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Interview Julien Carbon, Laurent Courtiaud : Les Nuits Rouges du bourreau de Jade
Mise en image de la violence 1/1 - Page 4
Infos
Auteur(s) : Léonard Aigoin
Van-Thuan LY
Date : 28/4/2011
Type(s) : Interview
 
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Personnes :
Jackie Chan
Jack Kao Jie
Carrie Ng Kar Lai
Ng Man Ching
 
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«  Evidemment, ce n'est pas un film sérieux qui a un message dramatique sur la torture, on ne va pas en sortir bouleversés. »

HKCinemagic : Les maquillages sont impressionnants dans le film. C'est très réaliste et en même temps il n'y a pas de complaisance malsaine…

Laurent Courtiaud : Ce ne sont pas des maquillages ! C'est pour ça aussi qu'on a pris des acteurs pas très connus. On n'avait pas beaucoup d'argent ! (rires)

Julien Carbon  : En fait, les maquillages pour la scène avec Carole sont de Jean-Christophe Spadaccini, un Français donc. C'est les gens qui avaient fait la tête broyée à coups d'extincteur d'Irréversible. Pour les dents [scène avec Maria Chen], c'était une boîte hongkongaise. On voulait que ce soit réaliste, sans utiliser les effets numériques. Evidemment il y avait de la retouche pour gommer des imperfections. Tous les effets qu'on voit dans le film ont été créés avec du matériel, c'est des choses réelles, des effets mécaniques. Quand on les revoit, les films qui ont été réalisés avec des effets mécaniques tiennent toujours bien la route 20 ou 30 ans après, alors que ceux réalisés avec des effets numériques d'il y a 10 ans ont beaucoup vieilli. Regardons ce qui s'est passé six mois après la sortie du Loup-garou de Londres (1981) et six mois après la sortie de Wolfman (2010), après on compare…

Laurent Courtiaud  : Pour les scènes de torture, on ne voulait pas faire du « torture porn ». Ce qui est important pour nous sur ces scènes de douleur, de meurtre, c'est leur évocation sexuelle, la première scène c'est du sexe consentant, la deuxième est une sorte de viol, ce sont des actes sexuels avec pénétration. Il fallait que le traitement, le moment où ça se passe, soit douloureux et pénible pour le spectateur, mais qu'on puisse respirer également.

 

SM, bondage et latex.

 

Evidemment, ce n'est pas un film sérieux qui a un message dramatique sur la torture, on ne va pas en sortir bouleversés. Mais on voulait que pendant l'acte il n'y ait pas de second degré. Ces scènes ne sont pas nombreuses dans le film, mais quand ça arrive il faut qu'on souffre un peu. Il y a un moment difficile à passer, mais après on peut respirer. On a évité l'effet d'anesthésie, d'effet de grand guignol qui consisterait d'en rajouter énormément. On ne voulait pas les effets pornographiques, vulgaires, on ne voulait pas aller trop loin. Il fallait que ce soit réaliste, pervers.

 
Conception : Des lieux au film, travailler à deux et méthode hkaise

« Le travail de l'acteur à Hong Kong, c'est le réalisateur qui le dicte. »

 
HKCinemagic : On a lu dans le dossier de presse que l'idée du film vous est venue, entre autres, à la vision d'un escalier de Hong Kong. Comment passe-t-on du repérage des lieux à l'écriture d'une trame, d'une histoire détaillée, scène par scène, et surtout comment vous vous êtes répartis les rôles ?
Julien Carbon : Cela fait un bon moment qu'on écrit ensemble. On est parti de ce lieu, en voyant des filles qui dévalaient les marches. On a imaginé un assassin qui courait derrière les filles dans ce décor-là. Puis de fil en aiguille on a commencé par définir le personnage de Carrie, son aspect graphique, ses motivations…

Notre manière de travailler ? C'est qu'on parle beaucoup, beaucoup, des nuits entières, des éléments du script. Petit à petit, ça commence à s'échafauder. Ensuite on met tout ça sur le papier, on en tire un synopsis sur lequel on rajoute des éléments, l'un et l'autre. Une fois qu'on a une trame qui nous plait, on en rediscute encore. On verrouille tous les éléments qui nous intéressent. Ça se construit peu à peu à quatre mains. Maintenant qu'on est rôdés, qu'on sait qu'on va toujours dans la même direction, pour l'écriture proprement dite on se partage le gâteau. Une fois que les blocs sont écrits, on les échange. Chacun repasse ce qu'a fait l'autre, sachant que dans notre manière de travailler les blocs peuvent changer. On peut y ajouter des choses qui nous semblent amusantes. Après s'il y a un point sur lequel l'un dit « j'aimais bien ce qu'il y avait avant », on en rediscute encore. C'est un processus normal. Ça fait tellement longtemps qu'on travaille ensemble que c'est tout à fait naturel.

