés » qui ont eu sur moi des effets assez soporifiques.  YAKUZA WEAPON (BA)  m'a aussi passablement cassé les oreilles avec ses vedettes gueulardes et son machisme crasseux. Sans être franchement mauvais,  LITTLE DEATHS (BA)DEADBALL (BA) , UNDERWATER LOVE (BA), LEGEND OF THE MILLENIUM DRAGON (BA)  et  NIGHT FISHING (BA)  m'auront quelque peu emmerdé pour une raison ou une autre.

 
PALMARES DES FILMS SPECTACLES (MARTIAL, GOREs ou autres)

À Mes yeux,   DETECTIVE DEE (BA)  et  TRUE LEGEND(BA) auront démontré chacun à leur façon que les vétérans Tsui Hark et Yuen Woo-ping ont su merveilleusement bien adapter le spectacle martial à l'ère du CGI, même si leurs films n'ont pas tout à fait le « goût » de leurs œuvres d'antan. Jus que possède par contre  BANCKOK KNOCKOUT (BA) en méga-litres avec ses scènes d'action survoltées. Voir tous ces films avec une foule enthousiaste dans une salle de plus de mille places, me console un peu du fait que les films d'art martiaux vitaminés soient devenus si rares, même dans un festival dédié au cinéma de genre.



D'une certaine façon, le spectacle des corps mutants, mutilés ou détruits aura remplacé celui des corps combattants du cinéma martial avec le présent engouement pour les films gores nippons promus essentiellement par le studio Sushi Typhons et son maître d'œuvre le spécialiste d'effet spéciaux Yoshihiro Nishimura. Mais pour ma part, parmi la demi-douzaine de films que j'ai vus dans ce genre cette année, un seul m'a vraiment enthousiasmé : le délirant HELLDRIVER de Nishimura lui-même avec ses amazones mutantes et ses hordes de zombies à antennes et ses monticules de cadavres transformés en « goremobile » ou même « zombie fusée ».

 

Au final, pour moi, le film spectacle de l'année n'est pourtant ni martial ni gore. Il s'agit plutôt du film de robot indien ENDHIRAN (BA), un superbe joyaux tant comme film de sci-fi, de comédie bidonnante, de film d'action et de musicals avec d'excellent effets spéciaux et une paire de vedettes super charismatiques : la ravissante Aishwarya Rai et le superbe Raijinikanth qui excelle dans son double, voire son triple rôle en plus de chanter, danser et se battre. C'est un must absolu.

 
PALMARES SUEUR FROIDE

Tant A LONELY PLACE TO DIE que ATTACK THE BLOCK (BA) sont des thrillers d excellent calibre. Le premier pour son brio dans le suspense, le second pour sa truculence, sa vivacité et son astucieux mélange de genre (alien dans les faubourgs). Ceci dit, bien que j'ai été amplement diverti, ni l'un ni l'autre de ces films ne m'a pris aux tripes car leurs trames dans leur déroulement étaient sommes toutes assez conventionnelles. D'un autre coté, URBAN EXPLORER (BA), est encore plus convenu dans le genre torture porn mais au moins dans ses 20 dernières minutes, la cruauté tant gore que dramatique démontrée étaient telle qu'elle aura suscité en moi les sentiments d'effroi les plus intenses du festival.

 

 

Être trop conventionnel, n'est vraiment pas un reproche que l'on peut faire au thriller noir israélien RABIES (BA)  (RAGE) dans lequel un tueur slasher n'a pas le temps de tuer ses victimes potentielles, celles-ci s'entre-tuant avant qu'il apparaisse. L'humour noir, l'allégorie évidente sur la société israélienne et l'humanité souvent troublante des personnages en font un film très riche à savourer et qui laisse songeur.

 
PAlMARES MONSTRES ET CRÉATURES

Parmi les nombreux films de monstres que j'ai vus cette année, je dirais que DON'T BE AFRAID OF THE DARK était le plus savoureusement gothique, MIDNIGHT SON le plus envoûtant tant dans son ambiance que son héros vampire sans le savoir, alors que WHISPERER IN THE DARKNESS (BA) de son coté s'est avéré un épatant pastiche.



Bien que plutôt convenu et dérivatif, le pseudo « docu-menteur » TROLL HUNTER était de son coté fort divertissant dans sa manière de présenter comment des créatures pouvaient interagir clandestinement dans le monde moderne. Toutefois, à mon idée, c'est le film de zombies suédois THE UNLIVINGS qui rapporte la palme pour le concept de monstre le plus barge avec son histoire de zombies domestiqués à des fins commerciales. Dommage que ce n'était qu'un court métrage de 30 min. J'attends la version longue à venir avec impatience.

