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Interview de Clement Cheng : Gallants
Le concept de Gallants 1/1 - Page 2
Infos
Auteur(s) : Thomas Podvin
Date : 1/6/2011
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Teddy Robin Kwan
Andy Lau Tak Wah
Films :
Kung-Fu Masters
 
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Page 3 : Sur le plateau de tournage


la Genese

HKCM: Vous avez coécrit et coréalisé Gallants avec Derek Kwok. J'ai lu que le processus d'écriture a été compliqué. Parlez-nous des épreuves que vous avez rencontrées.
Clement Cheng: Je pense que le défi le plus difficile à surmonter, quand on fait un film, n'est pas l'écriture. C'est d'être financé. La qualité de votre écriture n'a pas d'importance si personne ne vous donne d'argent. L'écriture, c'est [comme je l'ai dit plus tôt] empirique, en essayant et en apprenant avec ses erreurs, et en continuant à y travailler.

A l'origine, il y a 10 ou 12 ans, il y avait deux idées pour l'histoire. Le film n'était pas censé parler d'arts martiaux, mais plutôt de musique. Il racontait l'histoire de personnes âgées qui se retrouvent et qui refont de la musique ensemble. Ils veulent juste faire un dernier concert. Et puis il y avait un autre concept, celui de réunir toutes les stars des films d'action des années 60, 70, 80 et 90, et de faire jouer les héros par les habituels méchants, et inversement. Ce film là, c'était du combat non stop, de l'action et à propos de la justice. Donc finalement, j'ai combiné ces deux histoires et ça a marché. Je ne pourrais pas vraiment l'expliquer.

 

Teddy Robin Kwan, le maître grincheux de Gallants.

 
Q&R: Quelle a été l'inspiration originale de Gallants ?
Clement Cheng: Nous avons fait la connaissance de Teddy Robin Kwan, qui était une grande rock star dans les années 60. Il continue à jouer chaque semaine avec son groupe. Il fait partie de sept groupes, je crois. Un jour il nous a conviés à un bœuf avec un autre chanteur HK, Sam Hui. Ils sont très drôles. Toutes ces personnes âgées se rassemblent, il y en a qui sont banquiers, courtiers en bourse ou docteurs. Ils discutent des marchés financiers et des prix de l'immobilier qui montent et qui descendent, ce genre de choses. On pensait s'ennuyer mais ils sont très marrants.

A un moment, un des gars gratte une corde de sa guitare et tout le monde se met à jouer. En 4 ou 5 minutes, toutes ces personnes âgées retrouvent leur jeunesse, et je voulais simplement capturer cet instant. Après ces cinq minutes, ils se remettent à parler finance. Ce moment était vraiment spécial pour moi, et j'ai pensé que je pouvais l'étendre pour en faire un film. Je pense que la jeunesse n'est pas une question d'âge, mais quelque chose que l'on conserve en soi.

 
HKCM: Vous vous êtes largement inspirés des vieux films de kung fu des années 70. Pouvez-vous nous parler de vos influences?
Clement Cheng: Tout le monde a ses héros de jeunesse. Quand j'étais gamin et que mon père m'amenait au cinéma, la première chose que j'ai vue à l'écran, c'était des gens qui se battaient et j'ai trouvé ça formidable. C'est quelque chose dont on se souvient toute sa vie. Et c'est vraiment bizarre ; j'avais 4 ou 5 ans et il m'avait amené au cinéma voir des gens s'entretuer. Ce souvenir est encore très vivace en moi. De retour à la maison, j'essayais d'imiter les scènes d'action. Je sautais partout, je cassais des trucs. Du coup, il a regretté de m'avoir amené. Je n'avais pas compris de quoi parlait le film mais j'avais trouvé ça très cool la baston. Je ne pouvais pas faire ça à l'école, qui était très stricte; on n'avait même pas le droit de parler à l'école.

La raison pour laquelle ça me plait et pour laquelle j'en fait un film, c'est que [le kung fu] est un genre spécial. Ça a été créé à HK par le cinéma HK. Je me suis dit « si je dois faire un film à HK, autant que ce soit pertinent ». Tout le monde dit que l'industrie du cinéma agonise à HK. Dès le premier jour où j'ai travaillé dans l'industrie filmique de HK, les gens m'ont dit que je n'avais vraiment pas de chance. « C'est trop tard, l'âge d'or est passé, tu ne pourras pas gagner d'argent. Tu devrais faire quelque chose d'autre ». Ils ne disaient pas ça méchamment, mais comme s'ils essayaient de m'aider. Et ils disaient que ce n'était plus le bon endroit. Je pense que la seule raison pour laquelle j'ai eu la chance de réaliser des films, c'est parce que tous les réalisateurs reconnus pensaient qu'il n'y avait plus de marché à HK, et ils sont tous partis au nord, en Chine, pour faire des films. Comme je l'ai dit plus tôt, j'ai pris le chemin inverse.

 

Combats old school dans Gallants

 

Production du film

HKCM: Gallants a été tourné en 18 jours et a coûté 5 millions de dollars HK. Quels défis quotidiens avez-vous du affronter sur le plateau?
Clement Cheng: Je vais d'abord vous parler un peu du contexte du film. Après que M. Andy Lau ait trouvé l'idée bonne et dit « faisons le film », ils ont chargé un comptable de budgétiser le film. Ça tournait autour de 12 millions de dollars HK. Ils ont alors pensé qu'ils ne pourraient pas assumer ce budget seuls, donc ils ont monté une coproduction sino-hongkongaise, et nous avions alors assez d'argent pour faire le film. On a terminé le scénario et on l'a envoyé au comité de censure pour vérification. Il n'est pas passé. Ils ont dit « Vous ne pouvez pas faire ci, vous ne pouvez pas faire ça ». Donc nous avons rectifié certains points et renvoyé le script.

