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L’ascension de Johnnie To
Addendum: Points de vue des hongkongais 1/6 - Page 15
Infos
Auteur(s) : Marie Jost
Date : 28/2/2011
Type(s) : Analyse
Reflexion
Information
 
 Liens du texte  
Personnes :
Andy Lau Tak Wah
Johnnie To Kei Fung
Wai Ka Fai
Films :
Don't Go Breaking My Heart
Election 1
Fat Choi Spirit
Mad Detective
The Mission
Running On Karma
Lexique :
Jiang Hu
 
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L'essai de Marie Jost nous a donné un exposé chronologique de l'ascension de Johnnie To en Occident, et analysé la façon dont il est perçu et compris. Pour contrebalancer ces points de vue de critiques, universitaires et fanboys occidentaux, nous avons tenté de réunir la position de quelques résidents de Hong Kong sur le sujet. Ils sont capables de comprendre les films de Johnnie To sous un angle plus local et ils nous en ont fait part.

 

Un critique de film hongkongais

“ Johnnie To est un grand homme avec un cœur d'enfant, influencé par l'esprit Wu Xia. ”

Le premier hongkongais que nous avons interviewé était Thomas Shin. Shin est membre de la Hong Kong Film Critics Society et rédacteur pour le Hong Kong Economic Times.

(Remerciements à Freddie Wong)

Propos recueillis par Thomas Podvin (par email), 09/03/2011

 
HKCinemagic : En Occident, on apprécie Johnnie To pour ses films de gangasters (Election, The Mission). Il est parfois appelé un “auteur”. En France, on a cette notion assez romantique de l'auteur ou de l'artiste qui travaille pour l'art et non pas pour gagner sa vie. Un réalisateur fera un film pour l'amour de l'art. To parle peu aux journalistes occidentaux de la partie business de son métier et combien il espère que ses films soient des succés au box-office local. Les journalistes étrangers ne sont pas très au courant des considérations économiques de To quand il fait un film. Mais To n'est pas timide lorsqu'il s'agit de les dévoiler aux médias hongkongais. De plus, les journalistes occidentaux tendent à oublier que To fait aussi des films qui marchent commerciallement, comme des comédies. Je crois que les gens à Hong Kong n'utilisent pas ce concept d'“auteur". Johnnie To a lui-même nié son statut d'auteur jusqu'à très récemment. En quels termes Johnnie To est considéré par les critiques à Hong Kong ? Et analysent-ils ses succés artistiques autant que ses succés commerciaux ?
Thomas Shin : Les critiques de Hong Kong perçoivent Johnnie To comme un maître du style avec un sens visuel très fort mais ils notent aussi qu'il est très compétent lorsqu'il s'agit de faire des films commerciaux ou blockbusters.

Quand je l'ai connu il y a quinze ans, il abordait ses films comme "une sorte d'art avec une qualité commerciale". Cela doit provenir de son instinct de survie dans ce marché de consommation de masse. Cependant, To a obtenu une réputation internationale et a su aller plus loin que le marché local. Il perçoit les films comme "une sorte d'art avec une qualité commerciale", un peu différemment ou peut-être pour faire mieux face au marché européen.

En ce qui me concerne, et pour pas mal de spectateurs locaux, la période de télévision de To et de Wai Ka Fai restera toujours dans nos mémoires collectives. Leurs blockbusters et comédies sont beaucoup mieux appréciés que The Mission ou Election. Donc, vous pouvez imaginer le gouffre culturel qui joue un rôle important entre les critiques occidentales et les critiques de Hong Kong ainsi que le public.

 

Johnnie To par Laurent Koffel.
© Laurent Koffel de http://www.laurentkoffel.com, reproduit avec sa permission.