 
PALMARES DE LA RIGOLADE

Bien que Fantasia 2011 ait présenté quelques comédies pures (comme par exemple LAPLAND ODYSSEY et CLOWN), la plupart des films à contenu comique que j'ai vus cette année ont surtout consisté en des mélanges de genres. Tels DETENTION, foutoir allumé de film d'ado, de slasher, de comédie branchée et ainsi de suite, ATTACK THE BLOCK film de sci-fi, d'effroi et de ghetto rempli de personnages et de situations cocasses, la « comédia dell Western » UN GÉNIE, DEUX ASSOCIÉS, UNE CLOCHE, BATTLEFIELD HEROES film de guerre historique tragi-comique, INVASION OF THE ALEN BIKINI bricolage entre sci-fi, horreur, action et bouffonnerie, tous les films « goretesques » (mi-gores, mi burlesques) nippons et pour finir la comédie noire BURKE & HARE relecture cynique et picaresque d'un cas de tueurs en série écossais.

 

Le moment où je me suis le plus marré toutefois au cours du festival ne fut pas pendant un film, c'est durant le Q&A de John Landis après la présentation de BURKE & HARE où conteur né il a raconté avec verve quantité d'anecdotes sur sa carrière et ses films pendant près d'une heure. Du pur plaisir. Hélas bien que le Q& A ait été filmé par le cameraman attitré du festival, je n'en n'ai pas trouvé trace sur le net. L'entrevue vidéo suivante de 10 min à peine ne donne qu'une petite idée de ce merveilleux moment. D'autres entrevues de Landis peuvent être également trouvées sur Google Vidéos.

 
Palmares Retro

Le festival a présenté une douzaine de classiques anciens dont le plus célèbre est le PHANTOM DE L'OPERA avec Lon Cheney. D'autres films m'auront plus marqué chacun à leur façon : tel le western spaghetti comique UN GÉNIE, DEUX ASSOCIÉS UNE CLOCHE, le troublant WAKE IN FRIGHT si révélateur du malaise mâle australien, et par dessus tout l'affriolant SHIVER premier film de David Cronenberg avec son mélange de MTS et de zombies hyper-sexuels.

 
PALMARES OVNI et Aliens

Bien que l'on pourrait dire que chaque film présenté à Fantasia est un « OVNI » par rapport aux productions du cinéma conventionnel, certaines œuvres le sont plus encore d'une façon ou une autre. Parmi les films que j'ai vus, ceux que je considère comme les plus « ovniesque » le flamboyant triptyque MILOCRORZE, le bricolage inspiré coréen INVASION OF THE ALIEN BIKINI et le baroque branché DETENTION.

 

Bien qu'un documentaire assez conventionnel dans sa forme SUPER-HEROES est probablement le plus allumé de tous les films consacré aux héros costumés pendant l'été 2011 (THOR, XMEN CAPTAIN AMERICA et GREEN LANTERN) puisqu'il traite de vrais vigiles masqués patrouillant les rues américaines à la recherche de crimes à empêcher et de criminels à pourchasser. Quand la réalité dépasse la fiction.

 
conclusion

Ce palmarès termine notre compte rendu de Fantasia 2011. Au dernières nouvelles, Fantasia 2012 devrait se dérouler du 19 juillet au 7 Août soit 19 jours, un peu moins que cette année, ce qui est une bonne idée pour ceux (comme moi) qui trouvait que le Festival durait trop longtemps pour son propre bien, épuisant inutilement les festivaliers devenus à la longue trop blasés. Il me reste bien des films MIA encore a voir, il se pourrait donc que vers le printemps je rajoute un petit compte-rendu complémentaire mais je ne garantis rien.

Avant de terminer, j'aimerais remercier les organisateurs du Festival, sans qui Fantasia (et donc ce dossier) ne serait pas possible : Simon Laperrière, Mitch David, Chu King Wai, Nicolas Archambault, André Dubois, Pierre Corbeil, Marc Lamothe. Jean Gregoire, Mi-Jong Lee et quantité d'autres qui travaillent dans l'ombre. LONGUE VIE AU CHEVAL NOIR nouveau trophée du Festival.

En vous remerciant de votre patience pour un aussi long dossier et en espérant qu'il aura su autant vous distraire que vous informer. À l'année prochaine pour Fantasia 2012. 

 
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