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Interview Julien Carbon, Laurent Courtiaud : Les Nuits Rouges du bourreau de Jade
Influences, des illustrateurs à Wong Kar-wai 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Léonard Aigoin
Van-Thuan LY
Date : 28/4/2011
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Frédérique Bel
Julien Carbon
William Chang Suk Ping
Laurent Courtiaud
Christopher Doyle
Johnnie To Kei Fung
Tsui Hark
Wong Kar Wai
Films :
Nos années sauvages
In The Mood For Love
The Mission
Les Nuits rouges du bourreau de jade
 
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Page 2 : Lieux de tournage


C'est à Paris où tout a débuté pour ce duo de cinéphiles, ex-journalistes spécialisés (HK Extrême Orient Cinéma) et expatriés à Hong Kong, que Julien Carbon et Laurent Courtiaud ont rencontré les envoyés spéciaux de HKCinemagic, Léonard et Van-Thuan. Après 15 ans de travail dans l'industrie du film de Hong Kong en tant que scénaristes, ils ont tourné leur premier film, inspiré des jambes de filles qui défilaient dans un escalier à Central, de cocktails et d'imagerie fétichiste SM. Les Nuits rouges du bourreau de Jade / Red Nights est une rencontre au sommet entre le film de genre hongkongais et ses femmes fatales et les films noirs français et américains des années 60. Rodés aux méthodes drastiques de tournage de Wong Kar-wai, Johnnie To et Tsui Hark, Carbon et Courtiaud gèrent une atmosphère somptueuse dans la ville qui ne dort jamais, Hong Kong, tout en canalisant leurs influences. En découle un film excitant, entre deux mondes, une « love letter » à HK. Tout simplement.

Dans le long entretien qui suit, Carbon et Courtiaud exposent leurs influences, leurs méthodes de travail, l'équipe artistique et technique du film, leur passion pour les actrices et leurs jambes, les chorégraphes dans le cinéma de Hong Kong et partagent leur pessimisme sur la situation de l'industrie du cinéma local. (les questions et réponses ont été regroupées par thèmes)

Julien Carbon et Laurent Courtiaud, photo © HKCinemagic.com

 

Les influences : illustrateurs

« On voulait justement éviter que ça fasse bréviaire de cinéphiles. »
HKCinemagic : C'est votre 1er film en tant que réalisateurs. Vous l'avez remarqué, on est fans de comics. [Léonard porte un t-shirt « Iron Man »]. Il nous semble que vous l'étiez aussi…
Julien Carbon : Bob Layton !
 
HKCinemagic : Justement, on avait un débat là-dessus tout à l'heure. On hésitait entre John Romita et Bob Layton.
Julien Carbon : Ah non, ce n'est pas Romita, c'est juste après. C'est juste avant « Crisis », l'époque du problème d'alcool [de Tony Stark /Iron Man]… Il nous semble [cherchant à se souvenir qui sont le dessinateur et l'encreur de cette version d'Iron Man sur le t-shirt de Léonard, ndlr]. *
 
HKCinemagic : On a vu dans votre film, et lu dans le dossier de presse, que vos influences sont diverses et variées. C'est vrai que le cinéma de Hong Kong se caractérise par le mélange des genres et une folie, ce qu'on trouve également dans le monde des comics. Il y a une scène du film qui nous a frappés. C'est celle de Carrie Ng sous la pluie. Avec son manteau rouge, ça nous a rappelé presque « Sin City ».
Julien Carbon : Ah non, pas « Sin City » !
 
HKCinemagic : « L'interview est terminée » ! (rires)

Julien Carbon : J'aimais bien le comic. Je déteste le film. J'aimais bien Frank Miller au début, il y a très longtemps ! On voulait surtout montrer une figure classique du film noir : l'héroïne sous la pluie, écrasée par la caméra…

Laurent Courtiaud : Il n'y a pas d'influences directes des comics dans notre film. On s'est plutôt inspirés de certains illustrateurs, des choses qu'on aime bien, comme Pierre Joubert avec ses couvertures pour « Bob Morane » ou « Signe de Piste », Robert McGinnis aussi, ce genre d'artistes. Et forcément un peu Tezuka, pour le personnage de Frédérique Bel et Matsumoto pour le personnage de Tulip.

 
HKCinemagic : Effectivement, Tulip est un personnage assez impressionnant visuellement, avec ses longs cheveux…
Julien Carbon : Oui, on l'a peinte en blanc, on lui a ajouté des cheveux jusqu'aux fesses, pour qu'elle ressemble à ce genre de personnages [aux héroïnes de Matsumoto], plein de mystère.
 

Tulip, le personnage impressionnant visuellement.
© Crédit Photographique - Morgan Ommer.