Le processus a duré 8 mois. On continuait à changer le scénario, encore, et encore, et encore. Ils nous disaient de laisser tomber les éléments spécifiques à HK car c'était supposé être un film chinois maintenant. Il ne pouvait pas y avoir de « méchants » car cela rappelait les triades. Bien sûr c'était stupide, mais on le faisait quand même. A la fin, après 8 mois, il n'y avait plus qu'une ligne de dialogue qui les offensait: à la toute fin, un dialogue à propos de la signification réelle du kung fu. Mon partenaire Derek Kwok et moi avons réécrit le scénario une fois de plus, et on s'est rendu compte que ça ne ressemblait plus du tout à ce qu'on avait au départ. Et si nous faisions tous ces compromis, nous allions faire un film merdique.

Ça n'aurait pas forcément été mauvais mais c'était quelque chose qu'on ne voulait vraiment pas faire. Même si nous avions attendu le financement pendant 10 ans, on s'est dit « Put *@! , on ne va pas faire ça ». On a laissé tomber. On en a discuté deux ou trois jours, et c'était une décision vraiment difficile. On l'a regretté le lendemain du jour où on l'a annoncé à M. Lau. Mais ensuite ça allait mieux, et on avait gardé notre dignité. C'était la seule chose qu'il nous restait à la fin.

Trois mois plus tard, M. Lau nous a fait appeler pour nous demander si nous voulions toujours faire le film, mais avec un tiers du budget original. On était sous le choc. C'était censé être un film d'action. Sans aucune raison, et avec le même instinct [qui nous avait poussé à dire non avant], on a dit « d'accord, on va le faire ». On ne savait pas du tout comment on allait s'y prendre. Dès qu'on a raccroché, on a appelé des gens habitués à faire des films d'action et d'arts martiaux, et ils nous ont dit : « Vous feriez mieux de rappeler et de dire que vous n'y arriverez pas ».

 

Clement Cheng et Derek Kwok sur le plateau de Gallants.

 

Nous n'avions que 18 jours de tournage et un budget limité. Le film d'art martiaux le moins cher et le plus merdique nécessite de 25 à 30 jours de tournage juste pour les scènes d'action. Nous n'avions que 5 jours pour ces scènes, et 18 jours en tout pour le film complet. On ne savait pas comment le faire, on a juste persévéré. Beaucoup de gens ont aidé, en particulier les acteurs. Ils ont vraiment beaucoup, beaucoup aidé. On avait deux caméras sur le plateau en permanence, mais un seul jeu d'objectifs, un seul travelling et un chef opérateur.

L'assistant était comme un second chef opérateur qui tenait la caméra. On tournait en simultané. Derek tournait une scène pendant que j'en tournais une autre. Nous ne savions pas ce que l'autre tournait mais comme nous travaillons ensemble depuis très longtemps, nous avions confiance l'un dans l'autre et les tournages séparés pouvaient s'assembler. Le plus difficile, ce n'était pas pour nous mais plutôt pour les acteurs, qui étaient constamment demandés à droite à gauche. Derek et moi-même nous nous bagarrions en permanence pour les objectifs «  Où est mon objectif de 50? Où est mon objectif de 10? ». C'était un travail chaotique et difficile, et il fallait se battre chaque jour. Ce sont des jours que je n'oublierais jamais. On s'amusait tellement après.

 
HKCM: C'est un peu comme si vous aviez tourné en 36 jours, 18 jours multipliés par deux.
Clement Cheng: Peut-être…mais non. Nous avions seulement une caméra supplémentaire, c'est tout. Nous n'avons pas eu à payer des personnes en plus. On a été chanceux. Si on n'avait pas fait ce film à deux réalisateurs, le film n'aurait peut-être pas pu être fait, je ne sais pas. C'était le destin, j'imagine.
 
Masterclass: Il a fallu 10 ans pour faire le film. Les investisseurs ou distributeurs ont-ils réclamé des changements et tenté de prendre le contrôle du film?
Clement Cheng: Je suis juste heureux qu'il ait pu être fait. Je n'en avais plus rien à faire, je les ai laissés faire. La seule chose que j'ai demandée a été de faire ma propre version de l'affiche. Je pense que l'affiche peut déterminer la réussite ou l'échec du film. Chaque fois que vous la regardez, ça vous fait plaisir et vous en êtes fiers. Comme vous le savez, les affiches de films à HK sont merdiques. C'est juste des collages d'images des stars et il n'y a rien d'autre. Donc voilà ce que j'ai vraiment demandé: pouvoir faire la version chinoise de l'affiche. J'ai demandé à des peintres de réaliser des portraits des personnages âgés du film, mais dans leur jeunesse. Pour moi, ce film n'est pas sur les personnes âgées, mais sur la jeunesse, la jeunesse intérieure. Vous pouvez rester jeune que vous ayez la vingtaine, la cinquantaine, ou la soixantaine. C'est pourquoi je les ai fait dessiner- à la peinture à l'huile- à la fleur de l'âge.

 

L'affiche de Gallants.

 
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