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Interview de Clement Cheng : Gallants
L’écriture du scénario, la structure de l’histoire 1/1 - Page 4
Infos
Auteur(s) : Thomas Podvin
Date : 1/6/2011
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Teddy Robin Kwan
Bruce Leung Siu Lung
Films :
Merry-Go-Round
 
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HKCM: Vous avez occupé beaucoup d'emplois différents sur un tournage, mais les plus importants sont, je pense, ceux de scénariste et de réalisateur. Est-ce que vous préférez l'écriture et la narration à la réalisation?
Clement Cheng: Tout d'abord, je déteste écrire. Je n'aime pas particulièrement le processus d'écriture, mais il faut en passer par là pour entrer dans le système. C'était le seul moyen pour moi de devenir réalisateur parce que personne ne le faisait. OK, c'était un des moyens d'y arriver. Et je déteste écrire parce que c'est un processus vraiment solitaire et douloureux, en fait. Le script que j'ai écrit le plus rapidement est Merry Go Rounden quatre jours et le plus longuement a dû me prendre huit mois.

Pour moi, même si je suis un mélange scénariste-réalisateur, c'est surtout une façon d'y arriver. Parce que, quand vous êtes un réalisateur débutant, personne ne va venir vous amener un bon scénario, personne. Il faut écrire votre propre truc.

 
HKCM: Il vous faut produire votre propre matériau
Clement Cheng: Oui, et c'est comme cela que j'ai commencé
 
HKCM: Réaliser était donc votre but dès le départ ?
Clement Cheng: Certainement, oui. C'était quelque chose à laquelle je pensais. Quand j'étais petit, je ne savais pas ce qu'était un réalisateur, j'aimais juste regarder des films, ou la télé, et je voulais devenir acteur parce que c'était un boulot fantastique. Vous pouvez rendre les gens heureux, ou les faire pleurer. Ensuite j'ai grandi, et j'ai découvert une chose qu'on appelle un miroir (rires). Donc ça n'a pas marché.
 
HKCM: En fait, vous êtes plutôt beau gosse.
Clement Cheng: Non, non, arrêtez (rires).
 
HKCM: Vous pourriez jouer dans des films.
Clement Cheng: Je suis dans quelques films, mais pour des caméos, vous savez…Pas des premiers rôles! J'ai commencé à écrire des scénarios et à réaliser très jeune, à l'école. Même à l'école élémentaire, dans une école paroissiale de HK. C'était vraiment ce que je voulais faire.
 
HKCM: J'aimerais parler de la structure de Gallants puisque vous en êtes le co-auteur. On suit d'abord un jeune, Cheung (Wong You Nam), une tête-à-claque qui a besoin d'apprendre le kung-fu pour devenir quelqu'un, grandir. Cheung est au centre de l'intrigue mais il devient un personnage secondaire par la suite. Il y a plusieurs changements de centre d'intérêts dans ce film. D'abord on suit Cheung, ensuite Dragon et Tigre. Maître Law devient ensuite le nouveau centre d'intérêt, puis on repasse par Tigre et Dragon, et on revient sur le jeune garçon. Pourquoi ces changements ? Pourquoi avoir choisi cette structure ?
Clement Cheng: Tout au début, le thème principal de l'histoire était de définir ce que veut vraiment dire gagner. Il y a une phrase qui me sert de devise: il n'y aura jamais une seule vérité absolue; il y a toujours du subjectif. Quand les gens vous disent que vous avez gagné, qu'en est-il pour les autres ? Que veut dire être numéro 1, 2 ou 3 aux yeux des gens ? Le vrai sens de la victoire, ou de faire quelque chose qui en vaille la peine, il est en fait en vous. On est toujours en compétition avec soi-même, parce que chaque personne est différente. On peut faire quelque chose qu'on avait peur de faire la veille, et on le fait aujourd'hui. Alors on devient quelqu'un de meilleur, et c'est tout ce qui compte à la fin, rien d'autre. Vous parlez français couramment. Si on s'affrontait dans une compétition de français, vous gagneriez, haut la main.
 
HKCM: A vrai dire, si c'était une compétition de français canadien, vous gagneriez.
Clement Cheng: (Rires). Peut-être. Mais le truc, c'est que si je peux le parler aujourd'hui mieux que je ne le parlais hier, alors c'est moi qui gagne. Il n'y a pas de comparaison.
 
HKCM: C'est quelque chose en effet de subjectif, de personnel, par rapport à votre propre expérience.
Clement Cheng: En effet. Prenez mon téléphone par exemple : dans toute société civilisée, c'est un iPhone, mais si on l'amène dans un endroit très primitif, quelque part dans la jungle, ils ne sauraient pas ce que c'est. Ils l'utiliseraient comme un outil, un marteau. Et ils seraient dans le vrai aussi. C'est ce qu'on sait en tant qu'être humain, avec l'information et les connaissances qu'on a acquises, qui importe.

Voilà pourquoi il y a le jeune, et ensuite il y a Dragon et Tigre, et puis le maître, et puis le jeune. Les gens doivent constamment lutter avec leurs problèmes, quel que soit leur âge. Il y a par exemple à HK, un label “ post-années-80” pour les gens nés après les années 80. On dit qu'ils ne savent rien, qu'ils ne sont pas capables de s'endurcir, qu'ils ont grandi dans le confort, sous serre. Je pense que c'est idiot. Critiquer les autres, c'est très facile. A mon avis, lorsqu'on a la vingtaine, on connaît certains problèmes, et lorsqu'on à la soixantaine, on en connaît d'autres. Il faut savoir se contenter de ce que l'on a, être en paix avec soi-même. Vous savez ce que vous voulez, alors allez le chercher. Et cessez de vous plaindre.