 
HKCinemagic : Elle est presque fantomatique…
Laurent Courtiaud : Oui, on a joué avec les codes, l'image du fantôme japonais, renouvelé ces dernières années avec le cinéma d'horreur japonais. Mais Tulip, on la voulait plutôt très pure…
 
HKCinemagic : Comment arrive-t-on à marier des influences très diverses tout en conservant une identité personnelle ?
Julien Carbon : Justement parce que c'est un film personnel. Pour les influences, ce sont des choses qu'on régurgite assez naturellement. On n'a pas pensé le film en se disant « là, on va faire une séquence hommage à Masumura », « et là, un hommage au giallo ». On est nourri de ces cinémas-là depuis qu'on est gamins. S'il y a des choses qui apparaissent, elles sont inconscientes. On voulait justement éviter que ça fasse bréviaire de cinéphiles. Il n'y a pas une volonté délibérée de fixer tout un tas d'influences. C'est notre premier film, on a voulu y mettre des choses qu'on aime. On est nourris de cette culture-là, les choses ressortent naturellement.

Laurent Courtiaud : Les éléments moteurs du film n'étaient pas ceux-là ; on voulait parler des jambes des filles ! C'était ça qui était important. Après, la façon de le faire, le traitement dramatique, le traitement des personnages, empruntent à notre culture cinéphilique, mais aussi littéraire, à notre culture personnelle en général. On n'avait pas l'intention de faire la jonction de plusieurs styles, de plusieurs influences.

 

Les jambes des filles, l'élément moteur du film.
© Crédit Photographique – Morgan.

 
Influences : Cinéastes de HK (Wong Kar Wai, Johnnie To)
HKCinemagic : Mais quand on regarde le film, on remarque quand même deux influences assez frappantes : les films de Johnnie To et le visuel de Wong Kar Wai…

Laurent Courtiaud : Le visuel de Wong Kar Wai certainement, puisqu'on a travaillé avec lui. Mais les films de Johnnie To, non, car à ce moment-là il faudrait aller chercher les influences de Johnnie To. To a beaucoup pris à Kitano, il a beaucoup pris au cinéma japonais des années 1970, il a pris à Masumura – qu'il connait et aime bien - et il a pris aussi à Wong Kar Wai. Evidemment, il y a des points communs, parce qu'on a les mêmes intérêts, les mêmes goûts. Par exemple, quand il a fait The Mission, il s'est beaucoup servi du cinéma japonais. Mais on l'aime bien Johnnie To, comme réalisateur. Il faut aller plus en amont [quand on parle du style de Johnnie To].

Wong Kar Wai, c'est sûr. On a la même façon de travailler. On a travaillé avec lui pendant un an, on a travaillé sur la production de In the Mood for Love. On le connaît depuis son premier film.

Julien Carbon : Ça fait 20, 21 ans qu'on se connait, avec WKW ! Quand il n'avait pas d'argent, il avait une manière de travailler qui était primordiale, c'était de repérer les endroits avant d'écrire. Il écrivait les scènes en fonction des endroits qu'il avait repérés, comme pour Nos Années sauvages par exemple.

Laurent Courtiaud : Les (anciens) lieux à Hong Kong disparaissent assez rapidement. Il ne reste plus grand-chose des années 60 à Hong Kong, à part des escaliers, des pans de murs, des anciens immeubles… Donc il était obligé de composer avec ça, avec ce catalogue de lieux, de morceaux de ville, qui évoquaient les sentiments ou les ambiances qu'il voulait faire passer dans son film.

Cette méthode avait un double avantage : repérer les lieux permettait de dégager l'atmosphère, d'installer une cohérence à l'atmosphère du film à l'écriture, et puis ça permettait aussi d'économiser beaucoup d'argent parce qu'on sait où on va tourner et comment, on peut déjà penser au découpage avec le chef-opérateur et le directeur artistique. A l'époque, Wong Kar Wai travaillait tout le temps avec Christopher Doyle et William Chang. Ils avançaient comme ça. Cela fonctionnait bien. On a fait la même chose !

 

Le Hong Kong des années 1960 selon Wong Kar Wai,
dans Days of Being Wild/ Nos Années Sauvages.

 
Julien Carbon : On avait une équipe à peu près de la même taille. Il y avait beaucoup de gens qui étaient derrière Wong Kar Wai dans notre équipe. C'est à la fois une méthode et une prise de direction artistique, parce qu'en allant repérer les lieux, on a déjà une atmosphère qui se construit, ensuite dès les premières discussions avec le chef-opérateur et le directeur artistique on a une unité visuelle qui va se construire aussi petit à petit dans le film. Dans le même temps, on reste dans les limites très raisonnables du budget – le nôtre n'était pas très important. Dès le début, dès la préparation, même avant l'écriture, ça permet de savoir dans quelle direction on va aller visuellement, à partir de ces lieux. C'est vraiment la même méthode de travail. Là, c'est sûr, il y a eu une influence de Wong Kar Wai. En travaillant avec lui, on a beaucoup appris d'une manière pratique.

Laurent Courtiaud : Bien sûr, Wong Kar Wai cadre sérieusement, il fait extrêmement attention aux effets de la lumière, à la direction artistique, aux détails, il fait aussi des fragmentations du cadre, de cadres dans le cadre, pour approfondir l'espace. Evidemment, il y a des points communs là-dessus.

 

© Crédit Photographique - Morgan Ommer

 

* Après vérification, John Romita Jr. est bien le dessinateur et Bob Layton est bien l'encreur de cette version de Iron Man.
 
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