 
HKCinemagic : Dans son essai, Marie Jost écrit : “Curieusement, toutefois, les avis [à l'Ouest] sur les films de Johnnie To, et sa mise en scène, divergent beaucoup. Chaque critique cible certains films de To comme ses meilleurs, et trouve que les autres ne sont que des oeuvres mineures ou des exercices infructueux. Même en regardant de loin les opinions critiques sur les films de To, aucun motif récurrent n’apparaît parmi les critiques.” Considérez-vous que la situation soit la même pour les critiques hongkongais ? Y a-t-il un consensus parmi les critiques pour savoir quels sont les meilleurs films de Johnnie To ?
Thomas Shin : De mon point de vue et de ce que j'en ai observé, l'âge d'or de Johnnie to se situe entre 1996 et 1999. The Mission est semble-t-il le classique de To le mieux apprécié.
 
HKCinemagic : Au fait, parle-t-on beaucoup de Johnnie To dans le cercle des critiques de Hong Kong ? Est-il considéré comme un réalisateur d'intêret ? Est-il pertinent ? En Occident, il représente bien sûr la face du cinéma asiatique en général et il représente les films contemporains hongkongais en particulier...
Thomas Shin : Johnnie To doit être le réalisateur le plus représentatif de ces dix dernières années à Hong Kong, que ce soit en termes de qualité ou de quantité. Les deux ont d'ailleurs alimenté l'intérêt de l'industrie, des masses et des critiques.
 
HKCinemagic : Les critiques occidentales semblent analyser et critiquer To d'un point de vue occidental, oubliant parfois les éléments de culture chinoise présents dans les films de To. Ce type d'analyse reste valide mais il se peut que des éléments du film ne soient pas pris en considération ce qui conduirait à une mauvaise compréhension des intentions du cinéase. Je pense par exemple aux notions de destin et de karma, qui semble intéresser particuliérement To et son collègue Wai Ka Fai. Par exemple Running on Karma, dont le script est basé sur des croyances bouddhistes, a déconcerté beaucoup de critiques, journalistes et spectateurs occidentaux. Mad Detective contient aussi beaucoup d'idées spécifiques que des spectateurs non-chinois connaissent peu. En tant que critique hongkongais, pouvez-vous nous donner quelques conseils pour mieux aborder ses films ?
Thomas Shin : Oh, je souhaite en dire un peu plus sur Wai Ka Fai. Ne soyez pas troublé par ses scénarii. Il est très fort (et expérimental) avec les structures narratives et il veut toutjours subvertir les genres. J'ai écrit un article sur Wai Ka Fai pour le catalogue du Hong Kong International Film Festival, Filmmaker in Focus [dédié à Wai Ka Fai cette année, les détails de l'événement sont disponibles ici, ndlr] qui sera publié fin mars [2011]. C'est un structuraliste et non pas un humaniste. Donc n'utilisez pas la mauvaise méthodologie pour aborder son travail, s'il vous plaît. En fait, il est très conventionnel dans la structure narrative. Il suffit de penser à son style, à sa façon d'ouvrir et de clôturer une scène. Il est obsédé avec les cycles de vie des personnages et leur choix sous l'influence d'une puissance plus forte comme celle de la main du scénariste. Si vous regardez ses films de cette façon, tout deviendra plus clair. Running on Karma [montre] les deux chemins que prend la vie de Big suite à deux décisions qu'il prend après avoir tuer un oiseau ! Mad Detective est en fait un “Method Detective”, qui utilise la technique de method acting pour trouver des indices. Ne pensez pas trop ses films, ressentez-les. Don't Go Breaking My Heart [la comédie de To et de Wai de 2011 en ouverture du 35th Hong Kong International Film Festival, ndlr] est une variation améliorée sur le thème de The Shopaholics, qui traitait des difficultés de faire des choix.

Pour ce qui est de Johnnie To, c'est un grand homme avec un cœur d'enfant. Parfois, il traite ses personnages avec l'esprit samouraï. Il est profondément influencé par le terme Wu Xia, ce qui signifie un samouraï ou un épéiste intègre, qui erre dans le Jiang Hu. Ces deux personnages forment l'univers de Johnnie To. Ceci ne s'applique pas qu'à ses films " d'auteur " mais le plus souvent à ses films commerciaux. Souvenez-vous de Fat Choi Spirit. Andy Lau est cet héros ou artiste martial moderne, qui utlise le mahjong comme une arme.

 

The Hong Kong Film Critics Society, http://www.filmcritics.org.hk/

 
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