C'est pour cela que l'on a d'abord l'entrée du jeune, on vous emmène dans l'histoire avec ce jeune qui est un loser total.

Wong You Nam joue Cheung, le personnage qu'on adore tourmenter.

 
HKCM: Les jeunes spectateurs peuvent s'identifier à ce personnage.
Clement Cheng: Exactement.
 
HKCM: Et il permet de les emmener dans une histoire mettant en scène des personnes âgées.
Clement Cheng: Exactement. Au début, on trouve que Dragon et Tigre sont supers parce qu'ils peuvent tabasser n'importe qui. Mais très vite, on voit qu'ils sont vieux et qu'ils se font battre par d'autres, eux aussi, et qu'ils ont leurs propres problèmes. Et ensuite, Teddy Robin, le vieux maître, pour moi il n'est pas humain. Il est comme un ange, comme un symbole de l'amitié, des choses qui nous entourent.
 
HKCM: C'est pour cela qu'il disparaît dans le deuxième tiers du film, et laisse la place aux autres personnages ?
Clement Cheng: Oui, tout à fait. Je crois que pour tout le monde, dans la vie - quand on est au plus bas, quand il n'y a plus d'espoir - il y a toujours autour de nous quelqu'un ou quelque chose, que ce soit la religion, des amis ou la famille, qui va venir et dire quelque chose qui va nous encourager, quelque chose qu'on sait, mais qu'on a oublié à ce moment-là.

Là, quand le personnage [de Teddy Robin Kwan] sort du coma, il n'a rien fait pour les autres, rien du tout. Il s'est amusé, c'est tout. Il n'a rien fait en tant que maître, mais à la fin il leur rappelle quelque chose qu'ils savaient déjà : si vous ne voulez pas perdre, ne vous battez pas. Si vous vous battre, alors faîtes-le pour gagner. Au tout début, lorsque le jeune arrive à la maison de thé, il dit à Dragon qu'il en assez de perdre. Et Dragon lui dit : « si tu ne veux pas perdre, ne te bats pas ». C'est quelque chose que vous savez, et c'est comme ça que l'histoire fonctionne.

 
HKCM: Ils s'entraînent pour un tournoi qui n'a jamais réellement lieu, ce qui est surprenant. C'est comme si on quittait le ring pour la vie réelle. Le jeune homme ne peut combattre à cause de Tiger, puis il défie l'école mais on lui refuse le combat à nouveau parce qu'il ne peut pas gagner. Avec Derek Kwok, vous avez bien martyrisé ce personnage, non ? Il ne lui arrive rien de vraiment bon.
Clement Cheng: En fait, si, puisque cette histoire lui permet de grandir en tant que personne, en tant qu'être humain. Parce que dans la réalité, il n'y a aucune chance que ce jeune faiblard se transforme en super combattant en deux mois, pas vrai? Mais il n'a plus peur de la confrontation. Il sait qu'il va encore perdre, qu'il va être encore tabassé, être blessé, mais peu importe. Il n'a plus peur, il affronte les choses en face. Donc il est devenu différent, il a grandi. Pour lui, c'est déjà quelque chose d'énorme. C'est ça qui compte.
 
HKCM: Bruce Leung perd le combat en riant. Est-ce une sorte de fin anti-kung fu? C'est comme un « anti-climax », un peu décevant.
Clement Cheng: En fait, c'est la même chose que pour le personnage de Cheung. On ne peut pas battre l'âge à mesure que l'on vieillit, comme le dit le personnage de Michael Chan. Quand on vieillit, notre endurance, notre énergie sont différentes. On ne peut pas se comparer à des jeunes. Ce qui compte c'est de donner tout ce qu'on a. Et c'est très difficile. Les gens donnent rarement tout ce qu'ils ont. Ils n'ont d'ailleurs pas vraiment d'opportunité de le faire, d'aller puiser jusqu'au fond de soi-même et de tout donner. Et c'est excellent. On a peur d'aller au bout parce qu'on a peur de perdre. Mais si on donne tout, on a déjà gagné, je crois.
 
HKCM: Avec une telle structure, on peut dire que ce n'est pas un film de kung fu, mais plutôt un drame mâtiné d'éléments de kung fu?
Clement Cheng: Tout à fait.
 
HKCM: Parce que le film ne suit pas vraiment la structure classique du film de kung fu.
Clement Cheng: Vous avez raison à 100%. Oui, vraiment, c'est ça.
 
HKCM: Plusieurs mois après le tournage, y-a-t-il quelque chose que vous auriez pu faire mieux ou différemment, rétrospectivement ?
Clement Cheng: Beaucoup de choses, il y en a même trop. Il y a tant d'imperfections et tant de choses que j'aurais pu mieux faire. Si j'avais eu plus de temps, j'imagine que le feeling du film en entier serait assez différent. Mais chaque film a son propre destin, j'imagine. Donc, oui et non. Il y a beaucoup de choses que j'aimerais changer, mais non, il n'y a rien que je veuille véritablement modifier.

 

Vieux et jeune

 
 
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