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Interview de Clement Cheng : Gallants
Débuts dans l’industrie du film de HK 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Thomas Podvin
Date : 1/6/2011
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Clement Cheng Sze Kit
Stephen Chow Sing Chi
Gordon Lam Ka Tung
Andy Lau Tak Wah
Films :
Kung-Fu Masters
The Moss
The Pye-Dog
 
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Page 2 : Le concept de Gallants


Produit par Focus Films Limited, la compagnie d'Andy Lau, Gallants est probablement un des meilleurs films hongkongais de l'année 2010. Il aura fallu 10 ans pour qu'il se fasse, et le film a connu un succès faramineux (public et critique), autant à Hong Kong qu'à l'international. Il a empoché plusieurs récompenses à HK (4 Hong Kong Film Awards en 2011, et le prix du meilleur film en 2010 décerné par la Hong Kong Film Critics Society), et a connu une carrière fructueuse sur le circuit des festivals internationaux (Udine, Montréal, New York, Vancouver, Tokyo, Londres, etc..).

Fan inconditionnel des Canucks (l'équipe de hockey sur glace de Vancouver), fils de deux cultures, Cheng est né à HK et a grandi au Canada. Il est revenu à HK il y a 15 ans faire son trou dans l'industrie du cinéma locale, et a fait équipe avec Derek Kwok Tse Kin (The Pye-Dog, The Moss) depuis lors, principalement comme scénariste. Sur Gallants, en plus d'avoir co-écrit le script, il a partagé avec lui le poste de réalisateur.

En mai dernier, Clement Cheng était l'invité d'un festival de Londres, le Terracota Far East Film Festival, où il présentait au public anglais son film, une comédie dramatique matinée de kung fu. Nous avons rencontré Cheng dans la capitale anglaise pour un entretien en tête à tête (nous regrettons l'absence de Kwok à ce festival, il était occupé sur le tournage, en Chine d'une nouvelle adaptation de l'histoire du Roi Singe avec Stephen Chow). Cheng a aussi donné une “masterclass”, « Réalisez votre premier film et tournez-le en 18 jours » et pour laquelle il a simplement répondu aux questions du public. Après la projection du film Gallants au Prince Charles Cinema, Cheng répondit aux questions des spectateurs lors d'un mini débat/discussion.

Nous avons retranscrit ces trois événements pour vous. Ci-dessous, vous trouverez des extraits de ces retranscriptions, que nous avons réorganisées par thèmes pour plus de clarté. Pour distinguer les différents intervieweurs et événements, nous avons adopté le système suivant:

- L'interview en tête à tête avec HKCinemagic : « HKCM »

- Questions du public et de HKCinemagic à la masterclass : « Masterclass »

- Questions/Réponses avec les spectateurs après la projection du film : « Q&R »


Le réalisateur Clement Cheng à Londres, mai 2011 ( Photo de HKCinemagic.com)

 

Debuts dans l'industrie du film HK

Masterclass: Je voudrais devenir réalisateur. J'aimerais savoir comment vous avez débuté dans l'industrie cinématographique, et quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui veut faire ce métier?
Clement Cheng: Tout d'abord, j'ai grandi au Canada, et il n'y a pas d'industrie du cinéma là-bas. Je voulais vraiment travailler dans ce milieu. Au moins écrire ou réaliser quelque chose. J'étais assistant personnel pour les gens d'Hollywood qui venaient tourner au Canada, mais je ne pouvais pas mettre la main à la pâte. Je faisais des repérages, j'allais chercher le café, et c'est à peu près tout.

C'est très différent à HK. J'y suis retourné et ai fait la connaissance de personnes de l'industrie du cinéma, parce que HK est vraiment une petite île. Il n'y a pas de système à HK, tout le monde connaît tout le monde. A partir de là, j'ai commencé à répondre aux besoins des gens. Si quelqu'un avait besoin d'un machiniste, je faisais le machiniste. Si quelqu'un avait besoin d'un porte-sac, je portais le sac. Il s'agissait avant tout de développer mon réseau. Et finalement, je suis devenu directeur artistique pour des publicités et des clips. Cela m'a permis de rencontrer plus de monde et de devenir réalisateur.

J'ai donc commencé par être directeur artistique. C'était très confortable: je pouvais faire deux ou trois tournages dans l'année et en vivre. C'était une belle vie. Mais après un an à faire ça, je me suis dit “ Attends une minute, ce n'est pas vraiment ce que je veux faire. Ce n'est pas le chemin qui me conduira à la réalisation.” Il y a un boulot à HK que personne ne fait, et qui paye très mal- à vrai dire, nous ne sommes pas payés du tout et n'avons droit à aucun respect- c'est celui de scénariste. Le scénariste note les idées qui passent par la tête du réalisateur, et le lendemain matin il revient avec un script ou un thème. Personne ne veut faire ça, mais cela permet d'être impliqué dans le processus créatif. J'ai fait ce travail pendant les 10-12 dernières années, et les gens ont commencé à me connaître.