 

Un travail d'équipe. Screenshot tiré du making of.
© The French Connection.

 

 
HKCinemagic : Est-ce que le partage des rôles s'est fait aussi naturellement concernant la réalisation ? Est-ce que l'un s'occupait plus de la direction des acteurs tandis que l'autre s'occupait plus de la technique ?
Laurent Courtiaud : En fait, il n'y a eu aucun partage des rôles. On ne se dit pas « je vais faire la direction d'acteurs et toi la technique ». On fait tout ensemble ! Sauf qu'on peut se diviser pour régler des problèmes, quand il y a plusieurs problèmes à régler en même temps. C'est un choix de proximité, et pas de type de problème à régler. L'un peut s'occuper des acteurs tandis que l'autre s'occupe de la technique [sur une scène], puis le coup d'après c'est l'inverse. Cela nous permet d'aller un peu plus vite. Sinon, il n'y avait pas de répartition préalable des rôles sur le plateau.
 
HKCinemagic : Pour revenir aux acteurs, on imagine qu'il y a une méthode française et une méthode hongkongaise du jeu. Comment vous avez géré ces deux méthodes sur le tournage ? Est-ce que les comédiens occidentaux et asiatiques se sont bien entendus ?
Julien Carbon : C'est la méthode hongkongaise qu'on a adoptée, parce qu'on est des cinéastes hongkongais ! Cela fait 15 ans qu'on est là-bas, c'est la méthode qu'on a apprise, c'est celle qu'on connait, c'est celle qu'on pratique. Pour nous, c'est normal. Après, il est sûr que c'est difficile pour les actrices françaises d'entrer dans ce moule-là. Le rythme de travail à Hong Kong est plus soutenu qu'il ne l'est dans les productions françaises dans lesquelles elles ont travaillé.

La position des acteurs dans le cinéma français est aussi un peu différente que celle dans le cinéma hongkongais. Dans le cinéma de Hong Kong, c'est très égalitaire : tout le monde est au même niveau, tout le monde est traité pareil, on mange tous la même chose, personne n'a de loge, que ce soit Jackie Chan ou un électro ! Ce qui donne un côté très familial aux productions. Comme on était une petite équipe, on était aussi très soudés. Dans le système français, les acteurs sont beaucoup plus choyés. Par exemple, en France la maquilleuse est souvent la confidente des acteurs. C'est complètement différent à Hong Kong. Ça a donc été très difficile pour les actrices françaises de s'adapter ; il y a eu des moments où elles avaient vraiment eu du mal.

Laurent Courtiaud  : Sur un plateau français, l'acteur est le centre d'attention, tout le monde s'occupe de lui. A Hong Kong, le centre d'attention, c'est le réalisateur ; les acteurs font partie des éléments de l'équipe du film.

Le travail de l'acteur à Hong Kong, c'est le réalisateur qui le dicte. S'il y a un moment où le réalisateur change d'avis, qu'il dit à l'acteur « Tu attends dans un coin. Je t'avais dit qu'on allait faire ce plan, mais finalement je vais en faire un autre avant… », l'acteur l'écoute. De toute façon, l'acteur hongkongais, il est là pour bosser.

Rassurez-vous, on traite quand même les acteurs correctement, à Hong Kong. Mais la personne que tout le monde écoute sur le plateau, c'est le réalisateur. Les Français sont un peu surpris quand ils arrivent. Ils voient que [les autres comédiens] attendent ; ça leur fait un peu bizarre.

 

Des jeunes filles confrontées à des acteurs qui ont beaucoup d'expérience.
© Crédit Photographique - Morgan Ommer pour photos.

 

Julien Carbon : Mais je pense que ça leur a fait du bien !

Laurent Courtiaud : Ça les remet à leur place, quand ils voient l'exemple donné par des gens comme Carrie Ng ou Jack Kao, qui ont une très longue carrière, qui sont de vrais grands acteurs. C'est bien aussi pour ces jeunes filles d'être confrontées à des acteurs qui ont beaucoup d'expérience et qui font preuve d'une très grande simplicité, à laquelle elles ne sont pas forcément habituées.

Julien Carbon  : Cela dit, elles ont été très bien traitées par l'équipe là où il fallait. Notre chef-opérateur Ng Man-Ching par exemple, elles savent que nous quand on va les cadrer, quand Ng va les éclairer, ça va être fait de façon à ce qu'elles soient les plus belles possible, en tout cas selon les désirs du réalisateur. Donc on ne les maltraite pas non plus, on ne les malmène pas.

 
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