 

Gallants de Clement Cheng et Derek Kwok.

 

Le scénario de Gallants a été écrit il y a dix ans. J'ai essayé de le vendre à des producteurs et à des réalisateurs mais personne ne l'aimait ou en voulait. Ca parle d'une bande de vieux mecs qui se bastonnent- qui a envie de voir ça? « C'est merdique ». J'ai essayé de le vendre pendant les cinq premières années. J'ai abandonné parce que personne n'en voulait, et que j'étais rejeté encore et encore. Il y a trois ans, j'ai rencontré mon producteur, Gordon Lam, qui débutait dans la production. Il bosse pour M. Andy Lau.

Je lui ai soumis quelques idées d'histoires mais elles ne lui plaisaient pas. Alors que nous allions nous en aller, je lui dis que j'en avais encore une, et je lui ai raconté l'histoire de Gallants. Il a trouvé que ça avait l'air intéressant. Je lui ai donné les grandes lignes, le traitement, et il l'a fait passer à M. Lau. Pour une raison quelconque, celui-ci a beaucoup aimé et dit : « Faisons le film ».

J'imagine que la réponse à votre question serait donc : persévérez. Continuez d'essayer. C'est dur. J'ai plusieurs fois versé des larmes sur le plateau parce que des gens me criaient dessus. Il m'est arrivé de me faire crier dessus pendant cinq heures d'affilée, dans une salle de conférence. Donc, oui, il faut persévérer, et ne pas perdre de vue votre objectif. Faites ce que vous voulez vraiment faire. D'une manière ou d'une autre, cela finira par arriver, mais vous ne pouvez pas savoir comment.

C'est un peu comme l'histoire de Sylvester Stallone. Il avait été acteur porno [dans le film érotique de Morton Lewis, The Party at Kitty and Stud's / Italian Stallion / L'Etalon italien en 1970, ndlr]. On ne voulait de lui sur aucun autre film. Lors d'une audition, à nouveau infructueuse, il mentionne en parlant au réalisateur qu'il écrit aussi. Le réalisateur lui dit de lui envoyer quelque chose qu'il pense être réussi. Et c'est comme ça que Rocky a été fait.

Je pense qu'il n'y a pas une façon unique d'y arriver. Continuez à en parler, continuez à essayer. C'est plus facile de nos jours parce qu'on peut même faire un film avec un portable, avec un iPhone. Il n'y a pas besoin de beaucoup de matériel ou de directeur de la photographie. Faites des essais, et vous vous améliorerez. Un jour quelqu'un viendra visionner votre vidéo sur YouTube, et peut-être qu'elle se répandra mondialement.

 
Masterclass: Conseilleriez-vous à des aspirants réalisateurs de partir à HK pour faire carrière là-bas?
Clement Cheng: Je ne sais pas, bonne question. J'ai fait mes deux films à HK; il n'ya rien au Canada. Je suis né à HK et j'en parle la langue, même si je ne l'écrivais pas très bien. Mais maintenant, ça va (rires).

A HK c'est chaotique, il n'y a pas de système. Ma philosophie c'est que, quand tout le monde dit «  c'est bon, il faut faire cela », je ne le fais pas. Et quand les gens disent « c'est une impasse, ne va pas par là, ça ne va pas marcher », alors j'y vais.

 

Clement Cheng à la masterclass organisée lors du Terracotta Far East Film Festival (photo par HKCinemagic.com).

 

Lorsque vous avez peur de faire quelque chose, vous devez continuer à essayer. La chance se niche parfois dans des endroits dangereux. Il y a une nouvelle, Le Conte de deux cités / Un Conte de deux villes [ A Tale of Two Cities de Charles Dickens], dont les deux premières phrases sont “ C'est le pire des temps. C'est le meilleur des temps” [le livre commence en fait par « C'était le meilleur et le pire de tous les temps», ndlr].

Il n'y a pas de grand studio à HK. Ils ne gagnent pas beaucoup d'argent. On tourne en permanence en mode guérilla. J'imagine que plus on connaît de gens, plus on a d'opportunités. Mon avis, c'est que tout le monde aura sa chance. Votre heure finira par arriver, à partir du moment où vous êtes prêt à saisir votre chance lorsqu'elle survient.
 
 
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